Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Maréchal Dillen

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Poire Maréchal Dillen.

(Van Mons.)
Synonymie : Dillen d’automne.

Van Mons, qui a obtenu cette variété, l’a dédiée en 1818 à M. le maréchal comte Dillen, grand chancelier du royaume de Wurtemberg. Cette dédicace a été faite à la demande expresse que le roi de Wurtemberg avait adressée au savant professeur.

Le fruit de la Dillen est très-gros et diminue peu de volume, lorsque l’arbre est fortement chargé. Son facies est le plus souvent celui de l’ancien Colmar, mais il est très-inconstant, et l’on récolte sur le même arbre des fruits turbinés, des fruits ovoïdes et d’autres presque cylindriques. L’épiderme, vert-pâle, est maculé de fauve et ponctué de brun ; il jaunit médiocrement à l’époque de la maturité et ne perd jamais entièrement sa teinte verte. Le pédoncule, long de 20 à 25 millimètres, est ligneux, renflé à son sommet, charnu à sa base, vert-brun ; il est implanté un peu obliquement, à fleur du fruit d’un côté, et de l’autre dans une cavité assez profonde. Le calice, petit, couronné, se trouve dans une cavité moyenne, étroite et arrondie ; ses divisions sont brunes. La chair est blanche, fine, fondante, beurrée. Son eau est abondante et très-sucrée. Son parfum rappelle, mais à un moindre degré, celui des Doyennés. Les pepins, gros, noirs, presque ronds, sont très-serrés dans leurs loges.

La maturité de ce bel et bon fruit commence vers la fin d’octobre et peut se prolonger jusqu’en décembre. Mûr, il peut se conserver près d’un mois sans blettir.

L’arbre, d’un port superbe, est vigoureux et très-fertile. Son bois, gros et trapu, est régulièrement distribué. On le greffe sur franc et sur coignassier, et on l’élève en pyramide et en haut-vent. Nous ne pensons pas qu’on ait déjà essayé de le cultiver en espalier, mais nous croyons qu’il s’y comporterait aussi bien que le Beurré Diel et autres variétés de cette époque.

Ses branches à fruits sont grosses, assez longues, brun-foncé, ponctuées de quelques lenticelles rousses.

Les boutons à fleur sont gros, allongés, pointus, brun-clair ombré de noir et lavé de gris-cendré.

Les supports sont longs, ridés et gris à la base, renflés, lisses, jaune-noisette ponctué de nombreuses lenticelles, roux-clair au sommet.

Les jeunes rameaux sont gros, assez longs, droits, lisses, un peu arqués ou contournés et souvent terminés par un bouton à fleur. L’épiderme, brun-noisette lavé de gris, est ponctué de quelques petites lenticelles rousses et proéminentes.

Le gemme est ovale, pointu, brun-noir, apprimé à la base, écarté au sommet.

Les mérithalles sont courts et inégaux.

Les feuilles sont moyennes, étroites, lancéolées, pointues et arquées ; leurs bords sont ou entiers, ou régulièrement serretés, ou légèrement frangés, et presque toujours relevés en gouttière : elles mesurent 65 à 70 millimètres en longueur et 30 à 35 en largeur, et sont portées sur des pétioles très-gros, canaliculés, vert-clair, longs de 22 à 25 millimètres. Sur lambourde, les feuilles sont amples, ovales, pointues, planes, d’un beau vert-foncé et luisant. Le pétiole qui les supporte est plus ou moins grêle et long de 1 à 5 centimètres. Les stipules sont linéaires.

Cette poire a été décrite pour la première fois par Van Mons, en 1819, dans les Annales générales des sciences physiques. Il ne faut pas la confondre avec la poire Doyen Dillen, gain de 1842 du même auteur.

Alexandre Bivort.