Œuvres de Descartes/Édition Adam et Tannery/Correspondance/Lettre II

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Œuvres de Descartes, Texte établi par Charles Adam et Paul TanneryLéopold CerfTome I : Correspondance, avril 1622 - février 1638 (p. 2-3).
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II.
Descartes à son Père.
22 mai 1622.
[A. Baillet,] La Vie de Monsieur Des-Cartes, 1691, t. II, p. 460.

[En marge] « V. les Contrats divers passez entre M. Descartes et ses cohéritiers. — Item la lettr. de M. Desc. à son père du 22 May 1622, et son obligation à son frère du 3 d’Avril 1622.

[Texte] Son père luy avoit donné d’abord, sur le bien de sa mère, le fief modique mais noble du Perron, avec une maison assez considérable dans la ville de Poitiers ; et sur les acquisitions de la communauté de son premier mariage, il l’avoit encore gratifié de trois fermes ou métairies dans le voisinage de Châtelleraut, et dans la paroisse d’Availles, dont l’une s’appeloit la Bobinière, l’autre la Grand-Maison, et la troisième le Marchais. Il vendit les deux dernières pour onze milles livres tournois, par un contract du 5 de Juin 1623 à un marchand nommé Pierre dieu-le-fils, ou dieullefit ; et le fief du Perron avec les droits seigneuriaux, et la terre de la Bobinière à M. de Châtillon gentil-homme Poitevin pour trois mille livres seulement, par contract du 8 de Juillet de la même année. Sa maison de Poitiers fut venduë quelque tems après pour la somme de dix à onze mille livres. » (cf. t. I, p. 116-7).

Baillet (t. II, p. 460) ajoute, probablement par confusion : « Outre cela il avoit encore (en marge : Au commencement de l’an 1622) reçu de son père au tems de sa majorité des terres labourables, et des vignes au territoire d’Availles, pour la valeur de quatorze à quinze mille livres. » Son père lui continua aussi une pension. — La lettre doit avoir été datée du Poitou et adressée à Rennes. « Comme tout ce bien étoit situé en Poitou, il fut curieux de l’aller reconnoître, afin de voir l’usage qu’il en pourroit faire. Il partit au mois de May pour se rendre dans cette province, et il songea dès lors à chercher des traitans pour le vendre, afin de trouver de quoy acheter une charge qui pût luy convenir. Il passa la plus grande partie de l’été tant à Châtelleraut qu’à Poitiers, et il retourna auprès de M. son père. » (Baillet, t. I, p. 106).