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Bible Crampon 1923/Judith

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Traduction par Augustin Crampon.
Texte établi par Société de S. Jean l’Évagéliste, Desclée..
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LIVRE DE JUDITH[1]

_____________

PREMIÈRE PARTIE.
[I, 1 — VI, 21.]

AVANT LE SIÈGE DE BÉTHULIE.
1. Chap. i, 1 — ii, 6 : Occasion de la guerre.Grandeur et orgueil d’Arphaxad (i, 1-4) ; il est vaincu par Nabuchodonosor (i, 5, 6). Orgueil du roi de Ninive ; son message aux peuples de l’Asie occidentale (i, 7-9). Ils le dédaignent, colère du roi (i, 10-12). Il charge Holoferne d’exécuter ses vengeances et de lui soumettre l’univers (ii, 1-6).

Arphaxad,[2] roi des Mèdes, après avoir soumis à son empire beaucoup de nations, bâtit de pierres de taille équarries une ville très forte, qu’il appela Ecbatane. 2Il l’entoura de murailles hautes de soixante-dix coudées,[3] sur trente coudées de largeur, et il y construisit des tours hautes de cent coudées, 3de forme carrée, chaque côté ayant vingt pieds de largeur, et il fit les portes[4] en proportion de la hauteur des tours. 4Il se glorifiait comme étant invincible par la puissance de son armée et par la multitude de ses chars.

5Or, la douzième année de son règne, Nabuchodonosor,[5] roi des Assyriens, qui régnait à Ninive, la grande ville, fit la guerre à Arphaxad et le vainquit 6dans la grande plaine appelée Ragau, avec l’aide de ceux qui habitent près de l’Euphrate, du Tigre et du Jadason, dans la plaine d’Erioch, le roi des Eliciens.[6]

7Alors fut agrandie la domination de Nabuchodonosor, et son cœur s’éleva, et il envoya des messagers à tous ceux qui habitaient en Cilicie, à Damas et sur le mont Liban, 8aux peuples du Carmel, de Cédar, aux habitants de la Galilée, dans la grande plaine d’Esdrelon, 9à tous ceux qui étaient dans la Samarie, au-delà du fleuve du Jourdain, jusqu’à Jérusalem[7], et dans tout le pays de Gessen jusqu’aux frontières de l’Ethiopie : 10à tous ces peuples, Nabuchodonosor, roi d’Assyrie, envoya des messagers. 11Et tous, d’un commun accord, refusèrent ;[8] ils les renvoyèrent sans présents et n’eurent pour eux que du mépris. 12Alors le roi Nabuchodonosor entra en fureur contre tous ces pays, et jura par son trône et par son royaume de tirer vengeance de toutes ces contrées.[9]

La treizième année du roi Nabuchodonosor, le vingt-deuxième jour du premier mois, il fut décidé dans la maison de Nabuchodonosor, roi d’Assyrie, qu’il se vengerait.[10] 2Et il convoqua tous les anciens, tous ses chefs et ses guerriers, et il tint avec eux un conseil secret. 3Il leur dit que son dessein était de soumettre toute la terre à son empire. 4Ce discours ayant été approuvé de tous, le roi Nabuchodonosor fit venir Holoferne, général en chef de son armée,[11] 5et il lui dit : « Mets-toi en marche contre tous les royaumes d’Occident, et principalement contre ceux qui ont méprisé mon ordre.[12] 6Ton œil n’épargnera aucun royaume, et tu me soumettras toutes les villes fortes.

2. Chap. ii, 7 — iii, 15 : Guerres d’Holoferne jusqu’à son arrivée en Juda.Son départ (ii, 7-11) ; vers la Cilicie (ii, 12, 13), en Mésopotamie (ii, 14) ; vers Damas (ii, 15-18). Beaucoup de peuples lui offrent leur soumission (iii, 1-6), mais rien ne peut adoucir sa férocité (iii, 7-11); la guerre aux emblèmes religieux (iii, 12, 13). Dans la plaine d’Esdrelon (iii, 14, 15).

7Alors Holoferne, ayant appelé les chefs et les officiers de l’armée des Assyriens, enrôla des hommes pour l’expédition, selon l’ordre du roi, au nombre de cent vingt mille fantassins et douze mille archers à cheval. 8Il fit précéder son armée d’une multitude innombrable de chameaux, avec des provisions en abondance pour ses soldats, et d’innombrables troupeaux de bœufs et de moutons. 9Il fit préparer sur son passage du blé de toute la Syrie. 10Il prit de la maison du roi des sommes immenses d’or et d’argent. 11Et il se mit en marche, lui et toute l’armée, avec les chariots, les cavaliers et les archers, qui couvraient la face de la terre, comme des sauterelles.[13] 12Ayant franchi la frontière de l’Assyrie, il arriva aux grandes montagnes d’Angé, qui sont au nord de la Cilicie, et il pénétra dans toutes leurs forteresses et s’empara de tous les retranchements.[14] 13Il emporta d’assaut la célèbre ville de Mélitène,[15] et pilla tous les habitants de Tarse, ainsi que les enfants d’Ismaël qui étaient en face du désert et au sud du pays de Cellon.

14Passant l’Euphrate, il alla en Mésopotamie, et força toutes les places fortes de la contrée, depuis le torrent de Chaboras[16] jusqu’à la mer.

15Ensuite il s’empara de tous les pays limitrophes de l’Euphrate depuis la Cilicie jusqu’au territoire de Japheth, qui s’étend vers le sud. 16Il emmena captifs tous les fils de Madian, pilla toutes leurs richesses et fit périr par le glaive tous ceux qui lui résistèrent. 17Il descendit ensuite dans les campagnes de Damas, au temps de la moisson, brûla toutes les récoltes et fit couper tous les arbres et toutes les vignes.[17] 18Et la terreur de ses armes s’empara de tous les habitants de la terre.

Alors les rois et les princes de toutes les villes et de tous les pays, savoir de la Syrie Mésopotamienne, de la Syrie de Soba,[18] de la Libye et de la Cilicie envoyèrent leurs ambassadeurs, qui se rendirent auprès d’Holoferne et lui dirent : 2« Apaise ta colère contre nous ; il vaut mieux, avec la vie sauve, servir Nabuchodonosor, le grand roi, et nous soumettre à toi, que de mourir, après avoir souffert, en périssant, les maux de la servitude.[19] 3Toutes nos villes, tout ce que nous possédons, toutes nos montagnes, nos collines, nos champs, nos troupeaux de bœufs, de brebis, de chèvres, de chevaux, de chameaux, tous nos biens et nos familles sont devant toi. 4Que tout ce que nous avons soit sous ta dépendance. 5Nous et nos enfants, nous sommes tes serviteurs. 6Viens à nous comme un maître pacifique, et fais usage de nos services comme il te plaira. »

7Holoferne descendit alors des montagnes avec ses cavaliers, en grande force, et il se rendit maître de toutes les villes et de tous les habitants du pays. 8Il prit de toutes les villes, pour en faire des auxiliaires, des hommes vaillants et choisis pour la guerre. 9Or, telle était la frayeur qui pesait sur ces provinces, que les habitants de toutes les villes, les magistrats et les plus honorables personnages, comme les gens du peuple, sortaient à son approche au-devant de lui, 10et le recevaient avec des couronnes et des flambeaux, en dansant au son des tambours et des flûtes. 11Néanmoins, même par cette conduite, ils ne purent pas adoucir la férocité de son cœur. 12Il détruisit leurs villes et coupa leurs bois sacrés. 13Car Nabuchodonosor lui avait ordonné d’exterminer tous les dieux de la terre, afin que lui-même fût seul appelé Dieu par toutes les nations que la puissance d’Holoferne pourrait soumettre.

14Après avoir parcouru la Syrie et Soba, toute l’Apamée et toute la Mésopotamie, il arriva chez les Iduméens[20] dans le pays de Gabaa ; 15et, ayant pris leurs villes, il s’arrêta là trente jours, pendant lesquels il fit rassembler toutes les troupes de son armée.[21]

3. Chap. iv, 1-17 : Attitude des Juifs.Leur effroi (iv, 1, 2). Mesures de défense (iv, 3-7). Prière et pénitence du peuple (iv, 8-10). Exhortations du grand prêtre Eliacim, leur efficacité (iv, 11-17).

