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96 COKllliSl’UNDANCii.

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ment la Denis, s’indiiinani. (pie mon sccrstairc fut resté la nuit dans sa chambre, tandis qu’elle l’en avait prié, et lui avait donné pour cette veille un louis d’or, et mille autres choses. Même il a, avec l’aide d’un soi-disant cavalier du duc de Meiniiigen et d’un conseiller de la ville, Senckenherg (un scélérat qui contrecarre toutes les affaires de la Prusse, qui n’a pas ici son égal en méchanceté ; pour qu’on le juge, je joins ici un écrit auquel il n’a pas encore répondu et par lequel il se trouve convaincu d’avoir fait en matière criminelle un faux protocole), avec ce Scnckenherg il a induit le magistrat (auquel nous venions de remettre une verte déclaration royale, et qui tenait à prendre sa revanche) à envoyer à Sa Majesté son mémoire contre nous, étant, disait-il, empêché par ses ennemis autour du roi à faire parvenir ses plaintes sous les yeux de Sa Majesté. J’apprends qu’on effet cette chose inouïe a eu lieu ; mais nous espérons que le roi ne laissera pas passer cette audace du magistrat, et nous entendra à notre tour.

Juste donc lorsque nous voulions nous rendre auprès de lui, le bourgmestre nous fit savoir que Voltaire lui avait remis un nouveau mémoire, demandant d’abord contre nous une commission, et ensuite qu’au moment de sa déclaration de mise en liberté un membre du magistrat fût présent. Quanta la première demande, disait le bourgmestre, il Tavait rejetée ; quant à la seconde, il en demandait notre avis. Peu de temps après. Voltaire m’envoya le billet ci-inclus ; nous nous fîmes annoncer chez lui, parce qu’il avait déjà été avec sa Denis à l’hôtel du Lion, qui est en face ; à propos de cette marche, qui est d’une vingtaine de pas, cette Denis s’est beaucoup plainte au roi qu’on la lui ait fait faire à pied.

11 nous lit répondre qu’il était indisposé et ne pouvait nous parler. En présence de pareilles impertinences, nous priâmes le bourgmestre de lui envoyer son épée, et de lui faire dire que son peu d’argent déposé chez le conseiller Schmid, il pouvait le prendre, déduction ûiite des 190 florins, 11 kreuzers de frais, dont nous enverrions un détail sur l’ordre du roi.

11 nous faut encore toucher en deux mots les inventions par lesquelles la Denis s’est plainte à Sa Majesté. Par notre Pro Memoria déjà envoyé, on voit que nous ne pensions arrêter que Voltaire ; mais, lorsque moi (le conseiller Schmid), j’ai rencontré la susdite Denis venant porter ses plaintes chez le boui’graestre, et qu’elle était in procinctu (en train) de courir chez tous les conseillers de la ville, nous l’avons priée de cesser ses démarches, pour qu’elle ne gâtât pas notre affaire. Mais dès que le lendemain l’ordre d’arrestation donné par le bourgmestre fut ratifié in pîcno senatu, on l’a aussitôt relâchée et tout trancjuillement, sans escorte, le secrétaire l’a reconduite sur le soir auprès de son oncle, comme elle l’avait demandé. Elle prétend sans cesse que nous avons porté les frais à 122 riksdalers par jour, tandis qu’ils ne se montent qu’à 190 florins en tout ; enfin toute sa lettre n’est que fausseté.

Sa Majesté, dans son dernier ordre, enjoignait qu’on ne lui parlât plus de l’affaire :

c’est pourquoi nous avons pris la liberté de vous informer de tout ceci à la 

hâte, afin qu’à l’occasion vous (très-haut et très-bien né), vous nous défendiez contre toutes les calomnies. En même temps, nous sollicitons instamment l’envoi de la réquisition royale promise au magistrat, qui aujourd’hui déclare ne plus vouloir en rien traiter avec nous avant d’avoir reçu cette pièce.

Ci-inclus un extrait de la Gazette de Bâle, que Voltaire a sans doute fait insérer lui-même, car tout y est faux ; il ne m’a pas déclaré une seule des choses qui y sont dites. Si on écrivait à Bâle, on apprendrait que l’article a été envoyé par un certain James de Lacour. Nous restons avec la plus parfaite estime, etc.