Antoinette est un lis que l’on fauche debout.
Perles dont les rubis interrompent la ligne ;
La blancheur est son lot, la rougeur la désigne ;
Une rose de France orne son marabout.
Le lait de Trianon s’empourpre à l’autre bout.
La Reine voit la Mort — la Bergère se signe ;
Et la femme au calice enfiellé se résigne…
Le lait se caille, le pleur coule, le sang bout.
Saint Denys, devançant ton martyre, y supplée :
Il porte dans ses mains sa tête décollée,
Et, dans sa basilique, aurait pu t’accueillir,
Ô Toi qui, dans tes mains, portes aussi ta tête,
Rose et lis transformés en un bouquet de fête,
Et que sur l’échafaud un Ange vient cueillir !