Anciens mémoires sur Du Guesclin/25

La bibliothèque libre.
Texte établi par Claude-Bernard PetitotFoucault (p. 432-442).


De l’artifice dont se servit Henry pour parler au roy d’Arragon, qu’il alla trouver déguisé sous l’habit d’un pèlerin de Saint Jaques.


Henry, s’étant retiré dans sa terre de Tristemare auprés de la Reine, sa femme, tout consterné de la perte qu’il venoit de faire de tout un royaume, dans la funeste journée de Navarrette que le prince de Galles avoit gagnée sur luy pour retablir Pierre dans ses États, il se mit en tête d’aller à la cour du roy d’Arragon, pour se découvrir à ce prince, en cas qu’il vit jour à l’engager dans ses intérêts, et, comme le roy Pierre avoit par tout posté des gens sur les chemins pour l’observer et se saisir de sa personne, il se mit en chemin luy troisième, travesty en pelerin, pour faire son voyage à coup sûr. La Reine sa femme, ne le put voir partir dans ce triste état sans verser des larmes ; mais il falloit s’accommoder au temps et tout attendre de la Providence. Il fit avec ses deux compagnons de si grandes traites à pied, qu’il arriva dans deux jours à Perpignan, sans être reconnu de personne. Un chevalier d’Arragon l’ayant rencontré sur sa route, luy demanda s’il venoit de Saint-Jaques et quelles nouvelles on y disoit d’Henry. Ce faux pèlerin luy répondit qu’il le croyoit à Tristemare, fort déconcerté de la perte qu’il avoit faite de tous ses États à la bataille de Navarrette qu’il avoit perdue contre le prince de Galles et le roy Pierre, par la perfidie ou au moins par la lâcheté des Espagnols, qui l’avoient abandonné dans le combat, se jettans au travers des bois et de la riviére pour se sauver.

Ce chevalier plaignit beaucoup le sort de cet infortuné prince, disant qu’il souhaitoit fort que le ciel le prit en sa protection. La curiosité le menant plus loin, il luy demanda si Bertrand Du Guesclin, le Besque de Vilaines et le maréchal d’Andreghem avoient été pris dans cette journée. Les pèlerins l’assûrerent qu’ouy ; sur quoy le chevalier continüant de s’entretenir avec eux, dit qu’il croyoit que le prince de Galles n’étoit pas à se repentir d’avoir si bien servy le roy Pierre, qui n’étoit qu’un ingrat, et qui ne l’avoit payé que de belles paroles, sans luy donner un seul denier de ce qu’il luy avoit promis. Henry ne voulut point se découvrir au chevalier, qui leur dit que s’ils avoient besoin de son service, il les meneroit jusqu’au palais, où, par son crédit, il leur feroit donner du meilleur vin, qu’ils boiroient en l’honneur de Saint Jaques, afin qu’il se rendît intercesseur dans le ciel pour le roy Henry, dont la cause luy paroissoit si juste et si raisonnable. Les pèlerins luy sçachans bon gré de ses offres obligeantes le suivirent jusqu’au palais du roy d’Arragon. Ce chevalier les posta dans un lieü vis à vis de la table où ce prince mangeoit, afin qu’il les pût découvrir de loin. Cette situation dans laquelle il les avoit placez fit tout l’effet qu’il s’en promettoit ; car le Roy les ayant apperçu leur envoya quelques mets de sa table, et quand il eut achevé son repas, la curiosité le fit approcher d’Henry pour apprendre de luy quelque nouvelle, luy disant : Où voulez VOUS aller pelerin ? Celuy-cy luy répondit qu’il s’en alloit droit à Paris pour servir le roy de France, son maître, dont il étoit sergeant d’armes. Je vous prie, ajoûta le roy d’Arragon, de luy faire mes complimens. Là dessus Henry, voyant que ce prince ne le reconnoissoit point demanda de luy parler en particulier. Il se tirerent tous deux à l’écart, afin qu’il n’y eût aucuns témoins de leur entretien. Ce fut pour lors qu’Henry, luy faisant une profonde reverence, se découvrit à luy, le conjurant de luy vouloir garder le secret, et luy déclara qu’il étoit ce même Henry, qui venoit d’être dépoüillé de tous ses États, et qui s’etoit travesty pour se rendre à coup sûr auprés de sa personne, et luy demander son secours et sa protection.

