À genoux/Le doute étrange

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Alphonse Lemerre (p. 109-110).

IX

LE DOUTE ÉTRANGE


 
Elle me dit souvent : « J’aime
La couleur de tes cheveux. »
Mais, comme tous ses aveux,
C’est encore un stratagème,

Un artifice étonnant,
Comme elle en a tant pour faire
Subir aux cœurs l’atmosphère
De son corps emprisonnant.

 
Donc, sachant combien cette Ange
Est fausse aux cœurs embrasés,
Même sous ses chauds baisers
J’ai toujours un doute étrange ;

Et même au fond de son lit,
Quand je l’enveloppe toute,
J’ai toujours l’étrange doute
Qui m’obsède et qui m’emplit.