Les enfants d’Israël qui habitaient dans le pays de Juda, ayant appris ces choses, furent saisis de crainte à l’approche d’Holoferne. 2Ils éprouvèrent un sentiment d’effroi et d’horreur à la pensée qu’il pourrait traiter Jérusalem et le temple du Seigneur comme il avait traité les autres villes et leurs temples.[22] 3Ils envoyèrent des messagers dans toute la Samarie et aux environs jusqu’à Jéricho, et ils occupèrent d’avance tous les sommets des montagnes.[23] 4Ils entourèrent leurs bourgs de murailles et firent des provisions[24] de blé pour se préparer à soutenir la lutte. 5Le grand prêtre Eliacim[25] écrivit aussi à tous ceux qui demeuraient en face d’Esdrelon, vis-à-vis de la grande plaine qui est près de Dothaïn, et à tous ceux sur le territoire desquels étaient les passages, 6leur recommandant d’occuper les versants des montagnes par où l’on pouvait aller à Jérusalem, et de garder les défilés qui pouvaient offrir un chemin entre les montagnes. 7Les enfants d’Israël exécutèrent les ordres d’Eliacim, prêtre du Seigneur.[26]

8Et tout le peuple invoqua le Seigneur avec grande instance, et ils humilièrent leurs âmes dans le jeûne et la prière, eux et leurs femmes.[27] 9Les prêtres se revêtirent de cilices, et les enfants se prosternèrent devant le temple du Seigneur, et l’on couvrit d’un cilice l’autel du Seigneur. 10Et d’un cœur unanime ils crièrent vers le Seigneur, Dieu d’Israël, afin qu’il ne permît pas que leurs enfants devinssent la proie d’un vainqueur et leurs femmes un butin à partager, que leurs villes fussent livrées à la destruction et leur sanctuaire profané, et qu’eux-mêmes fussent un objet d’opprobre parmi les nations.

11Alors Eliacim, le grand prêtre du Seigneur, parcourut tout le pays d’Israël, et il s’adressa au peuple,[28] 12en disant : « Sachez que le Seigneur exaucera vos supplications, si vous persévérez dans le jeûne et la prière en sa présence. 13Souvenez-vous de Moïse, serviteur du Seigneur : Amalec se confiait dans sa force et dans sa puissance, dans son armée, dans ses boucliers, dans ses chars et dans ses cavaliers ; Moïse le vainquit, non en combattant avec le fer, mais en adressant à Dieu de saintes prières. 14Il en sera ainsi de tous les ennemis d’Israël, si vous persévérez dans l’œuvre que vous avez commencée. » 15À la suite de cette exhortation, ils supplièrent le Seigneur, demeurant en sa présence : 16en sorte que ceux mêmes qui offraient des holocaustes, les offraient au Seigneur étant revêtus de cilices et ayant de la cendre sur leurs têtes. 17Et tous priaient Dieu de tout leur cœur, afin qu’il visitât son peuple d’Israël.

4. Chap. v, 1-25 : Discours d’Achior.Informé de ce que font les Juifs, Holoferne demande des renseignements à leur sujet (v, 1-4). Achior, chef des Ammonites, lui raconte l’histoire merveilleuse des Juifs en Mésopotamie (v, 5-8), en Chanaan et en Égypte (v, 9-13), au Sinaï (v, 14-19), à l’entrée en Palestine (v, 20). C’est seulement quand ils l’offensent, que leur Dieu les abandonne ; on l’a vu au moment de l’exil, mais ils sont revenus chez eux (v, 21-23) ; Holoferne ne réussira auprès d’eux que si Dieu est irrité contre eux (v, 24-25).

On annonça à Holoferne,[29] chef de l’armée des Assyriens, que les enfants d’Israël se préparaient à la résistance et qu’ils avaient fermé les passages des montagnes. 2Transporté de fureur et brûlant de colère, il appela tous les princes de Moab et les chefs d’Ammon, 3et il leur dit : « Dites-moi quel est ce peuple qui occupe les montagnes ; quelles sont leurs villes, quelle en est la force et l’importance ; quelle est leur puissance militaire, quel est leur nombre et quel chef les commande. 4Pourquoi sont-ils les seuls, parmi tous les peuples de l’Occident,[30] qui nous ont méprisés et ne sont pas sortis au-devant de nous pour nous recevoir en paix ? »

5Alors Achior, chef de tous les fils d’Ammon, lui répondit : « Si tu daignes m’écouter, mon seigneur, je dirai devant toi la vérité sur ce peuple qui habite dans les montagnes, et aucune parole fausse ne sortira de ma bouche. 6Ce peuple est de la race des Chaldéens. 7Il vint habiter d’abord en Mésopotamie, parce qu’ils ne voulaient pas suivre les dieux de leurs pères, qui étaient dans le pays des Chaldéens. 8Ayant donc abandonné les rites de leurs ancêtres,[31] qui rendaient honneur à une multitude de dieux, 9ils adorèrent le seul Dieu du ciel, qui leur avait ordonné de sortir de leur pays et d’aller demeurer en Chanaan[32]. La famine ayant envahi toute la terre, ils descendirent en Égypte, et là ils se multiplièrent de telle sorte pendant quatre cents ans, qu’ils devinrent une multitude innombrable. 10Traités durement par le roi d’Égypte et forcés de bâtir ses villes avec du mortier et de la brique, ils invoquèrent le Seigneur, leur Dieu, qui frappa de différentes plaies tout le pays d’Égypte. 11Les Égyptiens les chassèrent de chez eux, et la plaie cessa de les frapper ; mais ils voulurent les prendre de nouveau et en faire encore une fois leurs esclaves. 12Alors les Israélites s’enfuirent et Dieu ouvrit devant eux la mer, en sorte que les eaux devinrent solides comme une muraille de chaque côté, et qu’ils purent passer en marchant à pied sec au fond de la mer.[33] 13L’innombrable armée des Égyptiens les y ayant poursuivis, elle fut ensevelie sous les eaux, au point qu’il n’en resta pas un seul qui pût transmettre à la postérité le récit de cet événement. 14Lorsque les Israélites furent sortis de la mer Rouge, ils occupèrent les déserts du mont Sinaï, dans lesquels aucun homme ne put jamais habiter, ni aucun fils d’homme fixer son séjour. 15Là les fontaines amères se changèrent en eaux douces pour les désaltérer, et durant quarante ans ils reçurent du ciel leur nourriture. 16Partout où ils s’avancèrent sans arc et sans flèche, sans bouclier et sans épée, leur Dieu combattit pour eux et remporta la victoire. 17Et nul n’a jamais triomphé de ce peuple, si ce n’est quand il s’est éloigné du service du Seigneur, son Dieu. 18Mais toutes les fois qu’ils ont adoré un autre Dieu que lui, ils ont été livrés au pillage, à l’épée et à l’opprobre. 19Et toutes les fois qu’ils se sont repentis d’avoir abandonné le service de leur Dieu, le Dieu du ciel leur a donné la force de résister à leurs ennemis. 20Enfin ils ont vaincu les rois des Chananéens, des Jébuséens, des Phérézéens, des Héthéens, des Hévéens, des Amorrhéens et tous les puissants d’Hésebon, et ils ont pris possession de leurs terres et de leurs villes. 21Tant qu’ils ne péchèrent pas en présence de leur Dieu, le bonheur fut avec eux ; car leur Dieu hait l’iniquité. 22En effet, avant ces dernières années même, s’étant éloignés de la voie où Dieu leur avait commandé de marcher, ils furent taillés en pièces dans les combats par plusieurs nations, et beaucoup d’entre eux ont été emmenés captifs dans une terre étrangère. 23Mais depuis peu, étant revenus au Seigneur, leur Dieu, ils se sont réunis après cette dispersion, ils ont occupé toutes ces montagnes, et ils possèdent de nouveau Jérusalem, où est leur sanctuaire. 24Maintenant donc, mon seigneur, prends des informations : s’ils sont coupables de quelque iniquité devant leur Dieu, montons contre eux, car leur Dieu te les livrera certainement, et ils seront assujettis au joug de ta puissance. 25Mais si ce peuple n’a point offensé son Dieu, nous ne pourrons pas tenir devant eux, car leur Dieu les défendra, et nous deviendrons un objet de moquerie pour toute la terre. »

5. Chap. v, 26 — vi, 21 : Colère d’Holoferne, sort fait à Achior.Colère de l’entourage d’Holoferne (v, 26-29). Colère d’Holoferne ; il déclare à Achior qu’il aura le même sort que les Israélites et que pour cette fin on va l’envoyer au milieu d’eux (vi, 1-6). Exécution; Achior est abandonné, lié à un arbre (vi, 7-9). Il est recueilli par les Israélites, auxquels il raconte ce qui s’est passé (vi, 10-13). Prière des Israélites (vi, 14, 15). Ils réconfortent Achior, et leur chef le reçoit dans sa maison (vi, 16-21).

