Analyse du Kandjour/Gyut/18-19

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Traduction par Léon Feer.
Texte établi par Musée Guimet, Paris (Tome 2p. 341-345).

VOLUME XVIII (TSa)

Un seul ouvrage :

Bhagavatî Aryâ Târâ mûla kalpa, tib. Bcom-ldan-hdas-ma-hphags-ma-sgrol-mahi-rtsa-vahi-rtog-pa, བཅོམ་ལྡན་འདས་མ་འཕགས་མ་སྒྲོལ་མའི་རྩ་བའི་རྟོག་པ (folios 1-453).

Description détaillée des rites religieux et des cérémonies relatives à Târâ, déesse appelée ailleurs la mère de tous les Tathâgatas. — Cenrezik (Sk. Avalokileçvara), envoyé du monde Sukhavatî par Amitâbha, vient visiter Çâkya, et après lui avoir exprimé les compliments d’Amitâbha, le loue (lui, Çâkya) en plusieurs vers (sept ou huit). — Çâkya, dans un entretien avec Cenrezik, parle de toutes sortes de rites religieux et de cérémonies. Il y a des descriptions de mandalas et de cérémonies, et quelques mantras. Instruction sur plusieurs sujets. — Les six vertus transcendantes. Ce volume traite, en général, de doctrine mystique et morale. Outre Cenrezik, plusieurs des disciples de Çâkya, Çârihibu, Mongolyana et d’autres prennent la parole.


VOLUME XIX (TS’a)

Vingt-deux ouvrages séparés :

1. Maṇi bhadra — dhâranî, tib. Nor-bu bzang-pohi-gsungs, ནོར་བུ་བཟང་པོའི་གཟུངས​ (folios 1-3). Le fils de Mahâ-Yaxa-Senâpati, visitant Çâkya à Çrâvasti, lui promet que si, parmi les Gelongs et les Gelongmas, il en est qui répètent trois fois par jour ce sñing-po (mantra ou bija-mantra), Namo Ratnatrayâya etc., il les défendra et donnera satisfaction à tous leurs besoins.

2. Muni-bhadra yaxa-sena-kalpa, tib. Gnod-sbyin-gyi sde-dpon chen-po-nor-bu-bzang-pohi-rtog-pa, གནོད་སྦྱིན་གྱི་སྡེ་དཔོན་ཆེན་པོ་ནོར་བུ་བཟང་པོའི་རྟོག་པ (folios 3-20). Quelques cérémonies et mantras relatifs à Mani-Bhadra.

3. Mekhala. — Dhâranî, tib. Me-kha-la — gzungs, མེ་ཁ་ལ་གཟུངས​ (folios 20-27). Dhâranî appelée Ṁekhala (ceinture), nom d’un Vidyâ-mantra dit par Çâkya à Kun-dgah-vo pour sauver Gracen-dzin (Sk. Râhula), son fils, des injures de toutes sortes de démons ou mauvais esprits spécifiés.

4. Vidyâ-râja — Svâsa mahâ, tib. Rig sngags kyi-rgyal-po dvugs-chen-po, རིག་སྔགས་ཀྱི་རྒྱལ་པོ – དབུགས་ཆེན་པོ (folios 27-28). Vidyâ-mantra de premier ordre intitulé « le grand souffle » (nom d’un démon, prince des mauvais esprits). Il expose à Çâkya les maux divers qu’il inflige aux êtres animés et promet de ne pas nuire à ceux qui retiendront et répéteront le Çvâsa mahâ vidyâ mantra[1].

5. Pradaxa-ratna traya — dhâranî, tib. Dkon-mchog-gi-rten-la vskor-va bya-vahi-gzungs, དཀོན་མཆོག་གི་རྟེན་ལ་བསྐོར་བ་བྱ་པའི་གསུངས​ (folios 28-29). Dhârani à répéter en faisant le tour d’un des trois saints (représentant de Dieu). Avantages qui résultent de cet acte[2].

6. Daxini pariçodanî, tib. Yon-yongs-su sbyong-va, ཡོན་ཡོང་སུ་སྦྱོང་བ (folios 29-30) : « Purification des dons ». Quelques mantras à répéter[3].

7. Jñânolko dhâranî, sarvagati pariçodhanî, tib. Ye-çe-ta-la-lahi gzungs hgro-va thams-cad yongs-su sbyong-va, ཡེ་ཤེས་ཏ་ལ་ལའི་གཟུངས – འགྲོ་བ་ཐམས་ཅད་ཡོང་སུ་སྦྱོང་བ (folios 31-33) : « L’arbre Tâla de la connaissance (nom d’un Buddha) : Dhârani pour la purification de tous les êtres animés »[4]. Il y a quelques autres courtes Dhâranîs. Du folio 33 à 36. Sur l’adoration du Buddha.

