Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/331

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d’échantillons pris dans les trois règnes de la nature, qui lui donne un air tout à fait pratique. De petits bureaux avec ce qu’il faut pour écrire sont épars çà et là, comme dans la bibliothèque, c’est d’une commodité très grande. Il suit maintenant une série d’expériences eudiométriques, principalement à l’aide des instruments de Fontana et de Volta. À son avis, ces expériences méritent toute confiance. Il garde son air nitreux dans des bouteilles fermées de bouchons ordinaires, ayant soin seulement de les renverser, et l’air résultant est toujours le même, pourvu qu’on se serve des mêmes matériaux. L’expérience qu’il fit devant nous pour déterminer la proportion d’air vital d’une partie de l’atmosphère est très simple et très élégante. On met un morceau de phosphore dans une cornue de verre, dont l’ouverture est bouchée par de l’eau ou du mercure ; puis on l’allume au moyen d’une bougie ; la diminution du volume occupé, par l’air indique combien il renfermait d’air vital selon la doctrine antiphlogistique. Une fois éteint, le phosphore bout, mais ne s’enflamme plus. M. de Morveau a des balances faites à Paris, qui, chargées de 3,000 grains, accusaient une différence de poids de 1/20e de grain, une pompe à air à cylindres de verre dont l’un a été cassé et réparé, un système de lentilles ardentes selon le comte de Buffon, un vase à absorption, un appareil respiratoire avec de l’air vital dans un vase et de l’eau de chaux dans l’autre, enfin une foule d’instruments nouveaux très ingénieux pour faciliter les recherches sur l’air selon les récentes théories. Ils sont si nombreux et en même temps si bien adaptés à leur fin, que cette sorte d’invention semble être la partie principale du mérite de M. de Morveau. Je voudrais qu’il suivît l’exemple du docteur Priestley, qu’il publiât les figures