26Lorsqu’Achior eut cessé de parler, tous les grands d’Holoferne, en proie à la colère, songeaient à le tuer, se disant les uns aux autres : 27« Quel est cet homme qui ose dire que les enfants d’Israël peuvent résister au roi Nabuchodonosor et à ses armées, eux, des gens sans armes, sans force, étrangers à l’art de la guerre ? 28Afin donc de faire voir à Achior qu’il nous trompe, gravissons ces montagnes, et lorsque les plus forts d’entre eux seront entre nos mains, nous le passerons avec eux au fil de l’épée : 29afin que toutes les nations sachent que Nabuchodonosor est le Dieu de la terre, et qu’il n’y en a point d’autre que lui. »

Lorsqu’ils eurent cessé de parler, Holoferne, transporté de fureur, dit à Achior :[34] 2« Puisque, t’érigeant en prophète,[35] tu nous annonces que le peuple d’Israël sera défendu par son Dieu, je veux te montrer qu’il n’y a pas de Dieu que Nabuchodonosor. 3Lorsque nous les aurons tous frappés comme un seul homme, tu périras toi-même par l’épée des Assyriens, et tout Israël sera anéanti avec toi. 4Tu connaîtras ainsi que Nabuchodonosor est le maître de toute la terre. Et alors l’épée de mes soldats traversera tes flancs, tu tomberas percé parmi les blessés d’Israël, et tu ne respireras plus, jusqu’à ce que tu sois exterminé avec eux. 5Si tu crois que ta prophétie soit véritable, que ton visage cesse d’être abattu ; et que la pâleur qui le couvre s’éloigne de toi, si tu t’imagines que mes paroles ne puissent s’accomplir. 6Mais pour que tu saches bien que tu périras avec eux, dès ce moment tu seras associé à ce peuple, afin que, lorsque mon épée leur fera subir le châtiment qu’ils méritent, tu tombes avec eux sous ma vengeance. »

7Alors Holoferne donna ordre à ses serviteurs de saisir Achior, de le conduire vers Béthulie[36] et de le livrer aux mains des enfants d’Israël. 8Les serviteurs d’Holoferne, s’étant saisis de lui, traversèrent la plaine ; mais lorsqu’ils furent près de la montagne, les frondeurs sortirent contre eux.[37] 9Les Assyriens se détournèrent en côtoyant la montagne, lièrent Achior à un arbre par les mains et les pieds et, l’ayant laissé là, ils revinrent vers leur maître.

10Alors les enfants d’Israël, descendant de Béthulie, vinrent à lui et, l’ayant délié, ils le conduisirent à Béhtulie ; puis ils l’amenèrent au milieu du peuple, et lui demandèrent pourquoi les Assyriens l’avaient abandonné ainsi garrotté.[38] 11— En ces jours-là, Ozias, fils de Micha, de la tribu de Siméon, et Charmi, nommé aussi Gothoniel, étaient les chefs qui commandaient dans la ville. —[39] 12Achior raconta donc, au milieu des anciens et en présence de tout le peuple, tout ce qu’il avait répondu aux questions d’Holoferne, comment les gens d’Holoferne avaient voulu le tuer à cause de ce qu’il avait dit, 13et comment Holoferne lui-même avait ordonné, dans sa colère, qu’on le livrât pour cela entre les mains des Israélites, afin qu’après sa victoire sur les enfants d’Israël, il fit aussi mourir Achior par divers supplices, parce qu’il avait dit que le Dieu du ciel était leur défenseur.

14Achior ayant achevé son récit, tout le peuple se prosterna le visage contre terre, adorant le Seigneur, et, mêlant leurs gémissements et leurs larmes, ils répandirent d’un même cœur leurs prières devant le Seigneur,[40] 15en disant : « Seigneur, Dieu du ciel et de la terre, voyez leur orgueil et considérez notre abaissement ; tournez vos regards sur la face de vos saints, et montrez que vous n’abandonnez pas ceux qui mettent en vous leur confiance, et que vous abaissez ceux qui présument d’eux-mêmes et s’enorgueillissent de leur puissance. »

16Lorsque le peuple eut cessé de pleurer et qu’il eut passé tout le jour en prières, ils consolèrent Achior, 17en disant : « Le Dieu de nos pères, dont tu as proclamé la puissance, t’accordera en retour de voir plutôt leur ruine.[41] 18Et lorsque le Seigneur, notre Dieu, aura donné cette délivrance à ses serviteurs, que Dieu soit encore avec toi au milieu de nous, afin que, selon qu’il te plaira, tu vives avec nous, toi et tous les tiens. » 19Quand l’assemblée se fut séparée, Ozias reçut Achior dans sa maison et lui offrit un grand festin. 20Il y invita les anciens, et, le jeûne étant passé, ils mangèrent ensemble.[42]

21Puis tout le peuple se rassembla de nouveau et ils prièrent toute la nuit dans le lieu où ils étaient réunis, implorant le secours du Dieu d’Israël.

DEUXIÈME PARTIE.
[VII, i — XV, 8.]

SIÈGE ET DÉLIVRANCE DE BÉTHULIE.
1. Chap. vii, 1-25 : Siège de Béthulie.L’arrivée des troupes, terreur des Israélites (vii, 1-5). Holoferne fait couper l’aqueduc de la source principale et, sur le conseil des Ammonites et des Moabites, occuper les autres sources (vii, 0-10). Détresse des habitants, ils réclament la reddition (vii, 11-17). Leur prière vers le ciel (vii, 18-21). Ozias demande un délai de cinq jours (vii, 22-25).

Le lendemain, Holoferne donna l’ordre à ses troupes de monter contre Béthulie. 2Son armée était forte de cent vingt mille hommes de pied et de vingt-deux mille cavaliers, sans compter les hommes propres à la guerre qu’il avait faits prisonniers et les jeunes gens qu’il avait amenés des provinces et des villes.[43] 3Tous ensemble se préparèrent au combat contre les enfants d’Israël et, marchant le long de la montagne jusqu’au sommet qui regarde Dothaïn, ils campèrent depuis le lieu appelé Belma, jusqu’à Chelmon, qui est vis-à-vis d’Esdrelon.[44] 4Quand les enfants d’Israël aperçurent cette multitude, ils se prosternèrent contre terre et, se couvrant la tête de cendres, ils prièrent tous ensemble le Dieu d’Israël de faire éclater sa miséricorde sur son peuple.[45] 5Puis, ayant pris leurs armes de guerre, ils occupèrent les lieux où de petits sentiers permettaient de passer entre les montagnes, et ils y faisaient la garde jour et nuit.

6En parcourant les environs, Holoferne découvrit une fontaine en dehors de la ville, du côté du midi, laquelle y conduisait ses eaux par un aqueduc, et il fit couper cet aqueduc.[46] 7Cependant il y avait, non loin des murs, d’autres sources où les assiégés venaient puiser à la dérobée un peu d’eau, plutôt, ce semble, pour soulager leur soif que pour l’apaiser. 8Mais les fils d’Ammon et de Moab vinrent trouver Holoferne, en disant : « Les enfants d’Israël n’ont confiance ni dans leurs lances ni dans leurs flèches ; mais ces montagnes les défendent et ces collines suspendues sur des précipices font leur force. 9Afin donc que vous puissiez triompher d’eux sans livrer bataille, placez près des sources des gardes qui les empêchent d’y puiser de l’eau ; vous les ferez périr ainsi sans coup férir, ou bien, épuisés par la soif, ils rendront leur ville, qu’ils regardent comme imprenable parce qu’elle est placée sur les montagnes. » 10Le conseil plut à Holoferne et à ses officiers, et il fit mettre un poste de cent hommes autour de chaque fontaine.[47]

11Cette garde ayant été faite pendant vingt jours, toutes les citernes et les[48] toutes les citernes et les réservoirs d’eau furent à sec pour tous les habitants de Béthulie, de sorte qu’il ne restait pas dans la ville de quoi rassasier leur soif même un seul jour, car on distribuait chaque jour au peuple l’eau par mesure. 12Alors tous les hommes et les femmes, les jeunes gens et les enfants se rassemblèrent auprès d’Ozias, et d’une commune voix[49] 13tous lui dirent : « Que Dieu soit juge entre toi et nous, car tu as agi pour notre malheur en refusant de faire des propositions de paix aux Assyriens ; et c’est pour cela que Dieu nous a livrés entre leurs mains. 14C’est pourquoi il n’y a personne qui vienne à notre secours, alors que la soif et une grande misère nous font tomber en défaillance sous leurs regards. 15Maintenant donc, assemble tous ceux qui sont dans la ville, afin que nous nous rendions tous volontairement aux gens d’Holoferne. 16Car il vaut mieux pour nous avoir la vie sauve et bénir Dieu dans la captivité, que de mourir et d’être en opprobre à tous les hommes, après avoir vu nos femmes et nos enfants périr sous nos yeux. 17Prenant aujourd’hui à témoin le ciel et la terre, et le Dieu de nos pères, qui nous châtie selon nos péchés, nous te conjurons de livrer incessamment la ville entre les mains des soldats d’Holoferne, afin que nous trouvions une prompte mort par le tranchant du glaive, au lieu d’une mort lente dans les ardeurs de la soif. » 18Lorsqu’ils eurent ainsi parlé, il se fit des lamentations et de grands cris dans toute l’assemblée, et tous d’une voix, pendant de nombreuses heures, ils crièrent vers Dieu, en disant : 19« Nous avons péché avec nos pères, nous avons été infidèles, nous avons commis l’iniquité.[50] 20Vous, qui êtes miséricordieux, ayez pitié de nous ; ou bien tirez vengeance de nos crimes en nous châtiant vous-même, et ne livrez pas ceux qui vous glorifient à un peuple qui ne vous connaît point, 21afin qu’on ne dise pas parmi les nations : Où est leur Dieu ? »

