Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/120

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112 _LA GUERRE DE 1810. . du 5° corps. Ce général était en outre porteur de pleins pouvoirs, en vertu desquels il avait à prendre le comman- dement supérieur de l’armée, si le maréchal devenait in- disponible. __ Le général de Wimpffen savait que les troupes du prince royal de Prusse étaient postées· jusque vers Donchery. Il tenait la retraite sur Mézières peur absolument imprati- cable, et voulait faire la trouée dans un sens diamétrale- ment opposé, par Carignan; il était sûr de pouvoir passer sur le corps aux Saxons et aux Bavarois, et de parvenir à opérer sa jonction avec le maréchal Bazaine. Quand donc il fut mis au courant des dispositions prises par le géné- ral Ducrot et qu’il vit qu’une attaque dirigée sur la Mon- celle semblait prendre une tournure favorable, il produisit — pour son malheur — ses pleins pouvoirs. Le général Ducrot ne fit pas de difficultés pour lui céder le commandement supérieur. Il ne lui était peut-être pas désagréable de n’avoir pas à assumer une si lourde respon- sabilité. Aussitôt, les divisions de seconde ligne, qui s’étaient déjà mises en marche, reçurent l’ordre de rc- brousser chemin, et les troupesde la première ligne, qui procéd aient à l’attaque, l’executèrent avec une vigueur telle que les fractions peu nombreuses de Bavarois et de Saxons se trouverent serrées de très près et fort compromises. Des 7 heures du matin, alors que l`un des régiments de l’avant—garde saxonne pénétrait dans la Moncelle, l’autre avait dû faire un crochet à droite afin de parer à l’attaque imminente de la division de Lartigue par Daigny. De part et d’autre les tirailleurs s’engagèrent vivement. Le régi- ment saxon avait, en partant, déposé les sacs, et les hommes avaient négligé d’en retirer les cartouches. Ils eurent bien A vite fait d’épuiser lesmunitions qu’ils portaient dans leurs