Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sinclair, qui a fait en ce genre un vrai chef-d’œuvre. Le chef-d’œuvre, Mathieu de Dombasle l’a traduit ; maintenant, ayant pris à l’un des rivaux ses Éléments d’agriculture, a-t-il emprunté à l’autre l’idée de son Calendrier du bon cultivateur ? Le Farmer’s Kalendar parut en 1771, on le traduisit aussitôt en notre langue sous le nom de Manuel du fermier ; 214 éditions n’en avaient pas épuisé la vogue, lorsqu’en 1862, J. Chalmers Morton publia la 215e édition entièrement remaniée. Il y en eut une autre en 1867, et pour le centenaire parut la deux cent dix-septième.

Parmi les innombrables œuvres signalant chacune des excursions d’A. Young, chacune des affaires auxquelles son tempérament l’entraînait à se mêler, il faut remarquer son Arithmétique politique. Cet essai de statistique fit sensation, une année ne s’était pas écoulée que Fréville, la joignant à divers autres écrits de notre auteur, en composa deux volumes imprimés à La Haye en 1773. Peut-être la nature du sujet fit-elle préférer la Hollande pour une semblable publication.

Vingt ans plus tard c’était le gouvernement lui-même qui, sur les instances de Parmentier, invitait MM. Benoist, La Marre et Billecoq à donner au public français un recueil des œuvres choisies d’agriculture et d’économie rurale et politique d’A. Young, annoté par des hommes comme Parmentier, Arnauld et La Lauze ; la collection s’éleva rapidement à 18 volumes parus en l’an IX sous le titre de « Le cultivateur anglais. »

De cette masse de données et de renseignements nous n’avons plus guère à tirer profit qu’en ce qui concerne l’état de notre pays au début de la Révolution ; mais cette partie gagne en intérêt, par le cours du temps, tout ce qu’en perd le reste, entré depuis de longues années dans la pratique. Young est un témoin précieux par son absolue sincérité. Une fois qu’on a bien pris connaissance de ses