Le roy d’Arragon le regardant plus exactement luy fit mille excuses de ce qu’il ne l’avoit pas reconnu plûtôt, et se mit à le caresser et le traiter d’égal, luy témoignant qu’il prenoit part à son infortune, et qu’il feroit de son mieux pour contribuer à l’en faire sortir. Henry luy rendit grâces de toutes ses honnêtetez et luy dit qu’il alloit en France, à la cour du duc d’Anjou, dans l’esperance que ce prince ne l’abandonneroit point et voudroit bien faire quelque effort en sa faveur. Le roy d’Arragon s’étant informé de l’état auquel il avoit laissé la Reine, sa femme, luy promit qu’au retour du voyage qu’il alloit faire, il luy donneroit deux cens hommes d’armes qui le serviroient gratuitement quatre mois entiers. Henry se sçût bon gré d’avoir trouvé tant d’accès auprés d’un souverain si généreux, et ne perdit pas l’esperance de remonter un jour sur le trône, si le duc d’Anjou luy faisoit un semblable accueil. Il prit donc congé du roy d’Arragon, le priant de luy conserver durant son absence tous les bons sentimens dont il le flattoit. Il prit ensuite le chemin de Bordeaux avec ses deux compagnons, portant l’écharpe au cou et le bourdon en main. Ces deux hommes qui l’accompagnoient luy remontrerent le danger dans lequel il s’alloit plonger s’il étoit une fois découvert dans une ville ennemie, où le prince de Galles, son vainqueur, faisoit sa residence et tenoit sa Cour. Mais il avoit une si grande démangeaison de s’aboucher avec Bertrand, le Besque de Vilaines et le maréchal d’Andreghem, qui y demeuroient prisonniers, qu’il résolut de tenter toutes sortes de périls pour se satisfaire.

Il entra donc sur le soir à Bordeaux et s’alla loger dans une hôtellerie. Ses compagnons trembloient de peur qu’il ne fût reconnu. Ce prince travesty soupa tranquillement avec eux, et s’alla coucher avec autant de securité que s’il eût été dans Tristemare. Il réva toute la nuit aux moyens de pouvoir parler à Bertrand. Il se leva de grand matin, reprenant ses habits de pelerin de Saint Jaques, et s’en alla droit à l’église de Notre Dame pour entendre, la messe, et recommander ses interêts à Dieu. Tandis qu’il étoit à genoux avec ses compagnons, plusieurs chevaliers qui s’étoient trouvez à la bataille de Navarrette, et même dans le party de Bertrand, jettèrent attentivement les yeux sur luy, sans pourtant le remettre, et, quand la messe fut finie, la curiosité leur fit joindre ces étrangers en leur disant : Pelerins, vous venez d’un pays où nous avons eu pauvre encontre. Henry prit la parole en leur déclarant qu’il en avoit eu sa bonne part, et qu’il s’en souviendroit toute sa vie. Dans le temps qu’il s’entretenoit avec eux, il reconnut un chevalier qu’il avoit veu plusieurs fois avec Bertrand, et le tirant à l’écart il luy demanda des nouvelles de cet illustre prisonnier, et s’il travailloit à payer sa rançon. Cet homme luy répondit que le Besque de Vilaines et le maréchal d’Andreghem se tireroient aisement d’affaire : mais que pour Bertrand, le bruit couroit que le prince de Galles avoit fait serment de ne le jamais relâcher ny pour or, ny pour argent, parce qu’il apprehendoit qu’aussitôt qu’il seroit en liberté il ne renouvellât la guerre avec plus de chaleur que jamais. Henry voulut pressentir ce chevalier pour sçavoir si par son canal il ne pouroit point s’aboucher avec Bertrand. Le chevalier luy demanda s’il étoit Breton, puisqu’il avoit tant d’envie de parler à Guesclin.

