Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/545

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De fidèles soldats marchent à notre suite.
Mégatise en est-il ?

MÉGATISE

Je vous offre mon bras,
C’est tout ce que je puis… Je ne vous quitte pas.

ARZAME

au jeune Arzémon.
Iradan de mon sort dispose avec son frère.

LE JEUNE ARZÉMON

On le dit.

ARZAME

Tu pâlis : quel trouble involontaire
Obscurcit tes regards de larmes inondés ?

LE JEUNE ARZÉMON

Quoi ! Césène, Iradan !… de grâce, répondez ;
Où sont-ils ? Qu’ont-ils fait ?

ARZAME

Ils sont près du grand-prêtre.

LE JEUNE ARZÉMON

Près de ton meurtrier !

ARZAME

Ils vont bientôt paraître.

LE JEUNE ARZÉMON

Ils tardent bien longtemps.

ARZAME

Tu les verras ici.
LE JEUNE ARZÉMON
se jetant dans les bras de Mégatise.
Cher ami, c’en est fait, tout est donc éclairci !

ARZAME

Eh quoi ! la crainte encor sur ton front se déploie,
Quand l’espoir le plus doux doit nous combler de joie,
Quand le noble Iradan va tout quitter pour nous,
Lorsque de l’empereur il brave le courroux,
Que pour sauver nos jours il hasarde sa vie,
Qu’il se trahit lui-même et qu’il se sacrifie ?

LE JEUNE ARZÉMON

Il en fait trop peut-être.

ARZAME

Ah ! calme ta douleur ;
Mon frère, elle est injuste.

LE JEUNE ARZÉMON

Oui, pardonne, ma sœur,
Pardonne ; écoute au moins : Mégatise est fidèle ;