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ACTE III, SCÈNE V. 381

À ce coup malheureux le marquis l’a forcé.

LA COMTESSE, en fleurant.

Il (levait fuir plutôt.

JULIE.

Votre fils en colère…

LA COMTESSE, se levant.

11 devait dans mon fils respecter une mère. Le fds de sa nourrice, ô ciel ! tuer mon fils ! Cette femme, après tout, dont les soins infinis Ont conduit leur enfance, et qui tous deux les aime, En ne paraissant point le condamne elle-même.

JULIE.

\ ous aviez protégé ce jeune malheureux,

LA COMTESSE.

Je l’aimais tendrement ; mon sort est plus aflreux. Son attentat plus grand.

JULIE.

Faudra-t-il qu’il périsse ?

LA COMTESSE.

Quoi ! deux morts au lieu d’une !

JULIE.

Hélas ! notre nourrice Ferait donc la troisième.

LA COMTESSE.

Ah ! je n’en puis douter. Elle est mère… et je sais ce qu’il en doit coûter. Hélas ! ne parlons point de vengeance et de peine ; Ma douleur me suffit.

(On entend du bruit.) JULIE.

Quelle rumeur soudaine !

(Le peuple, derrière le théâtre.)

^’ivc le roi ! le roi ! le roi ! le roi ! le roi !

SCÈNE V.

LES PRÉCÉDENTS, MADAME AUBONNE.

MADAME AUBOX.NE.

Ce n’est pas lui, madame, hélas ! ce n’est que moi. J’ai laissé ce bon prince à moins d’un quart de lieue, J’ai précédé sa cour avec sa garde hleue ;