Henry l’entretenant toûjours, fit si bien qu’il le mena jusqu’à son hôtellerie. Ce fut là qu’il s’ouvrit à luy tout à fait, luy disant qu’il le connoissoit pour l’avoir veu souvent avec Bertrand, qu’il le prioit de luy garder le secret sur tout ce qu’il avoit à luy reveler, et qu’il étoit le malheureux Henry, roy d’Espagne, qui s’étoit déguisé de la sorte pour pouvoir, avec plus de facilité, deterrer où étoit Bertrand, et s’entretenir avec luy sur l’assiette de leurs affaires. Ce chevalier ravy de ce qu’un si grand prince luy commettoit ainsi sa personne et sa vie, le pria de venir avec ses gens dans son auberge, afin qu’ils pussent avec plus de loisir et de liberté conferer ensemble. Aussitôt qu’ils furent tous entrez, l’écuyer dit à son hôtesse qu’elle fit tirer tout du meilleur vin, parce que ces pèlerins qu’elle voyoit étoient de son païs, et qu’il étoit bien aise de les bien regaler. Quand ils furent entre deux treteaux, ils concerterent ensemble sur les moyens de gagner le geolier pour parler à Bertrand. Le chevalier le pria de demeurer là clos et couvert, tandis qu’il iroit cajoler le geolier pour luy faciliter l’entrée de la prison. Cet homme, pour l’engager à luy permettre de parler à son prisonnier, prit le prétexte qu’il alloit en Bretagne pour chercher de l’argent et payer sa rançon, disant que Bertrand étant son compatriote, il étoit bien aise d’apprendre de luy s’il n’avoit rien à mander en son païs. Le geôlier, comme intéressé, luy répondit que ces sortes de graces ne s’accordoient pas pour rien. Le chevalier l’assûra que Bertrand étant libéral le recompenseroit fort honnêtement. Le geôlier avoüa que c’étoit un fort galant homme, et qu’il souhaitoit qu’un aussi brave prisonnier ne sortît jamais de ses mains, tant il avoit sujet de s’en loüer. Enfin le chevalier joüa si bien son rôle auprés du geolier, auquel il promit de l’argent à son retour, que celuy-cy luy permit d’entrer dans la chambre de Bertrand, mais en luy disant que s’il luy manquoit de parole, il n’y mettroit jamais le pied.

Quand Guesclin l’apperçut, il s’imagina que ce chevalier luy venoit emprunter de l’argent pour payer sa rançon, luy disant par avance que pour lors il n’en avoit point, mais qu’il esperoit d’en recevoir dans peu, pour avoir dequoy se racheter tous deux. Le chevalier le surprit beaucoup quand il luy déclara que ce n’étoit pas là le sujet qui l’avoit fait venir auprés de luy, mais que c’étoit pour luy donner avis de l’arrivée du roy Henry dans Bordeaux, sous les habits d’un pelerin de Saint Jaques, et qui s’étoit travesty de la sorte pour luy pouvoir plus aisement parler. Bertrand pensa tomber de son haut à cette nouvelle, s’étonnant comment il avoit osé se commettre si temerairement, et ne doutant point qu’il ne fût perdu sans ressource s’il étoit découvert, et d’ailleurs representant au chevalier que ce prince avoit fait un voyage inutile, puisqu’il ne sçavoit pas comment ils se pouroient parler. Le messager répondit que le geolier étant un homme mercenaire, on pouroit avec de l’argent obtenir cette entreveüe de luy. Bertrand dit qu’il n’en avoit point sur luy, mais qu’il y avoit un Lombard dans la ville, qui prenoit le soin de ses affaires, et celuy de luy en donner quand il en avoit besoin. Là dessus il fit appeller le geolier, et pour le mieux empaumer, il luy exposa qu’il y avoit dans Bordeaux un pelerin natif de Bretagne, et l’un de ses vassaux qu’il estimoit le plus ; que cet homme allant à Saint Jaques dans un esprit de devotion, pour demander à Dieu la delivrance de son seigneur, il étoit bien aise de reconnoître son bon cœur en le regalant et l’assistant de quelque argent pour achever son voyage ; que n’en ayant point sur luy, il le prioit d’aller demander de sa part quatre cens florins à son Lombard, et qu’il y en auroit cent pour luy. Le geolier se le tint pour dit, trouvant bien son compte à la proposition de Bertrand, qui luy donna son cachet, afin que le Lombard ne fît au geolier aucune difficulté de luy delivrer cette somme, qui luy fut payée comptant sur ces enseignes.

