tudes. L’ouvrage était grandement apprécié, mais il se vendait peu, le nombre des souscripteurs était de 350 en tout, et au moment même de la plus grande vogue il restait en magasin pour 1, 500 1. st. (37, 500 fr.) de numéros non placés. Néanmoins, comme il n’y avait pas de perte, on ne se laissait pas arrêter.
Si le profit était mince, l’honneur était grand ; les Annals comptaient parmi leurs collaborateurs les hommes les plus marquants du Royaume-Uni, tels, par exemple, que le duc de Northumberland et un certain Ralph Robinson de Windsor, avec lequel Young correspondit pendant plus d’un an sans s’apercevoir que le gentleman farmer qui lui donnait la réplique cultivait les terres de son propre domaine : le château royal. C’est même sur la terrasse de Windsor qu’après s’être amusé de cette bien innocente mystification, le roi Georges III remercia notre auteur de sa dernière entreprise. La famille était bien en cour, le frère aîné d’Arthur y occupait une si belle place qu’il s’était chargé de l’aîné de ses neveux et le faisait élever à grands frais à Eton dans l’intention de le voir lui succéder. Il fut tué en 1786 en chassant avec le roi ; le jeune homme retomba à la charge de son père, et comme toutes ses études étaient faites en vue de la carrière ecclésiastique il fallut le maintenir à Eton, puis à Cambridge. En attendant un bénéfice il s’occupa d’agriculture ; sollicité par l’ambassade de Russie de venir inspecter le gouvernement de Moscou, il fut si largement récompensé qu’il acheta dix mille acres en Crimée. Mais la cure de Bradfield étant devenue vacante il l’obtint, retourna en Angleterre où Thomas Moule, dans ses English counties de lineated, le cite encore comme recteur en 1831. Qu’on nous pardonne cette digression ; le Révérend recteur de Bradfield portait le prénom d’Arthur, comme son père, avec lequel on l’a souvent confondu ; c’est lui qui rédigea pour le Board of
