Annales de pomologie belge et étrangère/Poire bonne de la chapelle

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Poire Bonne de la Chapelle.

(Jalais.)

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Nous devons la communication de cette variété à M. Jacques Jalais, jardinier à Nantes, qui nous a dit avoir trouvé l’arbre mère dans un bois de la Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes, en 1845.

La greffe, prise et posée à cette époque sur un coignassier, a été retardée par la transplantation, elle n’est qu’à sa troisième fructification.

Le fruit est assez gros, ovale-arrondi, en forme de Doyenné ou turbiné pyriforme. L’épiderme, lisse, luisant, vert clair, est légèrement ponctué et maculé de roux ; il passe au jaune citron à la maturité. Le pédoncule, long de 2 à 3 centimètres, est très-gros, brun clair, charnu à sa base et renflé à son sommet ; il est implanté obliquement à fleur du fruit. Le calice, couronné, ouvert, occupe une cavité peu profonde, très-évasée et rayonnée. La chair, blanc-jaunâtre, est demi-fine, fondante ; son eau est abondante, sucrée et parfumée. Quelques petites concrétions pierreuses entourent le trognon, mais ce n’en est pas moins un très-bon fruit, dont la maturité a lieu dans les premiers jours d’octobre.

L’arbre que nous avons étudié est un Gobelet, qui nous a paru avoir beaucoup souffert d’une transplantation qu’on lui a fait subir, il y a deux ans ; son bois est chargé de boutons à fruits, ce qui l’a empêché de faire une bonne pousse cette année ; ce bois est gris cendré, très-plissé. Ses branches à fruits sont courtes, grosses, grises. Les supports sont gros, bruns, ridés à leur base, renflés et plus lisses à leur sommet. Le bouton à fleur est ovale pointu, brun ombré de brun-noir. Les feuilles sont lisses, vert clair, ovales ou ovales lancéolées pointues, entières ou partiellement serretées et portées sur des pétioles longs et grêles.

L’arbre, qui paraît devoir être fort productif, se comporte très-bien en pyramide sur coignassier ou en espalier au levant.

Jules de Liron d’Airoles.