Bertrand luy en laissa cent florins, après quoy l’on fit entrer le Roy pèlerin sur l’heure de midy, qu’un grand repas étoit preparé pour le mieux recevoir. Ils s’aboucherent secrettement tous deux. Henry luy fit part du dessein qu’il avoit d’aller trouver le duc d’Anjou, dans l’esperance qu’il avoit que ce prince ne l’abandonneroit pas dans le déplorable état de ses affaires. Bertrand goûta fort le party qu’il prenoit ; mais il le pria qu’en parlant au Duc il ne luy proposât point d’offrir aucune somme au prince de Galles pour sa délivrance ; car, dit-il, c’est le plus orgueilleux qui fut oncques né de mere, et ne oncques pour prière ne s’est voulu amollier. Tandis qu’ils étoient dans cette conférence secrette, l’hôtesse les interrompit en leur venant dire que tout étoit prêt, qu’ils n’avoient plus qu’à se mettre à table, et que les viandes se refroidissoient. Ils se mirent aussitôt à manger ; mais pendant qu’ils faisoit grand’chère, le geolier tira sa femme à l’écart et luy déclara[1] le soupçon qu’il avoit que ce pelerin ne tramât quelque chose avec Bertrand contre le service du prince de Galles, et qu’il avoit envie d’aller de ce pas luy en donner avis. La femme appréhendant que la resolution que prenoit son mary n’attirât quelque affaire à Bertrand qu’elle consideroit, l’alla tout aussitôt avertir qu’il se tint sur ses gardes, parce que son époux le vouloit accuser de quelque trahison. Guesclin, surpris de l’ingratitude du geolier, auquel il venoit de donner une assez grosse somme d’argent, ne luy donna pas le loisir de passer le guichet pour l’aller denoncer au prince ; il luy déchargea sur la tête un si grand coup de bâton qu’il le fît tomber sur ses genoux, et luy tirant les clefs de sa poche, il en ouvrit la porte à Henry et à ses deux compagnons, qui s’évaderent aussitôt avec le chevalier qui les avoit conduit dans ce lieu. Bertrand, ne se contentant pas de cela, referma vitement la porte sur eux, de peur qu’on ne courût après, et se saisissant des clefs il revint au geolier qu’il enferma dans une chambre après l’avoir tant battu, qu’il ne put être sur ses pieds de huit jours, et sans son valet de chambre, qui se trouva là fort à propos pour moderer un peu la furie de son maître, il l’auroit assommé.