8. Prajñâ pâramitâ çata-sahasra dhâranî, — tib. ces-rab-kyi-pha-rol-tu phyin-pa stong-phrag-vrgya-pahi-gzungs, ཤེ་རབ་ཀྱི་ཕ་རོལ་ཏུ་ཕྱིན་པ་བརྒྱ་པའི་གཟུངས. Dhâranî pour comprendre la prajñâ-pâramitâ en cent mille çlokas.

9. Autre Dhâranî pour la prajnâ-pâramitâ en vingt-cinq mille çlokas.

10. Autre dito pour celle qui est en huit mille çlokas.

11. Subâhu paripṛccha-tantra, tib. Dpung-bzangs-kyis jus-pa jes-bya-vahi-rgyud, དཔུང་བཟངས་ཀྱིས་ཞུས་པ་ཞེས་བྱ་བའི་རྒྱུད. Tantra prononcé par Chaknâ-Dorje, à la demande de Subâhu (au bon ou beau bras), folios 40-71. Sujet : Instruction sur les fruits de la moralité[5].

12. Sarva mandala samânya vidhana-guhya-tantra, tib. Dkyil hkhor-thams-cad kyi-spyihi-cho-ga-gsang-vahi-rgyud, དཀྱིལ་འཁོར་ཐམས་ཅད་ཀྱི་སྤྱིའི་ཆོ་ག་ – གསང་བའི་རྒྱུད​ (folios 71-108). Rites généraux et formules dont il faut faire usage dans tout mandala. Tantra mystique enseigné par Chakna Dorje (Vajrapâni). Termes de la salutation : « Adoration à celui qui sait tout ». Sujet : Énumération de plusieurs sortes de mandalas et description des cérémonies en usage dans chacun d’eux. Disposition des figures représentant les diverses divinités introduites dans le mandala. Explication des divers symboles (mudra) placés dans les mains des divinités du mandala, par exemple, un trident pour Rudra ; un disque pour Visnu, un padma (lotus) pour Brahma ; une javeline pour Sambhara ; un vajra (foudre) pour Indra ; un fourneau pour le dieu du feu ; une massue pour Yama ; un glaive pour Nirriti ; un lacet pour le dieu des eaux ; une bannière pour Vâyu ; un bâton pour Kuvera etc., etc. Tantra instructif pour les rites et les cérémonies à pratiquer dans les mandalas ; — il est en vers et d’un style facile.

13. Dhyânottara vitala krama, tib. Vsam-gtan-gyi-phyi-ma-rim-par phye-va, བསམ་གཏན་གྱི་ཕྱི་མ་རིན་པར་ཕྱེ་བ (folios 108-112) : « Évolution graduelle de méditation ». Plusieurs degrés de méditation.

14. Susiddhikara mahâ tantra — Sâdhanopamâyika vitala, tib. Legs-par-grub-par-byed-pahi-rgyud chen-po las, sgrub pahi thabs rim-par pye-va, ལེགས་པར་གྲུབ་པར་བྱེད་པའི་རྒྱུད་ཆེན་པོ་ལས། སྒྲུབ་པའི་ཐབས་རིམ་པར་ཕྱེ་བ (folios 112-187). « Extrait d’un tantra étendu sur la perfection ; analyse des moyens d’obtenir la perfection ou la délivrance ». — Prononcé par Vajrapâni (tib. Phyag-na rdo-rje), ཕྱག་ན་རྡོ་རྗེ à la demande de Mahâ Bala Mahâ Canda, tib. Stobs chen-khro-vo chen-po. Sujet : Compte rendu détaillé des moyens d’arriver à la perfection (ou de toutes les observances religieuses et morales qui la font obtenir). Folio 115 : qualités requises d’un docteur pour qu’il puisse officier aux cérémonies tantrika. Description des diverses substances employées dans les sacrifices, fleurs, encens, parfums, eau de senteur, lumières ou lampes etc. Indication des périodes du jour et de la nuit appropriées à l’accomplissement de tels et tels devoirs ou exercices religieux. — C’est un beau tantra, dans un bon langage.

14 Parinata cakra. — Mâha-Yâna-sûtra. tib. Yongs-su vsngo-vahi-hkhor-lo theg-pa chen-pohi mdo, ཡོངས་སུ་བྔོ་བའི་འཁོར་ལོ – ཐེཁ་པ་ཆེན་པོའི་མདོ (folios 187-192). L’état dans lequel on arrive à la maturité ou à la perfection. — L’action de bénir ou de donner à quelqu’un une bénédiction pour qu’il arrive à la perfection ou à la délivrance. Énumération de quelques qualités requises pour obtenir la délivrance finale.

