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ACTE I, SCÈNE IL 485

Vers 92. J'immolerai ma haine à mes désirs contents.

Contents est de trop, et n'est là que pour la rime. C'est un dé- faut trop commun.

Vers 1 01 . Oui, mais de cette mort la suite m'embarrasse. M'embarrasse, terme de comédie.

Vers 103. Ceux dont il a gagné la croyance et l'appui Prendront-ils même joie à m' obéir qu'à lui?

C'est bien pis. Par quelle fatalité, à mesure que la langue se polissait, Corneille mettait-il toujours plus de barbarismes dans ses vers ?

SCÈNE II.

Vers 7 Ce qui me surprend,

C'est de voir que Pompée ait pris le nom de Grand, Pour faire encore au vôtre entière déférence.

Faire déférence est un solécisme. On montre, on a de la dé- férence ; on ne fait point déférence comme on fait hommage.

Vers 14. . . . Nous forçons les siens de quitter la campagne.

Quitter la campagne est une de ces expressions triviales qui ne doivent jamais entrer dans le tragique. Scarron, voulant obtenir le rappel de son père, conseiller au parlement, exilé dans une petite terre, dit au cardinal de Piiclielieu :

Si vous avez fait quitter la campagne Au roi tanné qui commande en Espagne : Mon père, hélas ! qui vous crie merci, La quittera, si vous voulez, aussi.

Vers 26. ... Au lieu d'attaquer il a peine à défendre

est un solécisme ; il faut il a peine à se défendre. Ce verbe n'est neutre que quand il signifie prohiber, empêcher : je défends qu'on prenne les armes, je défends qu'on marche de ce côté, etc.

Vers 33. J'aurois cru qu'Aristie ici réfugiée,

Que, forcé par ce maître, il a répudiée, Par un reste d'amour l'attirât en ces lieux Sous une autre couleur lui faire ses adieux.

Cela n'est pas français, c'est un barbarisme de phrase. On vient faire, on engage, on invite à faire, on attire quelqu'un dans

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