Bible Crampon 1923/2 Timothée
2e ÉPÎTRE À TIMOTHÉE.
PRÉAMBULE.
1
aul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, pour annoncer la promesse de la vie qui est dans le Christ Jésus,
2à Timothée, mon enfant bien-aimé : grâce, miséricorde, et paix de la part de Dieu le Père et de Jésus-Christ notre Seigneur !
3Je rends grâces à Dieu, que je sers ainsi que mes pères, avec une conscience pure, comme aussi je fais continuellement mention de toi dans mes prières, nuit et jour.
4Je me rappelle tes larmes, et je désire te voir, afin d’être rempli de joie.
5Je me souviens aussi de la foi qui est en toi si sincère ; et qui a été constante d’abord dans ton aïeule Loïs et dans ta mère Eunice ; et, j’en suis sûr, elle est de même en toi.
I. LA PRÉDICATION DE L’ÉVANGILE.
[I, 6 — IV, 18.]
6C’est pourquoi je t’avertis de ranimer[1] la grâce de Dieu, que tu as reçue par l’imposition de mes mains. 7Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de modération. 8Ne rougis donc pas du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi, son prisonnier ; mais souffre[2] avec moi pour l’Évangile, appuyé sur la force de Dieu, 9qui nous a sauvés et nous a appelés par une vocation sainte, non à cause de nos œuvres, mais selon son propre décret et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant le commencement des siècles, 10et qui a été manifestée à présent par l’apparition de notre Sauveur Jésus-Christ, qui a détruit la mort et a mis en lumière la vie et l’immortalité par l’Évangile. 11C’est pour cela que j’ai été établi prédicateur, apôtre et docteur des Gentils ; 12c’est aussi pour cette raison que j’endure les souffrances présentes. Mais je n’en ai point honte, car je sais en qui j’ai mis ma confiance, et j’ai la conviction qu’il a le pouvoir de garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là. 13Conserve le souvenir fidèle[3] des saines instructions que tu as reçues de moi sur la foi et la charité qui est en Jésus-Christ. 14Garde le bon dépôt,[4] par le Saint-Esprit qui habite en nous. 15Tu sais que tous ceux qui sont en Asie m’ont abandonné, entre autres Phygelle et Hermogène. 16Que le Seigneur répande sa miséricorde sur la maison d’Onésiphore ; car souvent il m’a réconforté, et il n’a pas rougi de mes fers. 17Au contraire, dès son arrivée à Rome, il m’a cherché avec un grand empressement, et m’a trouvé. 18Que le Seigneur lui donne d’obtenir miséricorde auprès du Seigneur en ce jour-là ! Tu sais mieux que personne tous les services qu’il m’a rendus à Éphèse.
1Pour toi donc, mon enfant, affermis-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus. 2Et les enseignements que tu as reçus de moi en présence de nombreux témoins, confie-les à des hommes sûrs, qui soient capables d’en instruire d’autres. 3Prends ta part de la peine comme un brave soldat[5] du Christ Jésus. 4Dans le métier des armes,[6] nul ne s’embarrasse des affaires de la vie, s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé ; 5et l’athlète n’obtient la couronne, que s’il a lutté selon les règles. 6Il faut que le laboureur travaille d’abord avant de recueillir les fruits. 7Réfléchis à ce que je
te dis, car le Seigneur te donnera l’intelligence en toutes choses. 8Souviens-toi que Jésus-Christ, issu de la race de David, est ressuscité d’entre les morts, d’après l’Évangile que je prêche, 9et pour lequel je souffre jusqu’à être enchaîné comme un malfaiteur ; mais la parole de Dieu n’est point enchaînée. 10C’est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu’eux aussi obtiennent le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire éternelle[7]. 11C’est là une parole certaine : si nous mourons avec lui, nous vivrons aussi avec lui ; 12si nous persévérons dans l’épreuve, nous régnerons avec lui ; si nous le renions, lui aussi nous reniera ; 13si nous sommes infidèles, lui reste fidèle, car il ne peut se démentir.
