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P. S. Alle die Sachen, so Sie von ihm ausgeliefert bekommen. belieben Sie an den König zu addressiren, aber unter meinem Kouvert abzuschicken[1].


2580. — À M. LE BARON DE FREYTAG[2].
(18 juin.)

Monsieur, j’ai demeuré constamment dans ma chambre jusqu’au jour où vous avez eu la malle entre vos mains. Je suis sorti ce matin suivant votre permission ; j’ai été chez M. Smith, comptant que nous irions ensemble chez vous, et ne sachant pas que c’était grand jour de poste. Je me suis trouvé mal chez M. Smith[3]. Je viendrai recevoir vos ordres à l’heure que vous voudrez, ou je les attendrai chez moi, comptant entièrement sur les bontés dont vous m’avez donné des assurances, et étant parfaitement, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


Voltaire.

2581. — DU BARON DE FREYTAG[4]
(18 juin.)

Monsieur, par un ordre précis que je viens de recevoir à ce moment, j’ai l’honneur de vous dire que l’intention du roi est que tout reste dans l’état où

  1. Traduction : Monsieur le très-haut et très-bien né, Irès-honoré conseiller intime de guerre.

    Après son heureux retour de Prusse, Sa Majesté a très-gracieusement approuvé ce que, selon ses ordres, vous avez fait à l’égard de M. de Voltaire. Mais, pour ne pas mettre plus longtemps obstacle à son voyage projeté de Plombières, elle permet qu’il le puisse continuer, à la condition qu’il vous délivrera la promesse en forme de renvoyer fidèlement in originali le livre qui appartient à Sa Majesté dans un délai bref que l’on déterminera, sans en prendre ou en laisser prendre copie, et cela sur sa parole d’honnête homme, et avec la clause, dans le cas où il y manquerait, de se reconnaître d’avance son prisonnier, dans quelque pays qu’il se trouvât.

    Qu’il vous plaise en conséquence de lui présenter cette promesse ainsi conçue, et lorsqu’il l’aura écrite et signée, de le laisser partir en paix et avec politesse. Vous voudrez bien encore m’informer du résultat par le prochain courrier.

    P. S. Il est indispensable que M. de Voltaire écrive entièrement de sa main, signe et cachète la formule de la lettre reversale que vous lui présenterez.

    P. S. Tous les objets qu’il vous délivrera, veuillez les adresser au roi, mais envoyez-les sous mon couvert.

  2. Éditeur, Varnhagen von Ense.
  3. Voltaire écrivait souvent Smith à la manière anglaise.
  4. Éditeur, Varnhagen von Ense. — Cette lettre fut écrite sous l’impression, non de la lettre 2579, que Freytag n’avait pas encore reçue, mais de celle du 11 juin (n° 2576), qu’il venait de recevoir.