22Après s’être fatigués à force de crier et de pleurer, ils se turent. 23Alors Ozias se leva, baigné de larmes, et dit : « Ayez bon courage, mes frères, et attendons pendant cinq jours la miséricorde du Seigneur.[51] 24Car peut-être mettra-t-il fin à sa colère et donnera-t-il gloire à son nom.[52] 25Ces cinq jours passés, si le secours n’est pas venu, nous ferons ce que vous nous avez proposé. »[53]

2. Chap. viii, 1-34 : Intervention de Judith. — Judith, son origine, son histoire, sa renommée (viii, 1-8). Informée de ce qu’Ozias a fait, elle le blâme devant deux anciens (viii, 9) : on a péché en fixant des limites à Dieu (viii, 10-13) ; il faut implorer sa miséricorde, et, parce qu’on ne l’a pas abandonné, espérer en son intervention (viii, 14-20). Qu’on ranime les courages en rappelant comment les pères ont été mis à l’épreuve, et que ceux-là seuls ont été frappés qui n’ont pas su la supporter (viii, 21-27). Les anciens approuvent les paroles de Judith (viii, 28, 29). Elle leur demande crédit et soutien pour l’œuvre qu’elle médite (viii, 30-34).

Ces paroles furent rapportées à Judith, une veuve, fille de Mérari, fils d’Idox, fils de Joseph, fils d’Ozias, fils d’Elaï, fils de Jamnor, fils de Gédéon, fils de Raphaïm, fils d’Achitob, fils de Melchias, fils d’Enan, fils de Nathanias, fils de Salathiel, fils de Siméon, fils d’Israël.[54] 2Son mari, appelé Manassès, était mort au temps de la moisson de l’orge.[55] 3Comme il surveillait les moissonneurs, qui liaient les gerbes dans les champs, l’ardeur du soleil le frappa à la tête, et il mourut dans Béthulie, sa ville, et il y fut inhumé avec ses pères.[56] 4Il y avait déjà trois ans et six mois que Judith était restée veuve.[57] 5Elle s’était construit, sur le toit de sa maison, une chambre retirée, où elle demeurait enfermée avec ses servantes. 6Les reins couverts d’un cilice, elle jeûnait tous les jours de sa vie, excepté les jours de sabbat et de nouvelle lune et les fêtes de la maison d’Israël.

7Elle était très belle de figure, et son mari lui avait laissé de grandes richesses, de nombreux serviteurs et des domaines remplis de troupeaux de bœufs et de brebis. 8Elle était en grande estime auprès de tous, parce qu’elle craignait beaucoup le Seigneur, et il n’y avait personne qui dit d’elle une parole de blâme.

9Ayant donc appris qu’Ozias avait promis de livrer la ville passé le cinquième jour, elle envoya vers les anciens du peuple Chabri et Charmi.[58] 10Ils se rendirent auprès d’elle, et elle leur dit :

« Comment Ozias a-t-il pu dire qu’il livrerait la ville aux Assyriens, si dans cinq jours, il ne vous arrive pas de secours ?[59] 11Et qui êtes-vous, pour mettre ainsi le Seigneur à l’épreuve ? 12Ce n’est pas là une parole qui attire la miséricorde, mais plutôt qui excite la colère et allume la fureur. 13Vous avez fixé au Seigneur un terme dans le quel il doit exercer sa miséricorde, et vous lui avez marqué un jour selon votre bon plaisir ! 14Mais parce que le Seigneur est patient, faisons pénitence de cette faute, et implorons son pardon en versant des larmes. 15Car Dieu ne menace point à la manière de l’homme, et il ne s’enflamme point de colère comme un fils d’homme. 16Humilions donc nos âmes devant lui, et mettons en nous un esprit d’humilité, comme il convient à ses serviteurs. 17Prions le Seigneur avec larmes de nous faire sentir, en la manière qu’il lui plaira, les effets de sa miséricorde, afin que, comme l’orgueil de nos ennemis a jeté le trouble dans notre cœur, ainsi notre humilité nous devienne un sujet de gloire. 18Car nous n’avons pas imité les péchés de nos pères qui ont abandonné leur Dieu et adoré des dieux étrangers. 19C’est à cause de ce crime qu’ils ont été livrés au glaive, au pillage et à la moquerie de leurs ennemis ; mais nous, nous ne connaissons pas d’autres Dieu que lui. 20Attendons humblement sa consolation, et il vengera notre sang sur nos ennemis qui nous affligent ; il humiliera toutes les nations qui s’élèvent contre nous, et il les couvrira de confusion, lui, le Seigneur notre Dieu.[60] 21Et maintenant, mes frères, puisque vous êtes les anciens du peuple de Dieu, et que leur vie dépend de vous, relevez leurs cœurs par vos paroles, pour qu’ils se souviennent que nos pères ont été éprouvés afin que l’on connût s’ils servaient véritablement leur Dieu. 22Ils doivent se rappeler comment Abraham, notre père, a été tenté, et comment, éprouvé par beaucoup de tribulations, il est devenu l’ami de Dieu. 23De même Isaac, de même Jacob, de même Moïse et tous ceux qui ont plu à Dieu, ont passé par beaucoup d’afflictions en demeurant fidèles. 24Mais ceux qui n’ont pas accepté ces épreuves avec la crainte du Seigneur, et qui ont donné cours à leur impatience et à d’injurieux murmures contre le Seigneur, 25ceux-là, l’exterminateur les a frappés de mort, et les serpents les ont fait périr. 26Ne nous laissons donc pas aller à l’impatience à cause des maux que nous souffrons. 27Mais estimons que ces tourments, moindres que nos péchés, sont les verges dont le Seigneur nous châtie, comme ses serviteurs, pour nous amender, et croyons que ce n’est pas pour notre perte qu’ils nous ont été envoyés. »

28Ozias et les anciens lui répondirent : « Tout ce que tu as dit est vrai, et il n’y a rien à reprendre dans tes paroles. 29Maintenant donc, prie Dieu pour nous, car tu es une femme sainte et craignant Dieu. »[61]

30Et Judith leur dit : « Comme vous reconnaissez que ce que j’ai pu dire est de Dieu, 31éprouvez si ce que j’ai résolu de faire est aussi de lui, et priez que Dieu me donne la force de réaliser mon dessein. 32Vous vous tiendrez cette nuit à la porte, et je sortirai, avec ma compagne ; et priez afin que dans cinq jours, comme vous l’avez dit, le Seigneur regarde son peuple d’Israël. 33Mais je ne veux point que vous cherchiez à savoir ce que j’entreprends ; jusqu’à ce que je revienne vous en donner des nouvelles, qu’on ne fasse pas autre chose que de prier pour moi le Seigneur notre Dieu. » 34Ozias, le prince de Juda, lui dit : « Va en paix et que le Seigneur soit avec toi pour tirer vengeance de nos ennemis ! »

Et l’ayant quittée, ils s’en allèrent.

3. Chap. ix, 1-19 : Prière de Judith.Judith dans son oratoire (ix, 1). Elle rappelle les merveilles accomplies par Dieu dans les temps anciens (ix, 2-5), lors de la sortie d’Égypte (ix, 6-8). Elle demande que le roi d’Assyrie soit humilié (ix, 9-12) et que ce soit grâce au projet qu’elle a formé (ix, 13-19).

