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228 REMARQUES SUR SERTORIUS.

Vers 13. Tour quelle heure, seigneur, faut-il se préparer? etc.

\iisiic répète ici les mêmes choses que lui a dites Perpenna dans la scène précédente. On a déjà observé 1 que l'ironie doit rarement être employée dans le tragique; niais dans un moment qui doit inspirer le trouble et la terreur, elle est un défaut capital.

\i istie ne fait ici qu'un rôle inutile, et peu digne de la femme de Pompée. On a tué Sertorius, qu'elle n'aimait point; elle se trouve dans les mains de Perpenna ; elle ne sert qu'à faire re- marquer combien elle a fait un voyage inutile en Espagne.

SCÈNE VI.

Vers 5. Je vous rends Aristie, et finis cette crainte. Finir une crainte !

Vers 9. .le lais plus, je vous livre une fiére ennemie, Avec tout son orgueil et sa Lusitanie.

Comme si cet orgueil était un effet appartenant à Viriate 2 .

Vers 19. Et vous reconnoîtrez, par leurs perfides traits, Combien Rome pour vous a d'ennemis secrets...

Des ennemis pour quelqu'un, c'est un solécisme et un barbarisme.

Vers 21. Qui tous, pour Aristie enflammés de vengeance, Avec Sertorius étoient d'intelligence.

Enflammés de vengeance pour, même faute. Vers 24. Madame, il est ici votre maître et le mien.

Quand même la situation serait intéressante, théâtrale et ter- rible, elle ne pourrait émouvoir, parce que Perpenna n'est là qu'un misérable, qu'un vil délateur, et qu'on ne peut jouer un rôle plus bas et plus lâche.

Vers 34 Seigneur, qu'allez- vous faire?

— Montrer d'un tel secret ce que je veux sa\oir.

Cette action débrider des lettres esl belle dans l'histoire, et fait un mauvais effet dans une tragédie. On apporte une bougie: autrefois on apportait une chandelle . ;

1. 'l'unie XXXI, page 191; et ci-dessus, pages V.) et 99.

2. « Voilà une remarque bien peu digne de Voltaire, » dit Palissot. (G. A.)

3. Cette note sur la mise en scène ne laisse pas (pie d'Otre intéressante.

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