II. DÉFENSE DE L’ÉGLISE CONTRE L’HÉRÉSIE.
14Voilà ce que tu dois rappeler, en conjurant devant le Seigneur d’éviter ces disputes de mots qui ne servent à rien, si ce n’est à la ruine de ceux qui les entendent.[8] 15Efforce-toi de te montrer dans le service de Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, dispensant avec droiture la parole de la vérité. 16Fuis les discours profanes et vains ; car leurs auteurs iront toujours plus avant dans l’impiété, 17et leur parole fera des ravages comme la gangrène. De ce nombre sont Hyménée, et Philète, 18qui se sont éloignés de la vérité, en disant que la résurrection a déjà eu lieu, et qui renversent la foi de plusieurs. 19Mais le solide fondement de Dieu demeure ferme, avec ce sceau :[9] « Le Seigneur connaît ceux qui sont à lui » ; et : « Qu’il s’éloigne de l’iniquité, celui qui prononce le nom du Seigneur. » 20Dans une grande maison, il n’y a pas seulement des vases d’or et d’argent, mais il y en a aussi de bois et de terre ; les uns pour des usages honorables, les autres pour des usages vils. 21Si donc quelqu’un s’est gardé pur de ces choses-là[10], il sera un vase d’honneur, sanctifié, utile à son maître, propre à toute bonne œuvre. 22Fuis les passions de la jeunesse et recherche la justice, la foi, la charité et la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. 23Rejette les questions folles et inutiles ; tu sais qu’elles engendrent des disputes. 24Or il ne faut pas qu’un serviteur du Seigneur conteste ; il doit, au contraire, avoir de la condescendance pour tous, savoir instruire et supporter, 25redressant avec douceur les opposants, dans l’espoir que Dieu leur donnera de se convertir à la connaissance de la vérité, 26et que, revenus au bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui les tient captifs et les asservit à ses volontés.
1Sache que, dans les derniers jours, il viendra des temps difficiles. 2Car les hommes seront égoïstes, cupides, fanfarons, superbes, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, impies, 3sans affection, sans loyauté, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, 4traîtres, insolents, enflés d’orgueil, amis des voluptés plus que de Dieu, 5ayant les dehors de la piété sans en avoir la réalité : éloigne-toi de cette sorte de gens. 6Tels sont ceux qui s’insinuent dans les familles pour captiver des femmelettes chargées de péchés, travaillées de passions de toute espèce, 7qui toujours apprennent sans pouvoir jamais parvenir à la connaissance de la vérité. 8Pareils à Jannès et à Jambrès qui s’opposèrent à Moïse, de même ces hommes, viciés d’esprit et pervertis dans la foi, s’opposent à la vérité.[11] 9Mais ils ne feront plus de progrès ; car leur folie éclatera aux yeux de tous, comme celle de ces deux hommes-là. 10Pour toi, tu m’as suivi dans ma doctrine, dans ma conduite, dans mes projets, dans ma foi, dans ma longanimité, dans ma charité, dans ma constance, 11dans mes persécutions, dans mes souffrances, telles qu’il m’en est survenu à Antioche, à Iconium, à Lystres. Elles sont sans nombre,[12] les persécutions
que j’ai endurées, et chaque fois le Seigneur m’en a délivré. 12Aussi bien, tous ceux qui veulent vivre avec piété dans le Christ Jésus auront à souffrir persécution. 13Quant aux méchants et aux imposteurs, ils iront toujours plus avant dans le mal, égarant les autres et égarés eux-mêmes. 14Pour toi, demeure ferme dans ce que tu as appris, et dont tu as la certitude, sachant de qui tu le tiens, 15et que, dès ton enfance, tu as connu les saintes lettres, qui peuvent te donner la sagesse qui conduit au salut par la foi en Jésus-Christ. 16Toute Écriture est divinement inspirée,[13] et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour former à la justice, 17afin que l’homme de Dieu soit parfait, apte à toute bonne œuvre.
1Je t’adjure devant Dieu et devant le Christ Jésus, qui doit juger les vivants et les morts, et par son apparition et son règne, 2prêche la parole, insiste à temps et à contretemps, reprends, menace, exhorte, avec une entière patience et toujours en instruisant. 3Car un temps viendra où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine ; mais ils se donneront une foule de docteurs, suivant leurs convoitises et avides de ce qui peut chatouiller leurs oreilles ;[14] 4ils les fermeront à la vérité pour les ouvrir à des fables.[15] 5Mais toi, sois circonspect en toutes choses, endure la souffrance[16], fais l’œuvre d’un prédicateur de l’Évangile, sois tout entier à ton ministère. 6Car, pour moi, je sers déjà de libation, et le moment de mon départ est proche.[17] 7J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi ; 8il ne me reste plus qu’à recevoir la couronne de justice, que me donnera en ce jour-là le Seigneur, le juste Juge, et non seulement à moi, mais à tous ceux qui auront aimé son avènement.
ÉPILOGUE.
[IV, 9 — 22.]