Lorsqu’ils furent partis, Judith entra dans son oratoire, et, revêtue d’un cilice, la tête couverte de cendre,[62] elle se prosterna devant le Seigneur et l’invoqua, en disant :

2« Seigneur, Dieu de mon père Siméon, qui lui avez donné l’épée pour se venger des étrangers qui, entraînés par la passion, avaient violé une vierge et lui avaient fait outrage pour sa confusion ;[63] 3vous qui avez livré leurs femmes aux ravisseurs, leurs filles à l’esclavage et toutes leurs dépouilles en partage à vos serviteurs brûlants de zèle pour votre cause, assistez-moi, je vous en prie, Seigneur, mon Dieu, secourez une veuve. 4C’est vous qui avez opéré les merveilles des temps anciens, et qui avez formé le dessein de celles qui ont suivi, et elles se sont accomplies[64] parce que vous l’avez voulu. 5Toutes vos voies sont tracées d’avance, et vous avez disposé vos jugements par votre prévision. 6Regardez en ce moment le camp des Assyriens, comme vous avez daigné autrefois regarder celui des Égyptiens, lorsqu’ils poursuivaient les armes à la main vos serviteurs, se confiant dans leurs chars, dans leurs cavaliers et dans la multitude de leurs combattants. 7Mais vous avez regardé leur camp, et les ténèbres leur ont ôté leur force. 8L’abîme a retenu leurs pieds, et les eaux les ont engloutis. 9Qu’il en soit de même, Seigneur, de ceux-ci, qui se confient dans leur multitude, dans leurs chars, dans leurs javelots, dans leurs boucliers et dans leurs flèches, et qui sont fiers de leurs lances. 10Ils ne savent pas que c’est vous qui êtes notre Dieu, vous qui dès le commencement terrassiez les armées et dont le nom est Seigneur. 11Levez votre bras, comme aux siècles passés ; brisez leur puissance par votre puissance ; que leur force tombe devant votre colère, eux qui se promettent de violer votre sanctuaire, de profaner le tabernacle de votre nom et d’abattre de leur épée les cornes de votre autel. 12Faites, Seigneur, que l’orgueil de cet homme soit abattu par sa propre épée. 13Qu’il se prenne aux lacs de son regard sur moi, et frappez-le par les douces paroles de mes lèvres. 14Mettez dans mon cœur assez de fermeté pour le mépriser, assez de force pour le perdre. 15Ce sera pour votre nom une gloire mémorable qu’il soit abattu par la main d’une femme. 16Car votre puissance, Seigneur, n’est point dans le grand nombre, et votre volonté ne dépend pas de la force des chevaux ; et dès le commencement les superbes ne vous ont pas plu, mais vous avez toujours eu pour agréable la prière des hommes humbles et doux. 17Dieu du ciel, Créateur des eaux et Seigneur de toute la création, exaucez-moi, malheureuse, qui vous supplie et qui mets ma confiance en votre miséricorde. 18Souvenez-vous, Seigneur, de votre alliance, donnez la parole à ma bouche, la force au dessein qui est dans mon cœur, afin que votre maison conserve la sainteté dont vous l’avez revêtue, 19et que toutes les nations reconnaissent que vous êtes Dieu, et qu’il n’y en a point d’autre que vous. »

4. Chap. x, 1-20 : Judith chez Holoferne.Judith se pare de ses plus beaux ornements, prend des provisions et part avec sa servante (x, 1-5). À la porte de la ville, les anciens lui expriment leurs vœux (x, 6-10). Les espions assyriens, ayant reçu ses explications, la conduisent à la tente d’Holoferne (x, 11-16). Admiration des officiers et du prince (x, 17-20).

Lorsqu’elle eut achevé sa prière au Seigneur, Judith se leva du lieu où elle était prosternée contre terre devant le Seigneur. 2Elle appela sa servante et, étant descendue dans sa maison, elle ôta son cilice et se dépouilla des vêtements de son veuvage. 3Elle se lava le corps, s’oignit de la myrrhe la plus fine, disposa sa chevelure, mit le turban sur sa tête, revêtit ses vêtements de fête[65], attacha des sandales à ses pieds, prit ses bracelets, son collier, ses pendants d’oreilles, et ses anneaux, en un mot, se para de tous ses ornements. 4Le Seigneur releva encore son éclat, parce que tout cet ajustement avait son principe, non dans la volupté, mais dans la vertu ; c’est pourquoi le Seigneur augmenta sa beauté de telle sorte qu’elle brillât aux yeux de tous d’un éclat incomparable.[66] 5Puis elle fit porter à sa servante une outre de vin, un vase d’huile, de la farine grillée, des fruits secs, du pain et du fromage, et elle partit.

6Arrivée, elle et sa servante, à la porte de la ville, elle trouva Ozias et les anciens qui l’attendaient. 7En la voyant, ils furent ravis d’admiration pour sa beauté. 8Cependant ils ne lui adressèrent aucune question, et la laissèrent passer, en disant : « Que le Dieu de nos pères te donne sa grâce ; qu’il affermisse par sa puissance tous les desseins qui sont dans ton cœur, afin que Jérusalem soit glorifiée à cause de toi, et que ton nom figure parmi ceux des saints et des justes. » 9Ceux qui étaient présents répondirent tous d’une seule voix : « Ainsi soit-il ! Ainsi soit-il ! »[67] 10Et Judith franchit les portes, elle et sa servante, en priant le Seigneur.[68]

11Comme elle descendait la montagne, au lever du jour, les postes avancés des Assyriens la rencontrèrent et l’arrêtèrent, en disant : « D’où viens-tu, et où vas-tu ? » 12Elle répondit : « Je suis une fille des Hébreux, et je me suis enfuie du milieu d’eux, ayant reconnu qu’ils vous seront livrés en proie, parce qu’ils vous ont méprisés et qu’ils n’ont pas voulu se rendre à vous volontairement, pour trouver grâce devant vous. 13C’est pourquoi j’ai dit en moi-même : Je me présenterai devant le prince Holoferne, pour lui découvrir leurs secrets et lui indiquer un accès par où il pourra les prendre sans perdre un seul homme de son armée. » 14Lorsque ces hommes eurent entendu ses paroles, ils considérèrent son visage, et la surprise était dans leurs yeux, tant ils admiraient sa grande beauté : 15« Tu as sauvé ta vie, lui dirent-ils, en prenant cette résolution de descendre vers notre seigneur.[69] 16Tu peux être assurée que, lorsque tu paraîtras devant lui, il te traitera bien et que tu seras très agréable à son cœur. « Puis, l’ayant conduite à la tente d’Holoferne, ils l’annoncèrent.[70]

17Dès qu’elle fut entrée en sa présence, Holoferne fut aussitôt pris par les yeux. 18Ses officiers lui dirent : « Qui donc pourrait mépriser le peuple des Hébreux qui a de si belles femmes ? Ne méritent-elles pas bien que, pour les posséder, nous lui fassions la guerre ? » 19Judith vit Holoferne assis sous son pavillon, dont le tissu de pourpre et d’or était orné d’émeraudes et de pierres précieuses.

20Ayant arrêté les yeux sur son visage, elle l’adora en se prosternant jusqu’à terre. Aussitôt, sur l’ordre de leur maître, les serviteurs d’Holoferne la relevèrent.
5. Chap. xi, 1-21 : Judith explique à Holoferne la raison de sa venue.A la demande d’Holoferne (xi, 1-3) Judith déclare qu’elle est envoyée par Dieu pour l’informer du châtiment qui attend les Israélites (xi, 4-9). Elle décrit leur misère et leur extrémité (xi, 10-13), promet de nouveaux renseignements et annonce le triomphe (xi, 14-17). Joie d’Holoferne, ses promesses à Judith (xi, 18-21).

Alors Holoferne lui dit : « Rassure-toi et bannis la crainte de ton cœur, car je n’ai jamais fait de mal à quiconque a voulu servir le roi Nabuchodonosor. 2Si ton peuple ne m’avait pas méprisé, je n’aurais pas levé ma lance contre lui. 3Maintenant, dis-moi pourquoi tu t’es éloignée d’eux et tu as pris le parti de venir vers nous ? »[71]

4Judith lui répondit : « Accueille les paroles de ta servante, car si tu suis les paroles de ta servante, le Seigneur réalisera pleinement ses desseins sur toi, 5aussi vrai que Nabuchodonosor, le roi de la terre, est vivant, et que sa puissance est vivante, cette puissance dont tu es dépositaire pour le châtiment de tous ceux qui sont égarés ; car non seulement les hommes sont amenés par toi à le servir, mais les animaux mêmes des champs lui obéissent. 6En effet, la sagesse de ton esprit est célèbre dans toutes les nations ; tout le monde sait que dans tout son royaume tu es le seul bon et puissant, et ton gouvernement est vanté dans toutes les provinces. 7On sait aussi ce qu’a dit Achior, et on n’ignore pas de quelle manière tu as ordonné de le traiter.[72] 8Car il est certain que notre Dieu est tellement offensé par les péchés de son peuple, qu’il lui a fait annoncer par ses prophètes qu’il allait le livrer à ses ennemis à cause de ses infidélités. 9Et parce que les enfants d’Israël savent qu’ils ont offensé leur Dieu, ils tremblent de frayeur devant toi. 10En outre, la famine les presse, et, les réservoirs d’eau étant desséchés, ils sont déjà à compter parmi les morts. 11Ils ont même pris la résolution de tuer leur bétail et d’en boire le sang.[73] 12Il n’est pas jusqu’aux choses consacrées au Seigneur, leur Dieu, auxquelles Dieu leur a défendu de toucher, le blé, le vin et l’huile des dîmes et des prémices, qu’ils n’aient résolu de faire servir à leur usage, osant se nourrir de choses qu’il ne leur est pas même permis de toucher de leurs mains. Puisqu’ils agissent ainsi, il est certain qu’ils seront livrés à la ruine.[74] 13Voilà ce que je sais, moi, ta servante, et j’ai fui loin d’eux, et le Seigneur m’a envoyée t’en informer. 14Car moi, ta servante, je sers Dieu, maintenant même que je suis auprès de toi ; et ta servante sortira du camp pour aller prier Dieu. 15Et il me fera connaître quand il doit les châtier pour leur péché, et je viendrai te l’annoncer. Je te conduirai alors à travers la Judée jusqu’à Jérusalem, et tu trouveras tout le peuple d’Israël comme des brebis qui n’ont plus de pasteur, et il n’y aura pas même un chien qui aboie contre toi.[75] 16C’est la prescience de Dieu qui m’a révélé ces choses ; 17et comme il est irrité contre eux, j’ai reçu mission de te les annoncer. »

