Astronomie populaire (Arago)/VII/13

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GIDE et J. BAUDRY (Tome 1p. 294-296).

CHAPITRE XIII

équation du temps


Les résultats du calcul indiquant à midi les positions relatives du soleil réel et du soleil fictif équatorial sur lequel se règle le temps moyen, sont imprimés quelquefois sous le titre d’Équation du temps.

Ces deux méthodes reviennent évidemment au même. Si l’on veut avoir l’équation du temps pour tous les jours de l’année, on n’a qu’à prendre pour chacun de ces jours la quantité dont le temps moyen au midi vrai, donnée par la colonne de l’Annuaire du Bureau des Longitudes, diffère de douze heures. Supposons qu’à l’aide d’une table d’équation du temps on veuille déterminer si une montre avance ou retarde sur le temps moyen ; admettons, pour fixer les idées, que le soleil moyen doive arriver au méridien après le soleil vrai, on observera à quelle heure de la montre le soleil vrai passera au méridien. Si l’heure marquée sur la montre au moment du passage du soleil réel au méridien diffère de douze heures d’une quantité égale à l’équation du temps, elle est bien réglée ; si cette heure diffère de douze heures d’une quantité plus grande que l’équation du temps, la montre retarde ; si l’instant du passage observé diffère de douze heures d’une quantité inférieure à l’équation du temps, la montre avance. Le même mode de raisonnement s’appliquerait au cas où le midi moyen précéderait le midi réel.

Le mot équation n’a pas, en astronomie, la même signification qu’en analyse. Dans l’analyse, on appelle équation l’expression de l’égalité de deux quantités. En astronomie, on appelle de ce nom la quantité qu’il faut ajouter à la position moyenne ou qu’il faut retrancher de cette même position pour avoir la position véritable d’un astre. Le mot équation indique aussi, mais plus rarement, la quantité qu’il faut ajouter à la position réelle ou retrancher de cette même position pour avoir la position moyenne.

Comme nous l’avons dit dans le chapitre précédent, la table de l’équation du temps pour chacun des 365 ou 366 jours de l’année varie d’une année à l’autre. Des formules assez compliquées, dans l’étude desquelles nous ne croyons pas utile d’entrer dans cet ouvrage, sont employées par les astronomes chargés de calculer à l’avance les tables qui figurent dans la Connaissance des temps ou dans l’Annuaire du Bureau des Longitudes. Il doit nous suffire de dire ici que les époques où l’équation du temps devient nulle ne diffèrent que peu, d’une année à l’autre, des époques que nous avons indiquées pour 1851, et que les plus grandes valeurs de cette quantité s’éloignent peu également de celles données page 293. Notons bien encore que le mot équation du temps s’applique aux mouvements d’autres astres, comme nous le verrons en faisant l’histoire des planètes.