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manifester que par l’acccélération du mouvement de la comète d’Encke et ne semble pas avoir altéré les mouvements des planètes ou de leurs satellites depuis les temps historiques, il n’en est pas moins vrai que le sentiment unanime des Astronomes admet que les espaces interplanétaires ne sont pas absolument vides. Newton écrivait que les mouvements des grands corps célestes se conservent plus longtemps que celui des projectiles lancés dans l’air, parce qu’ils ont lieu dans des espaces moins résistants. Des milliers d’années ne suffisent pas à rendre sensible la résistance du milieu éthéré, ni celle du milieu météorique sur le mouvement des planètes : est-il permis d’affirmer que cette résistance est nulle et qu’elle ne se manifestera pas par un rétrécissement de leurs orbites au bout d’un temps suffisamment long ?

L’état électrique du Soleil et des planètes semble aujourd’hui démontré par les concordances au moins fort singulières qui se manifestent entre les variations d’aspect de la surface solaire d’une part, et les aurores boréales et les variations du magnétisme terrestre de l’autre. De là des actions inductrices s’exerçant entre le Soleil et les planètes, dont M. Quet a fait une étude approfondie. Or de pareilles actions engendrent des courants de sens contraire à ceux dont l’effet électrodynamique serait de produire les mouvements réels de rotation et de révolution des planètes. Ils agissent donc nécessairement à la manière d’un frein pour diminuer à chaque instant les quantités de mouvement de ces astres. Si les travaux de Laplace ne permettent pas de considérer l’attraction newtonienne comme une cause de désordre dans le système solaire, l’induction électrique semble au contraire y introduire une cause de perturbation graduellement croissante, dont les Astronomes doivent aujourd’hui se préoccuper.

Enfin il est encore une autre résistance indirecte, résultant des mouvements relatifs des corps voisins, qui enlève incessamment à ces corps une part de leur énergie. Les astres ne sont pas réduits à des points matériels : ce sont des sphéroïdes en partie solides, en partie fluides ; la rigidité des parties solides n’est pas absolue. L’attraction newtonienne produit donc sur eux des déformations continuelles ; et puisque les portions solides ne sont pas parfaitement élastiques, puisque les fluides n’ont pas une mobilité absolue, il en résulte des frottements qui altèrent les mouvements relatifs.