Ballade des Ballades

La bibliothèque libre.
Chez Léon Vanier, éditeur (p. 33-34).


BALLADE DES BALLADES


Tous les almanachs portent les marques de sa muse.
Rivarol.



Tel Macrobe, ce doux gaga
Déjà trop mûr pour Proserpine,
Tel Nana-Saïb qu’élagua
La béate chauve et rupine,
Tancrède, Marseillais, opine
Et propage ce rythme qu’on
Engrosse comme une lapine :
Tancrède Machin est un sot.


La Ballade ! Ô cieux ! Quel zinc a
Celui qui plante cette épine !
Point n’est besoin de seringa,
De violette cisalpine.
Tancrède a la face poupine,
Il estime l’amer Picon.
La mouche fuit quand il jaspine :
Tancrède Machin est un sot.

Du fleuve Amazone au Volga,
D’Asnière à l’Île Philippine,
Quel primate se distingua
Plus que Tancrède en la rapine
Oraculaire et turlupine ?
Que gardé soit-il du boucon,
De l’arsenic, de l’atropine !
Tancrède Machin est un sot.

ENVOI

Prince, dont l’engeance vulpine
Craint les dogues et le faucon,
Besogne dru, mange et popine :
Tancrède Machin est un sot.