Anthologie de la littérature ukrainienne jusqu’au milieu du XIXe siècle/Le temps perdu ne se rattrape pas

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Le temps perdu ne se rattrape pas.

De derrière les montagnes, des montagnes escarpées,
Les aigles prennent leur vol.
Je n’ai point connu de joie
Et les années s’enfuient.

Harnachez les chevaux,
Les chevaux noirs
Que nous rattrapions mes années,
Mes années de jeunesse.

Ils ont rattrapé mes années
Sur le pont d’obier[1].
— Oh ! revenez moi mes années.
Ne serait-ce que pour quelques instants.

— Nous ne reviendrons point, nous ne reviendrons point.
Pour qui reviendrions nous ?
Il fallait prendre soin de nous.
Comme de ta santé.

  1. Sur la signification symbolique de l’obier voir note page 41.