9Tâche de me rejoindre au plus tôt ; car Démas, m’a quitté par amour pour le siècle présent, et il est parti pour Thessalonique ;[18] 10Crescent est allé en Galatie, Tite en Dalmatie. 11Luc seul est avec moi. Prends Marc et amène-le avec toi, car il m’est d’un grand secours pour le ministère. 12J’ai envoyé Tychique à Éphèse. 13En venant, apporte le manteau que j’ai laissé à Troas chez Carpus, ainsi que les livres, surtout les parchemins. 14Alexandre, le fondeur, m’a fait bien du mal : le Seigneur lui rendra selon ses œuvres. 15Toi aussi, tiens-toi en garde contre lui, car il a fait une forte opposition à notre prédication. 16Personne ne m’a assisté dans ma première défense ; tous m’ont abandonné : que cela ne leur soit point imputé ! 17Cependant, le Seigneur m’a assisté et m’a fortifié afin que la parole fût pleinement annoncée par moi et entendue de toutes les nations ; et j’ai été délivré de la gueule du lion.[19] 18Le Seigneur me délivrera[20] de toute œuvre mauvaise, et il me sauvera en me faisant entrer dans son royaume céleste. À lui soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen ! 19Salue Prisca et Aquila,[21] et la famille d’Onésiphore. 20Eraste est resté à Corinthe, et j’ai laissé Trophime malade à Milet. 21Hâte-toi de venir avant l’hiver. Eubule te salue, ainsi que Pudens, Linus, Claudia et tous les frères. 22Que le Seigneur Jésus-Christ soit avec ton esprit ! Que la grâce soit avec vous ! Amen !
- ↑ I, 6. À ranimer, Vulg., à ressusciter, comme on ferait d’un feu qui dort ou qui s’est ralenti. — La grâce du sacrement de l’ordre. I Tim. iv, 14.
- ↑ 8. Souffre ; Vulg. travaille.
- ↑ 13. Le souvenir fidèle, m. à m. le modèle.
- ↑ 14. Le bon dépôt de la doctrine chrétienne.
- ↑ II, 3. Soldat de J.-C. Comp. Ephés. vi, 14 sv. ; Hébr. ii, 10 ; xii, 2 ; II Tim. iv, 8.
- ↑ 4. Le métier des armes, litt. le soldat en campagne. La Vulg. ajoute mal à propos, de Dieu,
- ↑ 10. Éternelle ; Vulg. céleste.
- ↑ 14. Vulg. : … devant le Seigneur. Évite les disputes de mots, etc.
- ↑ 19. Avec ce sceau, c’est-à-dire, portant comme sceau ces paroles.
- ↑ 21. De ces choses-là, c’est à-dire de l’iniquité et des erreurs, vers. 16, 17, 19.
- ↑ III, 8. Jannès et Jambrès (Vulg. Mambrès) : ces deux noms ne se trouvent pas dans l’Ancien Testament. D’après une tradition juive, ce sont les deux enchanteurs qui appuyèrent de leurs prestiges la résistance du Pharaon à Moïse (Exod. vii, 11-12 ; viii, 7).
- ↑ 11. Act. xiii, 14, 50 ; xiv, 1 sv.
- ↑ 16. Inspirée : comp. II Pier. i, 21. D’autres : Toute Écriture divinement inspirée est utile. Le sens est le même.
- ↑ IV, 3. Chatouiller, etc. ; litt. ayant aux oreilles une démangeaison d’entendre des nouveautés qui flattent leurs mauvais penchants. Le texte grec, κνηθόμενοι τῆν ἀκοῆν, montre, bien que le prurientes auribus de la Vulgate ne doit pas être rapporté à magistros mais au sujet du verbe coacervabunt.
- ↑ 4. Des fables, des spéculations gnostiques sur les puissances célestes.
- ↑ 5. Endure la souffrance : le labora de la Vulg. doit s’entendre d’après le grec κακοπάθησον du travail de la souffrance ; sache porter avec vaillance les adversités de toute sorte. — La Vulg. ajoute : sois sobre. Ces deux mots manquent dans tous les manuscrits grecs et dans plusieurs manuscrits de la Vulgate elle-même.
- ↑ 6. La pensée : Je suis près de mourir, est exprimée sous deux images différentes : d’abord sous la figure d’un sacrifice, ou plutôt d’une libation, à cause de son sang qui va être versé (comp. Phil. ii, 17) ; puis sous celle d’un navire dont on détache les amarres pour sortir du port. Au lieu de mon départ, la Vulgate traduit, ma dissolution, la séparation des deux éléments qui composent l’être humain, l’âme et le corps ; le mot grec peut aussi se traduire de cette manière.
- ↑ 9. Col. iv, 14 ; Philém. 24.
- ↑ 17. De la gueule du lion, expression figurée pour désigner un danger de mort. Comp. Dan. vi, 21-23 ; I Cor. xv, 31 sv.
- ↑ 18. Me délivrera ; Vulg. m’a délivré.
- ↑ 19. Prisca et Aquila : voy. Rom. xvi, 3 ; ils étaient sans doute retournés à Éphèse.