Astronomie populaire (Arago)/XI/19

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GIDE et J. BAUDRY (Tome 1p. 524-525).

CHAPITRE XIX

changements observés dans certaines nébuleuses


En comparant ses observations des années 1780 et 1783 à celles de 1811, Herschel trouva que la nébuleuse d’Orion avait sensiblement changé de forme et d’étendue. « C’était, suivant l’expression de Fontenelle, avoir pris la nature sur le fait. »

Boulliaud, Kirch, Le Gentil, croyaient déjà, en 1667, en 1676 et en 1759, que la nébuleuse d’Andromède subissait de grandes variations. Mairan en disait tout autant de la nébuleuse d’Orion, et s’appuyait de l’autorité de Godin et de Fouchy ; les astronomes néanmoins restaient dans l’incertitude : ils remarquaient non sans motif que, pour devenir entièrement comparables, les observations d’objets si peu brillants, si mal définis, devraient être faites à toutes les époques avec des lunettes de même force. Or cette condition n’avait pas été remplie. Herschel, au contraire, s’y conforma strictement. Son télescope de 1811 ne différait pas de l’instrument de 1783. Voilà ce qui lui donnait la hardiesse de dire : « J’ai prouvé des changements » (Trans. ph., 1811, p. 324). La preuve n’a pas paru tellement incontestable, que le fils de sir William n’ait cru devoir récemment se placer lui-même parmi les sceptiques. Le beau Mémoire de sir John Herschel est trop en dehors du cadre que je me suis tracé, pour que je puisse l’analyser ici.