18Tout ce discours plut à Holoferne et à ses serviteurs. Ils admiraient la sagesse de Judith et se disaient les uns aux autres : 19« Il n’existe pas sur la terre de femme qui soit semblable à celle-ci pour la prestance, pour la beauté et pour la sagesse de ses discours. » Holoferne lui dit : 20« Dieu a bien fait de t’envoyer devant ce peuple, pour nous le livrer entre les mains.

21Comme ta proposition est bonne, si ton Dieu fait cela pour moi, il sera aussi mon Dieu, et toi, tu seras grande dans la maison de Nabuchodonosor, et ton nom deviendra célèbre dans toute la terre. »
6. Chap. xii, 1 — xiii, 11 : Meurtre d’Holoferne.Judith dans la tente des trésors, sa nourriture, ses allées et venues (xii, 1-9). Le festin, les désirs d’Holoferne (xii, 10, 11). Message de Vagao, Judith vient et prend part au festin (xii, 12-20). Dans la tente du roi ; le meurtre ; Judith se prépare à emporter la tête d’Holoferne (xiii, 1-11).

Alors Holoferne ordonna qu’on fît entrer Judith sous la tente où étaient déposés ses trésors, afin qu’elle y demeurât et il régla ce qu’on devait lui donner de sa table.[76] 2Judith lui répondit : « Je ne puis manger maintenant des choses que tu commandes qu’on me donne, de peur de me rendre coupable d’un péché ; je mangerai de ce que j’ai apporté pour moi. » 3Holoferne lui dit : « Quand les vivres que tu as apportés seront épuisés, que ferons-nous pour toi ? » 4« Seigneur, répondit Judith, je jure par ta vie que ta servante n’aura pas consommé toutes ces provisions, avant que Dieu ait réalisé par ma main le dessein que j’ai formé. » Et ses serviteurs l’introduisirent dans la tente qu’il avait désignée.[77] 5En y entrant, elle demanda qu’on lui accordât la faculté de sortir, la nuit et avant le jour, pour aller prier et invoquer le Seigneur. 6Et Holoferne ordonna à ses serviteurs de la laisser sortir et entrer à son gré, pendant trois jours pour adorer son Dieu. 7Elle sortait donc chaque nuit dans la vallée de Béthulie, et elle se lavait dans une fontaine.[78] 8Lorsqu’elle était remontée, elle priait le Seigneur, Dieu d’Israël, de diriger sa voie pour la délivrance de son peuple. 9Puis, rentrant dans sa tente, elle y demeurait pure jusqu’à ce qu’elle prît sa nourriture vers le soir.[79]

10Le quatrième jour, Holoferne donna un festin à ses serviteurs, et il dit à Vagao, son eunuque : « Va, et persuade à cette Juive de consentir de bon cœur à habiter avec moi.[80] 11Ce serait une honte pour un homme, chez les Assyriens, qu’une femme se moquât de lui et le quittât sans avoir cédé à ses désirs. »

12Alors Vagao entra chez Judith et lui dit : « Que la bonne fille ne craigne point de venir auprès de mon seigneur, pour être honorée en sa présence, pour manger avec lui et boire du vin avec joie. »[81] 13« Qui suis-je, répondit Judith, pour résister à mon seigneur ? 14Tout ce qui est bon et excellent à ses yeux, je le ferai ; et tout ce qu’il préfère sera pour moi le meilleur, tous les jours de ma vie. » 15Et elle se leva et, s’étant parée de ses ornements, elle entra et se présenta devant Holoferne.[82] 16Le cœur d’Holoferne fut agité, parce qu’il brûlait de désir pour elle. Holoferne lui dit : 17« Bois donc et mange avec joie, car tu as trouvé grâce devant moi. » 18Judith répondit : « Je boirai, seigneur, car mon âme est plus honorée en ce jour qu’elle ne l’a été tous les jours de ma vie. » 19Et prenant ce que sa servante lui avait préparé, elle mangea et but devant lui. 20Holoferne fut transporté de joie à cause d’elle, et il but du vin à l’excès, plus qu’il n’en avait jamais bu dans sa vie.

Quand le soir fut venu, les serviteurs d’Holoferne se hâtèrent de regagner leurs tentes ; et Vagao, ayant fermé les portes de la chambre, s’en alla.[83] 2Tous étaient appesantis par le vin, 3et Judith restait seule dans la chambre. 4Holoferne était étendu sur son lit,[84] plongé dans l’assoupissement d’une complète ivresse. 5Judith avait dit à sa servante de se tenir dehors devant la chambre, et de faire le guet.[85]

6Debout devant le lit, Judith pria quelque temps avec larmes, remuant les lèvres en silence : 7« Seigneur, Dieu d’Israël, disait-elle, fortifiez-moi, et jetez en ce moment un regard favorable sur l’œuvre de mes mains, afin que, selon votre promesse, vous releviez votre ville de Jérusalem, et que j’achève ce que j’ai cru possible par votre assistance. » 8Ayant dit ces paroles, elle s’approcha de la colonne qui était à la tête du lit d’Holoferne, détacha son épée qui y était suspendue et, 9l’ayant tirée du fourreau, elle saisit les cheveux d’Holoferne, en disant : « Seigneur Dieu, fortifiez-moi à cette heure ! » 10Et de deux coups sur la nuque, elle lui trancha la tête. Puis elle détacha le rideau des colonnes et roula par terre le corps décapité ; 11et, sortant sans retard, elle donna la tête d’Holoferne à sa servante, en lui ordonnant de la mettre dans son sac.[86]

7. Chap. xiii, 12-31 : Retour de Judith à Béthulie.Judith revient à Béthulie et se fait ouvrir la porte (xiii, 12, 13). Réunion du peuple, récit de Judith, la tête d’Holoferne (xiii, 14-21). Les louanges en l’honneur de Judith (xiii, 22-26).

12Elles partirent ensuite toutes deux, selon leur coutume, comme pour aller prier, et, après avoir traversé le camp et contourné la vallée, elles arrivèrent à la porte de la ville. 13Judith cria de loin aux gardiens des murailles : « Ouvrez la porte, car Dieu est avec nous, et il a signalé sa puissance en faveur d’Israël. »

14Ayant entendu ses paroles, les gardes appelèrent les anciens de la ville.[87] 15Aussitôt tous les habitants accoururent vers elle, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, car ils commençaient à désespérer de son retour. 16Allumant des flambeaux, ils se rassemblèrent tous autour d’elle. Judith, montant sur un lieu élevé, commanda qu’on fit silence ; lorsque tous se furent tus, 17elle leur dit : « Louez le Seigneur, notre Dieu, qui n’a point abandonné ceux qui espéraient en lui. 18Par moi, sa servante, il a accompli ses promesses de miséricorde en faveur de la maison d’Israël, et il a tué cette nuit par ma main l’ennemi de son peuple. » 19Alors, tirant du sac la tête d’Holoferne, elle la leur montra en disant : « Voici la tête d’Holoferne, chef de l’armée des Assyriens, et voici le rideau sous lequel il était couché dans son ivresse, lorsque le Seigneur notre Dieu l’a frappé par la main d’une femme. 20Aussi vrai que le Seigneur est vivant, son ange m’a gardée à mon départ, durant mon séjour au milieu d’eux, et à mon retour, et le Seigneur n’a pas permis que sa servante fût souillée ; mais il m’a rendue à vous sans aucune tache de péché, toute joyeuse de sa victoire, de ma conservation et de votre délivrance. 21Vous tous, chantez ses louanges, car il est bon, car sa miséricorde dure à jamais ! »

