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SOUVENIRS

ceau de tapis troué a tel point qu'à peine les lambeaux tiennent encore ensemble ; ils ont tâché de transformer leurs propres haillons en costume de danseur de corde ; l’un se roule sur le tapis, tandis que l’autre s’efforce d’imiter les plaisanteries insipides d’un paillasse. Cet autre, avec ses gobelets, ne mérite pas plus d’attention ; c’est un escamoteur ordinaire. Mais passons un moment derrière ce rideau, vous n’en serez pas fâchée ; vous y trouverez un être femelle d’une conformation singulière, et auquel la nature a fait don du plus bel ornement de l’homme : vous y verrez une jeune fille qui porte une barbe longue, noire, et épaisse commc celle d’un capucin. II n’y a pas de supercherie là-dedans, je l’ai examinée, même de très-près. Cette fille n’a pas encore trente ans ; ses yeux chassieux sont ombragés par uue paire de sourcils extrêmement touffus et noirs. Figurez-vous ce visage si richement décoré, sous un turban blanc, mais bien sale, deux mammelles énormes qui con-