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Étude sur les torrents des Hautes-Alpes/Explication des planches

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Carilian-Gœury et Victor Dalmont (p. 281-283).

EXPLICATION DES PLANCHES.


PLANCHE I.

Fig. 1. — Cette figure donne le plan d’une vallée traversée par une rivière divagante, et ravagée par un torrent du deuxième genre.

Le bassin de réception est figuré par l’enceinte AABD. Dans cette enceinte, ABA représente l’entonnoir du bassin, et BD représente la gorge ou le goulot.

Le canal d’écoulement est dans la région D, mais trop court pour pouvoir être indiqué.

DDDD figure le lit de déjection.

Ce torrent s’élève jusque sous les crêtes de la montagne AA. Il est traversé dans le bas par une route qui s’élève sur le lit de déjection jusqu’au faîte, où coulent les eaux, puis s’abaisse sur l’autre versant. On voit que les déjections forment un monticule qui repousse la rivière contre la rive opposée, et qui recouvre une vallée plate, formée par les délaissés de la rivière G.

T, déjection d’un torrent du troisième genre.

Fig. 2. — Cette coupe est prise sur le torrent représenté dans la figure précédente. On peut vérifier et éclaircir ici tout ce qui a été dit dans le chapitre 5. — On voit que le lit dessine une courbe continue, concave vers le centre de la terre. Le fond de la vallée dans laquelle tombe le torrent est recouvert par un terrain de transport, formé par les alluvions de la rivière, et aplani suivant une surface horizontale. — Sur ce premier terrain te sont entassées les déjections, qui ont raccordé, en quelque sorte, le niveau de la vallée avec le » pentes rapides du revers.

PLANCHE II.

Fig. 3 et 4. — Ces figures sont des coupes faites en travers du lit de deux torrents On voit que dans le premier, celui de Boscodon, les déjections s’élèvent jusqu’à 73,20 m au-dessus du fond de la vallée ; et dans celui de Merdanel, jusqu’à 35,41 m. Mais, dans ce dernier, la coupe a été prise sur l’axe d’une route qui traverse le torrent à plus d’un quart de lieue à l’aval de l’issue de la gorge.

La largeur du lit du Boscodon est de 3,330 mètres (près d’une lieue).

Fig. 5 et 6. — On voit, sur ces figures, que les pentes du lit vont en décroissant de l’amont à l’aval.

Le nivellement du torrent de Boscodon ne comprend que le lit de déjection, et s’arrête à l’entrée de la gorge. Voilà pourquoi la variation des pentes est plus douce. Elle est comprise entre 0,076 et 0,06 par mètre.

Le nivellement du torrent de Sainte-Marthe remonte dans la gorge. L’emplacement du pont signale la fin du canal d’écoulement et le sommet de l’éventail. Là, la pente est de 0,076 m, comme au sommet de l’éventail du Boscodon. Dans le bas, elle est de 0,069 m. — À l’amont du pont, les variations des pentes sont plus rapides.

PLANCHE III.

Fig. 7. — Ce nivellement a été fait sur le torrent du Rabioux, qui est encaissé jusqu’à la rivière ; on peut vérifier là ce qui a été dit au chapitre 6. — On voit que le lit, quoique encaissé, suit dans sa courbe les mêmes lois que les lits du Boscodon et de Sainte-Marthe, qui sont dénués de berges.

Dans le bas les pentes s’abaissent au-dessous de 0,06 m par mètre. Le torrent n’amène plus là que des galets ; les blocs se déposent plus haut.

PLANCHE IV.

Fig. 8, 9 et 10. — Ces trois nivellements se rapportent à des torrents récents. — Ils montrent clairement le fait du brisement de pente, et celui des pentes imparfaites, signalés dans le chapitre 6.

On peut remarquer d’abord que, dans tous les trois, le lit ne présente plus une courbure continue. — Elle est brisée au point B dans le torrent des Graves, au point A dans celui de Combe-Barre, et aux points C et D dans celui de Pals.

Ensuite, dans le torrent des Graves (figure 9), on voit qu’au-dessous du brisement B, la pente, qui était de 0,074 m, s’abaisse à 0,027 m. Or, cette dernière pente, indépendamment de toute autre considération, n’est pas suffisante pour entraîner les matières que le torrent y apporte, elle est imparfaite. Il doit se former un exhaussement en B, dont l’effet sera de rendre la courbe du lit continue, et de lui donner des pentes plus fortes, que j’ai appelées les pentes-limites.

Sur le torrent de Pals (figure 10) il y a deux brisements. L’un D se rapporte aux dépôts de gros blocs ; l’autre C aux dépôts de galets. Ces deux points seront inévitablement exhaussés.

Dans le torrent de Combe-Barre, la formation du lit est déjà plus avancée, et plus voisine des pentes limites.

PLANCHE V.

Fig. 11, 12, 13 et 14. — Ne demandent pas d’explications.

PLANCHE VI.

Fig. 15. — Cette figure est destinée à donner une idée des torrents du premier genre. Elle représente la montagne de Saint-Guillaume, qui domine Embrun, et fait partie de la chaîne qui sépare le bassin de la Durance de celui du Drac ; ses crêtes sont représentées par CC.

On voit là deux torrents du premier genre : le Rabioux et le Réalon. Ils se perdent dans les contours de la chaîne, et forment des vallées asset allongées. L’espèce de poche ou d’entonnoir, formée par leurs bassins de réception, est très-facile à distinguer, ainsi que le goulot qui le suit.

Le Bramafan est un torrent du deuxième genre, et le Rioubourdoux un torrent du troisième genre.

Cette montagne est déchirée par une multitude d’autres torrents que je n’ai pas figurés pour ne pas obscurcir le plan.

Cette figure est extraite de la carte de Cassini, et reproduite avec son échelle.

Pour en compléter l’intelligence, il faut dire que les bassins de réception du Rabioux et du Réalon s’élèvent jusqu’à 2 500 mètres au-dessus des mers, tandis que leurs lits de déjection ne sont qu’à 800 mètres ; ce qui donne des pentes énormes, surtout dans les parties hautes, où la courbe du lit se relève.

Fin de l’explication des planches.