22Tous, adorant le Seigneur, lui dirent : « Le Seigneur t’a bénie dans sa force, car par toi il a réduit à néant tous nos ennemis. » 23Ozias, le prince du peuple d’Israël, lui dit : « Ma fille, tu es bénie par le Seigneur, le Dieu très haut, plus que toutes les femmes qui sont sur la terre. 24Béni soit le Seigneur, créateur du ciel et de la terre, qui a conduit ta main pour trancher la tête au plus grand de nos ennemis ! 25Il a rendu aujourd’hui ton nom si glorieux, que ta louange ne disparaîtra pas de la bouche des hommes, qui se souviendront éternellement de la puissance du Seigneur ; car, en leur faveur, tu n’as pas épargné ta vie en voyant les souffrances et la détresse de ta race, mais tu nous a sauvés de la ruine en marchant dans la droiture en présence de notre Dieu. »[88] 26Et tout le peuple répondit : « Ainsi soit-il ! Ainsi soit-il ! »

27Ensuite on fit venir Achior, et Judith lui dit : « Le Dieu d’Israël, à qui tu as rendu ce témoignage qu’il tire vengeance de ses ennemis, a tranché lui-même cette nuit, par ma main, la tête du chef de tous les infidèles.[89] 28Et pour te convaincre qu’il en est ainsi, voici la tête d’Holoferne qui, dans l’insolence de son orgueil, méprisait le Dieu d’Israël et t’a menacé de mort, en disant : Lorsque le peuple d’Israël sera vaincu, je te ferai passer au fil de l’épée. » 29À la vue de la tête d’Holoferne, Achior frissonna d’horreur ; il tomba le visage contre terre, et s’évanouit. 30Lorsqu’il eut repris ses sens et fut revenu à lui, il se prosterna aux pieds de Judith et lui dit :

31« Sois proclamée bénie de ton Dieu dans toutes les tentes de Jacob ! Parmi tous les peuples qui entendront ton nom, le Dieu d’Israël sera glorifié à cause de toi. »
8. Chap. xiv, 1 — xv, 8 : La poursuite des Assyriens.Directions données par Judith (xiv, 1-5). Conversion d’Achior (xiv, 6). Sortie des Israélites (xiv, 7). Prévenus par les avant-postes, les chefs assyriens vont à la tente d’Holoferne et découvrent ce qui est arrivé (xiv, 8-16). Désarroi des chefs et de l’armée, fuite (xiv, 17 — xv, 2). Poursuite générale des Israélites (xv, 3-6). Butin (xv, 7, 8).

Alors Judith dit à tout le peuple : « Écoutez-moi, mes frères, suspendez cette tête au haut de nos murailles. 2Et, quand le soleil sera levé, que chacun prenne ses armes ;[90] puis sortez avec impétuosité, non pour descendre seulement dans la vallée, mais comme pour faire une attaque générale. 3Il faudra bien alors que les avant-postes s’enfuient vers leur général, afin de le réveiller pour le combat. 4Et lorsque leurs chefs auront couru à la tente d’Holoferne et qu’ils le trouveront décapité, baigné dans son sang, l’épouvante s’emparera d’eux. 5Et lorsque vous les verrez fuir, mettez-vous hardiment à leur poursuite, car le Seigneur les écrasera sous vos yeux. »[91]

6Alors Achior, voyant la puissance qu’exerçait le Dieu d’Israël, abandonna le culte des nations ; il crut en Dieu, se circoncit, et fut incorporé au peuple d’Israël, ainsi que tous ses descendants, jusqu’au temps présent.

7Dès que le jour parut, les habitants de Béthulie suspendirent aux murailles la tête d’Holoferne, et, chaque homme ayant pris ses armes, ils sortirent de la ville avec un grand tumulte et de grands cris. 8Les avant-postes s’en étant aperçus coururent à la tente d’Holoferne. 9Ceux qui étaient dans la tente vinrent et firent du bruit à la porte de la chambre à coucher pour l’éveiller, augmentant à dessein le tumulte, afin qu’Holoferne fût tiré de son sommeil par tout ce bruit, sans qu’un des siens eût besoin de le réveiller.[92] 10Car personne n’osait, ni en frappant, ni en entrant, ouvrir la porte de la chambre à coucher du plus grand des Assyriens. 11Mais ses généraux, ses commandants et tous les officiers de l’armée du roi des Assyriens étant venus, dirent aux chambellans : 12« Entrez et éveillez-le, car ces rats sont sortis de leurs trous et ont osé nous provoquer au combat. »[93] 13Alors, Vagao, étant entré dans la chambre, s’arrêta devant le rideau, et il frappa des mains, car il s’imaginait que son maître dormait avec Judith. 14Mais quand, prêtant l’oreille, il n’entendit aucun des mouvements d’un homme qui eût été couché là, il s’approcha du rideau et, l’ayant levé, il aperçut le cadavre d’Holoferne étendu par terre, sans tête, et baigné dans son sang. Aussitôt il jeta un grand cri, en pleurant, et déchira ses vêtements. 15Et, étant entré dans la tente de Judith, il ne la trouva pas. Il sortit en toute hâte vers le peuple, 16et dit : « Une seule femme juive a mis la confusion dans la maison du roi Nabuchodonosor ; voici qu’Holoferne est étendu par terre, et sa tête n’est plus avec son corps ! » 17En entendant ces paroles, tous les princes de l’armée des Assyriens déchirèrent leurs vêtements, une crainte et une frayeur extrêmes s’emparèrent d’eux, leurs esprits furent bouleversés, 18et une clameur indicible retentit au milieu de leur camp.

Lorsque toute l’armée eut appris qu’Holoferne avait eu la tête tranchée, ils perdirent tout sens et toute prudence, et, n’écoutant que la peur et l’effroi, ils cherchèrent leur salut dans la fuite.[94] 2Sans se dire un mot les uns aux autres, la tête basse et laissant là tout, pressés d’échapper aux Hébreux qu’ils entendaient venir sur eux les armes à la main, ils s’enfuirent à travers champs et par les sentiers des montagnes. 3Les enfants d’Israël, les voyant fuir, se mirent à leur poursuite ; ils descendirent en sonnant de la trompette et en poussant de grands cris derrière eux. 4Et comme les Assyriens fuyaient dispersés, et en toute hâte, les enfants d’Israël, qui les poursuivaient réunis en un seul corps, taillaient en pièces tous ceux qu’ils pouvaient atteindre.


5En même temps Ozias envoya des messages dans toutes les villes et dans toutes les campagnes d’Israël.[95] 6Ainsi chaque village et chaque ville, ayant fait prendre les armes à l’élite de leurs jeunes gens, les envoyèrent après les Assyriens, et ils les poursuivirent à la pointe de l’épée jusqu’à leur extrême frontière. 7Ceux qui étaient restés à Béthulie entrèrent dans le camp des Assyriens, emportèrent le butin que les Assyriens avaient abandonné dans leur fuite, et en revinrent tout chargés. 8D’autre part, ceux qui, après la victoire, retournèrent à Béthulie, amenèrent avec eux tout ce qui avait appartenu aux Assyriens, des bestiaux sans nombre, des animaux de trait et tout leur bagage, en sorte que, tous, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, s’enrichirent de leurs dépouilles.

ÉPILOGUE.
[XV, 9 — XVI, 31.]

1. Chap. xv, 9-15 : Triomphe de Judith.

9Joakim, le grand prêtre, vint de Jérusalem à Béthulie, avec tous ses anciens, pour voir Judith. 10Lorsqu’elle sortit pour aller au devant de lui, tous la bénirent d’une seule voix, en disant : « Tu es la gloire de Jérusalem ; tu es la joie d’Israël ; tu es l’honneur de notre peuple ![96] 11Car tu as montré une âme virile, et ton cœur a été plein de vaillance. Parce que tu as aimé la chasteté et que, après avoir perdu ton mari, tu n’as pas voulu en connaître un autre, la main du Seigneur t’a revêtue de force, et tu seras bénie éternellement. »[97] 12Tout le peuple répondit : « Ainsi soit-il ! Ainsi soit-il ! »

13Trente jours suffirent à peine au peuple d’Israël pour recueillir les dépouilles des Assyriens. 14Tout ce qu’on reconnut avoir appartenu à Holoferne, l’or et l’argent, les vêtements, les pierres précieuses et tous les objets divers, on le donna à Judith, et tout cela lui fut abandonné par le peuple. 15Et tout le peuple se réjouit, avec les femmes, les jeunes filles et les jeunes gens, au son des harpes et des cithares.[98]

2. Chap. xvi, 1-21 : Cantique de Judith.Il faut chanter le Seigneur tout-puissant et sauveur (xvi, 1-4). Projets des Assyriens (xvi, 5, 6). Leur humiliation par une femme (xvi, 7-11), leur déroute (xvi, 12-14). Il faut rendre grâce au Seigneur, tout-puissant en son domaine universel (xvi, 15-18) et en sa protection (xvi, 19-21).

