Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/207

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
clxj
PRÉLIMINAIRE.

* En deſcendant, on voit à droite Tchendourti, Îſle habitée & plantée de Palmiers ; à gauche, Boulegate & des plans de Palmiers ; plus loin du même côté, Panambougate, Balarparte ; & à droite, la riviere de Morigagni, ſuivie du Village appelle Crus dos milagros, après lequel paroît Matencheri.

De retour à Matencheri, mon premier ſoin fut de m’aſſurer d’un Écrivain habile, pour copier la traduction Samskretanne des Priviléges accordés aux Chrétiens de S. Thomas. Le P.  Anaſtaſe chargea de ce travail le Caçanare Mattaye, qui conſentit même à m’interpréter cette traduction : & comme je ne voyois pas de jour à pénétrer en quelques mois dans les Antiquités du Pays, je me diſpoſai à retourner à Mahé. Je n’attendois pour partir que la fin du travail du Caçanare Mattaye, lorſque le Chorévêque George Namet eulla, à qui M. Van Vechten avoit parlé de moi, vint me trouver à Matencheri. Il alloit à Kandanate conférer ſur quelques aſſaires avec l’Archevêque Syrien Schokor eulla. Je profitai de l’occaſion & le fis conſentir ſans peine à accepter mon ballon. C’étoit un grand homme ſec de trente-cinq à quarante ans, poli, ruſé & ſpirituel. Il étoit d’Alep, marié ; & la Miſſion Malabare en autoriſant le ſéjour qu’il faiſoit dans l’Inde, ſervoit à cacher des opérations de Commerce qui l’occupoient plus que les fonctions de ſon Miniſtere. Il parloit bien Portugais, entendoit le Latin, l’Éthiopien ; l’Arabe étoit ſa Langue naturelle. Comme il ſçavoit que mon deſſein étoit d’aller à Surate où mon frere devoit dans peu être Chef du Comptoir françois, & que ſes aſſaires le demandoient lui-même dans cette Ville, il ſe prêta de bonne grace à ce qui pouvoit piquer ma curioſité. Nous arrivâmes en peu de tems à Kandanate, qui eſt environ à trois lieues de Cochin. Dans la route nous parlâmes des différens endroits où il avoit etc. Il me dit au ſujet de l’Éthiopie où il avoit paſſé trois ans, qu’il avoit trouvé les Rituels & les Cérémonies eſſentielles ſemblables en tout à ce qui s’obſerve chez les Syriens. Il ajouta que ces Peuples étoient fort ignorans ; que la plûpart donnoient aux armées le nom d’un des quatre