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— Ce doit être là qu’il demeure ; fit-il en lisant : « Monsieur Simon, 2208 rue Notre-Dame. » Il ne nous reste plus qu’à y courir. Nous avons même déjà malheureusement perdu trop de temps.

Ayant demandé du renfort, ils laissèrent Félix sous bonne garde, avec ordre d’arrêter son complice, s’il venait à se présenter. Ben avait indiqué son signalement aux nouveaux agents, sans oublier la cicatrice à la main ; puis il sortit avec les deux agents qui l’avaient aidé depuis le matin dans ses opérations successives.

Et les trois hommes, d’un pas rapide, se dirigèrent alors vers le numéro 2208 de la rue Notre-Dame.

CHAPITRE XV
OÙ LAFORTUNE COMMET UNE GRAVE IMPRUDENCE

Voyons un peu ce qu’était devenu notre ami Lafortune, que nous avons laissé en conciliabule avec une belle dame inconnue.

Il s’était promis, le lecteur s’en souvient, après avoir si heureusement trouvé, à l’aide d’un paletot, la trace de Simon, d’aller le lendemain l’arrêter. Il s’était même dit qu’il irait seul ; afin de n’avoir à partager avec personne le triomphe de son entreprise.

Il sortit donc de chez lui le lendemain matin ; et, tout en fumant un cigare, il se dirigea vers la demeure de Simon.

Il marchait d’un pas rapide, quand, au détour d’une rue, il bouscula, involontairement bien entendu, une jolie jeune fille, qui, un paquet sur le bras, suivait gaiement le trottoir.

Au moment où il se retournait pour lui adresser des excuses, il se trouva face à face avec elle. Il ne put retenir un léger cri d’étonnement ; mais la jolie figure de la jeune ouvrière n’avait pas seule provoqué son exclamation ; une ressemblance frappante avec la femme que nous avons vue la veille chez lui, avait au plus haut point excité sa curiosité.

— Si j’avais le temps, je la suivrais, se dit-il : c’est vraiment