Analyse du Kandjour/Le Dulva/07-08-09

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Csoma de Körös
Traduction par Léon Feer.
Texte établi par Musée Guimet, Paris (Tome 2p. 190-192).

VOLUME VII — (Ja)

Ce volume contient 20 livres (du 43me au 63me) et 446 feuilles.

Il présente la suite des histoires de plusieurs fautes ou crimes légers commis par les prêtres (4e classe). — On compte quatre-vingt-dix fautes de cette espèce. Les noms en sont reproduits dans les dictionnaires tibétains et sanscrits ; mais comme elles sont de peu d’importance, il est inutile de les spécifier ici. En sanscrit, le nom générique pour cette classe de fautes est Çuddha-prâyaçcittaka, tib., Ltung-byed-hbah-j̈ig, « simples fautes ou fautes vénielles. » Le volume commence par des histoires sur les paroles injurieuses ou grossières (Hphya-va) et finit par des récits relatifs à des prêtres coupables, qui ont été ordonnés (ou faits Gélongs) avant d’avoir atteint l’âge de vingt ans.

VOLUME VIII — (Ña)

Ce volume contient 21 livres (du 63me au 83me) inclusivement et 417 feuilles.

Il est occupé dans son entier par la continuation des histoires de fautes ou de crimes légers du même ordre que ceux qui sont rapportés dans le volume précédent ; il commence par le récit d’une faute commise en creusant le sol et finit par des anecdotes sur l’accord et l’apaisement des querelles et des disputes.

VOLUME IX — (Ta)

Volume de 483 feuilles.

Il concerne les nonnes ou religieuses de la foi bouddhique. Les sujets sont les mêmes que ceux des quatre derniers volumes, pour les prêtres, et les histoires sont rapportées dans les mêmes termes, sauf quelques additions et applications.

Les feuilles 1 à 36 contiennent, en deux livres, le traité de l’émancipation pour les prêtresses (Gelong-ma) ; en sanscrit : Bhixunî-pratimoxa-sûtra ; en tibétain : Dge-slong-mahi-so-sor-thar-pahi mdo (vers le commencement du cinquième volume).

Le reste du volume (du folio 36 jusqu’au 483 qui est le dernier) renferme, en 28 livres, « l’explication de la discipline religieuse des prêtresses » ; sk. Bhixuni-Vinaya-Vibhanga (ou Vibhâga) tib. Dge slong mahi-hdulva-rnam-par-hbyed-pa, de la même manière, dans le même ordre et dans les mêmes termes que celui qui se trouve dans les quatre volumes précédents, à l’exception de quelques histoires et d’un petit nombre de cas qui n’y étaient pas cités.

Feuille 61. — Ma-skyes-Dgra (sk. Ajâtaçatru), roi de Magadha. Comment et par qui il est consolé après avoir causé la mort de son père Bimbasâra[1].

Feuilles 78 à 87. — Histoires de plusieurs religieux ou religieuses qui ont mis fin à leur vie, par désespoir. Feuille 85, plusieurs espèces de voleurs.

Feuilles 108 à 109. — Sbom-dgah-mo, prêtresse ou nonne, modèle des femmes lascives, artificieuses et perverses. Il y a, dans ce volume, plusieurs histoires dont elle est l’héroïne.

Feuille 193. — Lhas-byin, un des cousins de Çâkya[2], modèle de méchanceté et d’envie ; ses efforts pour acquérir la connaissance de l’art magique, le pouvoir de faire des prodiges. Il s’adresse à Çâkya et, sur son refus, à ses principaux disciples. Tous refusent de l’instruire. Chacun d’eux lui conseille d’acquérir tout d’abord les connaissances vraies et utiles. Il s’efforce de faire naître des discussions et de provoquer des divisions parmi les prêtres et aussi parmi les prêtresses, avec l’aide de Sbom-dgah-mo.

Feuille 216. — Histoires sur la multiplicité des habits et vêtements des religieuses. — Prohibition de cet abus par Çâkya.

Feuille 272. — Le roi de Kalinga envoie en présent à Gsal-Rgyal, roi de Koçala une pièce d’étoffe de fin lin. Cette pièce tombe ensuite entre les mains de Gtsug-dgah-mo, prêtresse lascive ou pervertie, qui s’en revêt puis se montre en public ; la ténuité du tissu est telle qu’elle semble nue. Défense est faite aux prêtresses d’accepter ou de porter des étoffes aussi fines.

Feuille 282. — Mention des 4 Vedas des brahmanes.

Feuilles 284-5. — Énumération de plusieurs termes spéciaux à différents arts mécaniques. — Défauts dans le corps d’une nonne. — Censure d’autres (nonnes).

Feuille 286. — Contes moraux sur la médisance secrète.

Feuille 302. — Énumération de plusieurs parties de la classe Dul-va.

Feuille 331. — Kun-tu-rgyu, « allant partout » (sk. Parivrajaka), donné comme identique à Grangs-can (Sk. Sâṅkhya).

Feuille 362. — Noms de plusieurs maladies. — Le reste du volume est rempli par des histoires relatives à la conduite des nonnes. — Plusieurs règles qu’il faut apprendre et observer. — La scène de tous ces récits est, en général, Mñan-yod (sk. Çrâvasti en Koçala).

Les cinq derniers volumes (marqués des lettres Ca, CHa, Ja, Ña et Ta ཅ ཆ ཇ ཉ ཏ de l’alphabet tibétain) ont été traduits du sanscrit en tibétain, premièrement (dans le ixe siècle par Jinamitra, pandit de Kâçmir, de la secte philosophique Vaïbhaṣika, et par Kluhi-rgyal-Mts’an Lotsava, ou interprète tibétain.

D’autres traducteurs sont aussi mentionnés.

  1. Voir ci-dessus vol. IV, p. 51. (L. F.) 
  2. C’est ce Devadatta déjà cité, vol. IV feuillet 349. (Voir ci-dessus page 51, note 6). — Il est fort souvent question de lui. (L. F.)