16. Mahâ parinata râja samantraka, tib. Yongs-su vsngo-vahi rgyal-po chen-po — sngags dang-vcas pa, ཡོངས་སུ་བྔོ་བའི་རྒྱལ་པོ་ཆེན་པོ – སྔགས་དང་བཅས་པ (folios 193-223) : « Bénédiction de premier ordre avec quelques mantras », ou ardent désir de pouvoir arriver à la perfection ou au salut (ou à la délivrance finale) par les mérites d’actions religieuses et morales spécifiées. — Adoration de plusieurs Buddhas et Bodhisattvas, dieux et démons. — Traduit par Vidyâkara prabhâ et Bande-ye-çes sñing-po ; corrigé par Dpal-rtsegs.

Folios 224-225. — Prière pour obtenir le suprême degré de perfection de manière à être en état de venir en aide à d’autres êtres animés qui souffrent de toutes sortes de misères. Le commencement est : « Adoration aux trois saints ». (Sk. Namo Ratnatrayâya).

Folios 225-227. — Autre prière adressée à Cenrezik comme à celui qui est compatissant au suprême degré.

Folios 227-229. — Autre prière.

Folios 229-233. — Autres prières.

17. Svâsti gâthâ, tib. Bde-legs-kyi ts’igs-su vcad-pa. བདེ་ལེགས་ཀྱི་ཚིགས་སུ་བཅད་པ (folios 233-235). Quelques vers sur le bonheur.

18. Svâstyayana-gâthâ, tib. Vde-legs-su-hgyur vahi-ts’igs-su vcad-pa, བདེ་ལེགས་སུ་འགྱུར་བའི་ཚིགས་བཅད་པ : « Vers sur l’état de ceux qui sont heureux ». Dits par Çâkya, à la demande d’un dieu. — Énumération de quelques devoirs moraux. — Ceux qui les pratiquent (ou les observent) sont heureux.

19. Deva-paripṛccha mangala-gâthâ, tib. Lhas-jus-pahi bkra-çis-kyi- ts’igs-su vcad-pa, ལྷས་ཞུས་པའི་བཀྲ་ཤེས་ཀྱི་ཚིགས་སུ་བཅད་པ (folios 236-237). Quelques vers de bénédiction, à la demande d’un dieu.

Autre semblable.

20. Pañca tathâgata mangala-gâthâ, tib. De vjin-gçegs-pa lngahi bkra-çis kyi-ts’igs-su bcad pa, དེ་བཞིན་གཤེགས་པ་ལྔའི་ལྔའི་བཀྲ་ཤེས་ཀྱི་ཚིགས་སུ་བཅད་པ. Vers de bénédiction ou hymnes sur cinq Tathâgatas (les cinq Dhyâni-Buddhas), à commencer par Vairocana.

Autre hymne.

23. Mangala-gâthâ, tib. Bkra-çis-kyi ts’igs-su vcad-pa, བཀྲ་ཤིས་ཀྱི་ཚིགས་སུ་བཅད་པ (folios 240-242). Vers de bénédiction ou hymne[6].

22. Ratna tri svasti-gâthâ tib. Dkon mchog gsum-gyi-bkra-çis-kyi-ts’igs-su vcad-pa, དཀོན་མཆོག་གསུམ་གྱི་བཀྲ་ཤིས་ཀི་ཚིགས་སུ་བཅད་པ (folios 242-243) : « Hymne sur les trois saints » prononcé par Com-dan-das (Çâkya), à la demande du maître de maison Des-pa (homme généreux). Traduit par Jina-Mitra et Bande-ye-çes-sde.


  1. Répétition du texte n° 17 du volume XIII ci-dessus. (L. F.). 
  2. Répétition du texte n° 40 du volume XIII ci-dessus. (L. F.). 
  3. Répétition du texte n° 41 du volume XIII ci-dessus. (L. F.). 
  4. Répétition du texte n° 33 du volume XIII ci-dessus. (L. F.). 
  5. Le Subâhu paripṛccha est aussi un texte du Kon-tsegs (V. 22e), différent de celui du Rgyud.
  6. Ce texte est la rédaction septentrionale du célèbre Mangala-Sutra dont la rédaction méridionale a été traduite du pali en tibétain et insérée dans le Kandjour à la fin du Mdo, voir Mdo, XXX, 25°. (L. F.)