Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/237

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ACTE V, SCÈNE Y. .7

Vers 50. Et mon silence ingrat a droit de me confondre.

Le silence ingrat de Viriatc! cette ingrate de fièvre ! Joigne/ ;'i cela de liants remerciements.

Vers 66. Tout mon dessein n'étoit qu'une atteinte frivole.

Que veut dire tout son dessein qui n'était qu'une atteinte, ou une

ni hi a li' frivole?

Vers 87. Et je me résoudrais à cet excès d'honneur,

Pour mieux choisir la place à lui percer le cœur...

Vers 92 Recevez enfin ma main, si vous l'osez.

Rodelinde dit dans Pcrtharitc 1 :

Pour mieux choisir la place à te percer le cœur.

��A ces conditions prends ma main, si tu l'oses.

Mais ces vers ne font aucune impression ni dans Pertharite, ni dans Sertorius, parce que les personnages qui les prononcent n'ont pas d'assez fortes passions. On est quelquefois étonné que le même vers, le même hémistiche fasse un très-grand effet dans un endroit, et soit à peine remarqué dans un autre. La situation en est cause : aussi on appelle vers de situation ceux qui, par eux-mêmes, n'ayant rien de sublime, le deviennent par les cir- constances où ils sont placés.

Vers 93. Moi, si je l'oserai? Vos conseils magnanimes

Pouvoient perdre moins d'art à m'étaler mes crimes.

Dès qu'on fait sentir qu'il y a de l'art dans une scène, cette scène ne peut plus toucher le cœur.

SCÈNE V.

Vers \ Seigneur, Pompée est arrivé ;

Nos soldats mutinés, le peuple soulevé...

Ceci est une aventure nouvelle qui n'est pas assez préparée. Pompée pouvait venir ou ne venir pas le même jour ; les soldats pouvaient ne se pas mutiner. Ces accidents ne tiennent point au nœud de la pièce. Toute catastrophe qui n'est pas tirée de l'in- trigue est un défaut de l'art, et ne peut émouvoir le spectateur.

1. Acte II, scène m.

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