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BATAILLE DE VIONVILLE—MARS-LA-TOUR[1]


16 août. — L’état-major de la deuxième armée, pas plus que le grand état-major, ne croyait pas qu’il y aurait encore, sur la Moselle, un engagement sérieux avec les Français. Aussi désigna-t-il deux des corps de cette armée, le IIIe et le Xe, pour s’avancer dans la direction du nord, par Gorze et Thiaucourt, contre Verdun ; les autres corps reçurent l’ordre de se porter sans tarder vers l’ouest, à marches forcées dans la direction de la Meuse.

Ce jour-là encore, les Français n’avaient pas pu évacuer complètement Metz. Leurs équipages de train avaient obstrué toutes les routes, et dans la matinée trois divisions se trouvaient encore en arrière de Metz dans la vallée de la Moselle. L’empereur seul avait pu partir à temps, escorté par deux brigades de cavalerie, par la route d’Étain, où il était plus à l’abri d’une surprise. L’aile droite n’étant pas encore en mesure de suivre, le départ de l’armée tout entière fut remis à l’après-dinée et les corps de l’aile gauche qui s’étaient déjà mis en marche regagnèrent leurs bivouacs. Mais dès 9 heures du matin l’alarme y fut jetée par des obus prussiens.

Protégé par la cavalerie, le major Körber s’était avancé jusque dans le voisinage immédiat de Vionville avec quatre batteries. Surprise par leur feu, la cavalerie française, absolument débandée, s’enfuit en traversant au galop les camps de l’infanterie. Cette dernière au contraire prit immédiatement les armes, en bon ordre, et l’ar-

  1. Bataille de Rezonville, parfois aussi appelée bataille de Gravelotte. (N.d.T.)