Annales de pomologie belge et étrangère/Abricot-pêche

La bibliothèque libre.



Abricot-pêche ou de Nancy.

Cette variété mérite la première place dans nos Annales, car il n’en est pas de plus méritante : partout elle est cultivée avec une prédilection bien connue, et depuis Duhamel, qui la donne également pour la meilleure du genre, aucune variété nouvelle ne l’a remplacée dans l’estime des amateurs. Son volume surpasse celui de l’abricot commun ; sa forme, un peu aplatie et irrégulière, le rend très-reconnaissable ; sa peau, d’un jaune foncé fauve du côté du soleil, est ordinairement marbrée de points rouges, très-multipliés quand le fruit est exposé au midi ou récolté sur un plein-vent.

La queue est courte et placée dans une cavité peu profonde, d’où part une rainure moins prononcée que dans les autres variétés.

La chair, très-fondante, est d’un jaune tirant sur le rouge orange, surtout à l’état de maturité parfaite ; l’eau est abondante, sucrée, relevée et parfumée d’un goût particulier.

Le noyau est gros, aplati, assez raboteux, bordé d’un côté par trois arêtes saillantes ; de l’autre, par une rainure entièrement creuse et qui peut être traversée au moyen d’une aiguille.

L’arbre est vigoureux ; ses bourgeons sont gros, forts, rouges-bruns du côté du soleil, verts et tiquetés de points gris du côté de l’ombre.

Les boutons sont gros, courts et larges à la base, triples et souvent réunis par groupes.

Les feuilles sont larges, arrondies vers la queue et terminées en pointe ; leur pétiole est assez long, faible, et supporte mal le poids de la feuille ; ce qui donne à cet arbre un aspect particulier et fatigué.

Cet excellent fruit mûrit ordinairement du 15 au 30 août ; il est facile d’en prolonger la jouissance jusqu’aux derniers jours du mois de septembre, en cultivant l’arbre au couchant et au nord. Nous en avons parfois récolté dans les premiers jours du mois d’octobre.

On cultive l’abricot-pêche en espalier et en plein-vent, quand on peut le garantir des vents du nord. Cette variété se reproduit assez identiquement de noyau.

A. Royer.