Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Beurré Diel

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Poire Beurré Diel.

Synonymies : Beurré magnifique. — Beurré incomparable. — Beurré royal. — Poire des Trois-Tours. — Poire d’horticulture. — Poire Melon. — Dry-Toren. — Graciole d’hiver. — Fourcroy.

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Le pied mère du Beurré Diel fut trouvé anonyme, vers le commencement de ce siècle, dans la ferme des Trois-Tours (en flamand Dry-Toren), près de Vilvorde, par le sieur Meuris, alors directeur des jardins de Van Mons, et dédié par le professeur à M.  le conseiller Diel, savant pomologue allemand.

L’arbre placé en espalier était déjà d’un certain âge et en pleine production lorsqu’il fut découvert.

Le fruit est très-gros, bosselé, assez variable dans sa forme plus ou moins arrondie ou allongée, mais ordinairement turbinée-pyriforme. L’épiderme, vert pâle, fortement ponctué et maculé de roux-brun, ombré de même couleur autour du pédoncule et du calice, passe au jaune d’or à l’époque de la maturité et se colore parfois, mais très-rarement, de rouge obscur du côté du soleil.

Le pédoncule, gros, ligneux, brun, long de 2 à 3 centimètres, renflé vers son sommet, est implanté un peu obliquement dans une cavité profonde, qui a souvent la forme d’un entonnoir. Le calice, moyen, couronné, ou irrégulier, occupe une cavité large et profonde, bordée de bosses tantôt saillantes, tantôt comprimées ; ses divisions sont raides, dressées, jaunâtres, parfois caduques.

La chair est blanche, un peu granuleuse dans les plus gros fruits, mais fine, fondante, beurrée dans ceux de grosseur moyenne ; son eau est abondante, sucrée, relevée, aromatique.

Le trognon est très-petit, les loges sont étroites et ne renferment que rarement des pepins parvenus à leur perfection.

Les plus beaux spécimens de cette excellente variété mûrissent en novembre et décembre, mais les fruits de moindre volume se conservent souvent jusqu’en février.

L’arbre croît avec vigueur et prend une grande extension ; il se couvre d’un beau feuillage, forme une tête conique et déploie bientôt sa rare fertilité. Il se comporte également bien sur franc ou sur coignassier et admet sans peine la forme pyramidale ; mais dans bien des localités où la terre est forte et le jardin peu abrité, il est préférable de le placer en espalier à l’une des trois expositions du levant, du midi et du couchant.

Ses branches à fruits sont assez longues, grêles, grises.

Les supports sont gris et ridés à leur base, renflés, lisses, brun noisette à leur sommet.

Le bouton à fleur est assez gros, ovale pointu, brun clair ombré de brun foncé et de gris cendré.

Les jeunes rameaux sont gros, longs, droits, lisses et sans stries ; l’épiderme, vert jaunâtre à l’ombre, brun roux du côté du soleil, est couvert en quelques endroits d’un duvet grisâtre et ponctué de lenticelles grises, allongées, irrégulièrement disséminées sur toute sa surface.

Le gemme est gros, ovale-conique, pointu, saillant, brun ombré de noir et lavé de gris.

Les mérithalles sont courts.

Les feuilles sont larges, épaisses, lisses, vert foncé et luisant, ovales, aiguës, presque planes, finement serretées sur lambourdes et à serrature large, profonde et arrondie sur les jeunes rameaux.

Les feuilles secondaires sont lancéolées pointues.

Le pétiole, long de 3 à 5 centimètres, est gros, canaliculé, vert clair ombré de rouge au soleil.

Les stipules sont falciformes ou linéaires.

Alexandre Bivort.