Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

France parut moins fondée que ci-devant à changer l’ancien ordre des choses. Il ne pouvait plus être question de faire danser les grands seigneurs. Cette assurance d’une carrière tranquille et selon ses goûts avait un autre prix que les distinctions de toute sorte accumulées par les souverains et les réunions savantes, elle n’en arrêta pas l’affluence, au contraire. Young était depuis longtemps membre de la Société royale d’Agriculture de Londres, et il n’y avait société d’agriculture, institut économique, académie, non seulement en Europe, mais encore en Amérique, qui ne lui délivrât un brevet. Ce fut la Société de Salford qui donna l’exemple en lui décernant une médaille « pour les services rendus au public. » En 1783, l’impératrice Catherine lui envoya une tabatière en or pour lui et deux manteaux d’hermine pour sa femme et sa fille ; tandis que trois jeunes Russes venaient se mettre à son école. En 1804, la Société de Bath et de l’Ouest de l’Angleterre lui décernait la médaille de Bedford pour son Essai sur la nature et les propriétés des engrais. Vers la même époque Georges III lui envoyait un bélier mérinos et le comte Rostopchine, gouverneur de Moscou, lui offrit une tabatière en chêne noir, tournée par lui-même, enrichie de diamants et portant cette inscription : « Hommage d’un élève à son maître. » Enfin, en 1808, le Board of agriculture lui attribua une médaille d’or « pour les longs et fidèles services qu’il avait rendus à l’agriculture. » Selon Donaldson, le Board of agriculture aurait eu moins d’obligations envers son secrétaire et même envers son président, sur le compte desquels il met la mauvaise tournure prise par cette institution.

Nous ne goûtons jamais de vrais contentements.

Quand tout, au dehors, souriait au savant, le père de famille, l’homme lui-même se voyait frappé de la façon la