Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/30

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espace fort restreint, se trouvait dans une position des plus critiques. À la vérité, son aile gauche tenait encore contre les Bavarois qui s’étaient de nouveau mis en marche pour l’attaquer, mais sur le front et dans son flanc droit elle se voyait serrée de près ; sa ligne de retraite était même sérieusement compromise. Aussi le maréchal de Mac-Mahon chercha-t-il à se dégager en faisant exécuter un vigoureux retour offensif dans la direction du sud. Les fractions allemandes postées à l’est d’Elsasshausen, désagrégées par suite de la lutte violente qu’elles venaient de soutenir, ne purent lui tenir tête ; elles furent en partie refoulées jusque dans le Niederwald, mais on les rallia vivement pour les mener derechef en avant. Sur ce point-là aussi la cavalerie française tenta de changer la face des choses. En dépit de la configuration du terrain éminemment défavorable, la division Bonnemains se rua sur l’adversaire découvert ; elle subit des pertes terribles et se vit éparpillée avant d’avoir atteint la ligne allemande qu’elle voulait sabrer.

À ce moment les Wurtembergeois s’avançaient venant du sud. Quoiqu’il eût été blessé à deux reprises, le général de Bose conduisit en avant toutes les troupes de son corps qu’il put réunir, afin de donner l’assaut au village de Frœschviller, tout en flammes, qui constituait le dernier point d’appui de l’adversaire. L’artillerie se porta en avant à bonne portée pour tirer à mitraille et fraya la voie à l’infanterie qui de toute part pénétra dans le village. Après une résistance des plus vaillantes qu’ils continuèrent jusqu’à complet épuisement de leurs forces, les Français battirent enfin en retraite, à 5 heures, dans la direction de Reichshoffen et de Niederbronn. Ils étaient débandés. Au ruisseau de Falkenstein ils furent recueillis par la