La geolière qui luy avoit attiré tout ce mauvais traitement en révélant à Guesclin le mauvais tour qu’il avoit envie de luy faire, raccommoda tout. Le geolier en fut quite pour les coups de bâton qu’il avoit reçu et les reproches que luy fit Bertrand de son ingratitude, et durant tout le temps qu’il fallut employer pour faire cette paix et remettre le geolier sur ses pieds, les pelerins eurent tout le loisir de sortir des terres du prince de Galles. Quand Henry se vit hors de danger il quita son habit de pelerin, prenant son chemin par le Languedoc, et, s’arrétant à Besiers, il y rencontra le frère du Besque de Vilaines, qui le reconnut aussitôt, et luy faisant une profonde reverence, il offrit de le servir et de le suivre où bon luy sembleroit. Henry luy raconta toute la funeste avanture que le prince de Galles luy avoit attirée, dont s’étoit ensuivie dans tous ses États une étrange révolution ; qu’il alloit trouver le duc d’Anjou pour tâcher de ménager auprés de ce prince quelque ressource à son malheur, et que s’il l’y vouloit accompagner, ils feroient le voyage ensemble avec moins de chagrin tous deux. Le chevalier se fit honneur d’escorter ce prince jusqu’à Villeneuve, prés d’Avignon. Ce fut là que le roy Henry se présenta devant ce Duc, qu’il trouva dans sa chapelle, comme il alloit entendre la messe. Après qu’elle eut été célébrée, le Duc prit ce Roy par la main, le mena dans ses appartemens, et le faisant asseoir sur un lit de repos, ils s’entretinrent à fonds de toutes choses.

Quand Henry luy eut fait la triste peinture de sa condition, dont le prince de Galles étoit le seul auteur, le Duc luy témoigna qu’il n’étoit pas surpris des hostilitez qu’il luy avoit faites, et que la maison de France en avoit ressenty toute la premiere de vives atteintes ; que ce n’étoit pas d’aujourd’huy que la couronne d’Angleterre étoit jalouse de celles de toute l’Europe ; que le prince de Galles avoit hérité d’Edouard III, son père, la haine qu’il portoit aux lys ; mais qu’il esperoit que le ciel, qui de tout temps en avoit été le conservateur, les feroit triompher des léopards de la Grande Bretagne, et leur donneroit lieu de le retablir sur son trône et de rompre les fers de Bertrand, du Besque de Vilaines et du maréchal d’Andreghem. Henry répondit à ces honnêtetez avec toute la reconnoissance dont il fut capable. Le duc luy fit ensuite un fort magnifique repas et le traita comme un souverain. La table et son buffet étoient chargées de tant de vaisselle d’or et d’argent qu’on n’en avoit veu jamais de si riche, ny en si grand nombre. Henry ne pouvoit se lasser de la regarder avec admiration. Le duc, s’en appercevant, dit qu’il luy faisoit present de tout ce qu’il voyoit pour luy payer sa bienvenuë. Henry, qui ne s’attendoit pas à ce compliment, en fut tout transporté de joye, d’autant plus qu’il en avoit un fort grand besoin dans la decadence de ses affaires. Ces deux princes monterent en suite à cheval, pour aller parler au Pape, qui faisoit alors son sejour dans Avignon. Le saint Père sçachant leur venuë donna l’ordre à quelques archevêques et ëvêques de venir au devant d’eux. Il y envoya même toute sa compagnie de gendarmes pour leur faire honneur, et quand ils furent arrivez, il les reçut avec tout l’accueil imaginable, et s’entretint fort secrettement avec eux de tant ce qui les pouvoit toucher.



  1. Le portier que le propos de Bertran avoit mué, appella sa femme à part, et lui dist : « Dame, j’ay grant souspeçon, et me doubte que icellui pellerin ne pourchasse aucune trayson. Et pour ce je en vueil aler avertir le Prince… » La dame en vint accointier ledit Bertran… Quant ledit Bertran l’entendi, qui avoit le cuer hardi comme un droit lion, si s’en vint par qrant maltalent devers ledit portier : et lui donna tel cop d’un baston, qu’il le fist aller à genoulx. Puis lui toli les clefs, et ouvry l’uis. Si mist dehors le roy Henry, et les siens, ausquelz il donna congié… Puis dist Bertran au portier : « Traitre, Dieu vous puist cravanter… » Tant le démena, que par belles parolles, comme de fait, icellui portier fu du tout à son commandement. (Ménard, p. 288.)