Annales de pomologie belge et étrangère/Pomme Petit Pepin d’or

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PÉPIN D’OR.

Petit Pepin d’or.

Synonymies : English Golden pippin ; Pomme d’or ; Drap d’or.

(Le fruit représenté par la planche a été cueilli sur un haut-vent de verger.)

L’opinion la plus accréditée donne à cette pomme, assez ancienne, l’Angleterre pour patrie ; de là le nom d’English Golden pippin sous lequel elle est souvent désignée.

À l’époque où écrivait Knoop (1768), elle était déjà connue sous le nom de Pepin d’or et réputée, s’il faut en croire le savant pomologue hollandais, la plus délicieuse de toutes.

Un homme qui fait autorité en ces matières, M. Noisette, a avancé que Duhamel l’a confondue avec le Fenouillet jaune ; c’est une opinion qu’il ne nous est pas possible de partager ; nous croyons, pour notre part, que l’illustre savant français n’a pas été en position de la connaître.

M. Noisette ne la connaît pas non plus sous le nom de Pepin d’or, qu’on lui donne en Angleterre, en Allemagne, en Hollande et en Belgique ; il la mentionne (dans son Jardin fruitier) sous la dénomination de Pomme d’or ou Drap d’or. (La planche porte ce dernier nom, que l’on donne aussi fréquemment au Fenouillet jaune, d’où résulte une fâcheuse confusion.)

La petite Reinette qui nous occupe, est assez peu régulière dans sa forme globuleuse ou rondelette, comme dit Knoop ; elle mesure ordinairement 5 centimètres environ en tout sens ; parfois elle est plus haute que large ; elle est toujours un peu aplatie vers la base et le sommet, où l’on remarque à peine quelques proéminences.

Le calice est ouvert, à divisions caduques et placé dans une cavité peu profonde.

Le pédoncule, d’une longueur variable (1 ½ centimètre au plus), est inséré dans un enfoncement étroit d’ordinaire, plus ou moins profond, quelquefois lavé et strié d’un gris de rouille.

L’épicarpe (peau), d’un vert-clair et lisse lors de la cueillette, prend, vers l’époque de la maturité, une teinte verte et jaune d’abord, puis enfin un coloris d’un beau jaune d’or, surtout vers le côté frappé par les rayons solaires. Il arrive parfois que ce côté est strié et nuancé de rouge-brun. Les points ou tiquetures sont peu rapprochés.

Les loges sont grandes relativement et renferment des pepins bruns, pointus, allongés.

La chair, assez croquante d’abord et d’une teinte un peu jaune, devient tendre vers la fin de décembre.

Qui ne connaît ce petit mais excellent fruit, sa saveur délicate, sucrée, acidule et son odeur suave ? Aussi, pour caractériser certaines Reinettes, se borne-t-on parfois à ce peu de mots : goût du petit Pepin d’or.

Cette pomme, déjà bonne en novembre, devient meilleure après la Noël, et elle reste excellente jusqu’en mars, surtout si l’on ne s’est pas trop pressé de la cueillir.

L’arbre est productif et ne manque pas de vigueur. Ses rameaux élancés, un peu grêles, défendent mal ses fruits contre les bourrasques de l’automne. Aussi ne convient-il guère aux vergers mal abrités. Le mieux est de le greffer sur doucin, et de lui réserver une bonne place dans les jardins.

Le petit Pepin d’or est trop répandu en Belgique pour que nous jugions utile d’entrer dans de plus longs détails. Ajoutons seulement en terminant, qu’il existe un autre Pepin d’or, dit le gros, de proportions moins modestes, il est vrai, mais aussi d’un mérite inférieur, avec lequel il ne doit pas être confondu.

C. Aug. Hennau.