Alors Judith chanta ce cantique au Seigneur, en disant :

2« Célébrez[99] le Seigneur au son des tambourins,
chantez le Seigneur avec les cymbales,
modulez en son honneur un cantique nouveau,
exaltez et acclamez son nom.
3Le Seigneur met fin aux guerres ;
le Seigneur est son nom ![100]
4Il a dressé son camp au milieu de son peuple,
pour nous délivrer des mains de tous nos ennemis.

5Assur est venu des montagnes,
du côté de l’Aquilon, avec les myriades de ses guerriers ;
leur multitude arrêtait les torrents,
et leurs chevaux couvraient les vallées.[101]

6Il se promettait de ravager par le feu mon territoire,
d’immoler par l’épée mes jeunes gens,
de faire de mes enfants un butin,
de mes vierges des captives.

7Mais le Seigneur tout-puissant l’a couvert d’ignominie ;
il l’a livré aux mains d’une femme, et elle en a triomphé.
8Leur héros n’est point tombé sous les coups des jeunes gens ;
les fils des braves ne l’ont point frappé ;
les géants[102] à haute stature ne se sont pas mesurés avec lui.

C’est Judith, la fille de Mérari,
qui l’a renversé par la beauté de son visage.
9Elle s’est dépouillée des vêtements de son veuvage,
elle s’est parée de ses vêtements de fête,
pour le triomphe des enfants d’Israël ;
10elle a fait couler sur son visage une huile parfumée,
elle a disposé sous le turban les boucles de sa chevelure.

Elle a revêtu une robe neuve pour le séduire.
11L’éclat de sa chaussure a ébloui ses yeux,
sa beauté a rendu son âme captive,
et elle lui a tranché la tête avec l’épée.

12Les Perses ont frémi de sa vaillance, les Mèdes de son audace ;
13le camp des Assyriens a retenti de hurlements,
quand se sont montrés les miens, exténués et desséchés par la soif.

14Des fils de jeunes femmes les ont transpercés
et les ont tués comme des enfants qui s’enfuient :
ils ont péri dans le combat, devant la face du Seigneur mon Dieu.

15Chantons un cantique au Seigneur,
chantons au Seigneur un cantique nouveau :
16Maître souverain, Seigneur, vous êtes grand,
et magnifique dans votre puissance,
et nul ne peut vous surpasser.

17Que toutes vos créatures vous servent,
parce que vous avez parlé, et tout a été fait ;
vous avez envoyé votre esprit, et tout a été créé,
et nul ne peut résister à votre voix.

18Les montagnes, ainsi que les eaux, sont agitées sur leurs bases,
les pierres se fondent comme la cire, devant votre face ;[103]
19mais ceux qui vous craignent
sont grands devant vous en toutes choses.

20Malheur à la nation qui s’élève contre mon peuple !
Car le Seigneur, le Tout-Puissant, se vengera d’elle,
il la visitera au jour du jugement,
21il livrera leur chair au feu et aux vers,
afin qu’ils brûlent et qu’ils éprouvent ce supplice éternellement. »

3. Chap. xvi, 22-24 : Actions de graces à Jérusalem.

22Après cette victoire, tout le peuple se rendit à Jérusalem pour adorer le Seigneur et, aussitôt qu’ils furent purifiés, ils offrirent tous les holocaustes et acquittèrent leurs vœux et leurs promesses. 23Judith offrit toutes les armes d’Holoferne, que le peuple lui avait données, et le rideau qu’elle avait elle-même enlevé du lit, en anathème d’oubli.[104] 24Tout le peuple était dans l’allégresse en face du sanctuaire, et la joie de cette victoire fut célébrée avec Judith pendant trois mois.

4. Chap. xvi, 25-30 : Derniers jours de Judith.

25Ces jours de fête étant passés, chacun retourna dans sa maison ; Judith fut honorée dans Béthulie, et elle jouit d’un grand renom dans tout le pays d’Israël. 26Joignant au courage la chasteté, elle ne connut point d’homme le reste de sa vie, depuis la mort de Manassès, son mari. 27Les jours de fête, elle paraissait magnifiquement parée.[105] 28Après avoir demeuré cent cinq ans dans la maison de son mari et donné la liberté à sa servante,[106] elle mourut et fut inhumée à Béthulie avec son mari ; 29et tout le peuple la pleura pendant sept jours.[107] 30Dans tout le cours de sa vie et après sa mort, il n’y eut personne, pendant de longues années, qui troubla la paix d’Israël.

5. Chap. xvi, 31 : Fête commémorative.

31Le jour de fête institué en souvenir de cette victoire est compté par les Hébreux au nombre des saints jours, et il est célébré par les Juifs depuis ce temps-là jusqu’aujourd’hui.[108]

  1. * Le Livre de Judith ne nous est point parvenu dans son texte original ; nous n’en possédons que le texte grec (dont dépendent l’Itala et la Peschito) et le texte de la Vulgate, traduit par S. Jérôme d’après un manuscrit chaldéen. De l’aveu de tous les critiques, le texte grec n’est point primitif, et l’étude des nombreux sémitismes qu’il renferme appuie le sentiment de ceux qui admettent un original hébreu. Quoique le texte grec et la Vulgate rapportent absolument les mêmes faits, dans le même ordre et avec les mêmes circonstances, on y remarque pourtant d’assez nombreuses différences de détail, surtout dans les premiers chapitres. L’autorité de l’un et de l’autre nous est garantie par l’usage séculaire qu’en a fait l’Église catholique d’Orient et d’Occident ; mais si la Vulgate, au point de vue dogmatique, mérite un respect particulier à cause de l’approbation officielle que lui a donnée le Concile de Trente, le texte grec paraît être, au point de vue critique, une plus fidèle reproduction de l’original. Ln effet, le texte chaldéen dont s’est servi S. Jérôme, n’était lui-même, très probablement, qu’une traduction de l’hébreu ; de plus, le S. Docteur déclare l’avoir rendu d’une manière libre, et parfois sommaire, tandis que le grec présente tous les indices d’une version littérale. D’ailleurs, la comparaison des deux textes permet d’y constater, de part et d’autre, un certain nombre d’altérations, surtout dans les nombres et les noms propres. Notons aussi qu’en dehors de la recension la plus ancienne et la meilleure, les manuscrits grecs renferment deux autres recensions : celle du codex 58, qui présente de grandes affinités avec l’ancienne version latine et le syriaque ; celle des codices 19 et 108 qui semble plus récente. Notre traduction suit la Vulgate, mais est faite d’après les mêmes principes que celle de Tobie.
  2. 1. 1. Arphaxad : ce nom, défiguré par les copistes, désigne probablement Phraorte (forme modique, Phravortis ou Phraazad), fils de Déjocès et le véritable fondateur du royaume des Mèdes (655-633 av. J. C.).
  3. 2. Hautes de soixante-dix coudées ; c’est la leçon du grec, qui donne à ces murs une largeur de cinquante coudées. Pour la leçon ordinaire de la Vulg. larges de soixante-dix coudées, peut être les copistes auront-ils confondu altitudinem et latitudinem.
  4. 3. Les portes d’après la Vulg. sembleraient avoir eu cent coudées de haut ; mais d’après le grec, plus explicite, Arphaxad leur donna soixante-dix coudées de haut et quarante de large, pour laisser sortir les bataillons de ses vaillants et les rangées de ses fantassins (1, 4).
  5. 5. Nabuchodonosor : quelques-uns croient qu’il s’agit d’Assurbanipal. Le traducteur ne trouvant, à cet endroit du texte original, aucun nom donné au roi d’Assyrie, y aurait mis un nom célèbre entre tous.
  6. 6. Les mots en italique reposent sur la donnée de la version grecque.À ce vers, les LXX ajoutent : Beaucoup de peuples se réunirent pour combattre les fils de Chéléoul.
  7. 9. Après Jérusalem, les LXX ajoutent : « Dans Bétone, Chellus et Cadès, vers le fleuve d’Égypte, Taphnès, Rarnsès et toute la terre de Gésem, jusqu’au delà de Tanis et de Memphis, et vers tous ceux qui habitent l’Égypte jusqu’aux confins d’Ethiopie. » Au lieu de Gésem du grec, ou Gessen du syriaque, la Vulgate a Jessé.
  8. 11. Refusèrent : les LXX sont plus explicites : « Refusèrent de se joindre à lui pour faire la guerre à Arphaxad ».
  9. 12. À ce vers. les LXX ajoutent : « De Cilicie., de Damas, de Syrie, et de tuer par le glaive tous les habitants du pays de Moab, tous les fils d’Ammon, toute la Judée (Alexand. et Sinaït. : Vat., l’Idumée) et tous ceux qui étaient en Éygpte, jusqu’aux frontières des deux mers. » Vient ensuite le récit de la défaite d’Arphaxad, simplement mentionnée dans la Vulg. (i, 5) : « Et il livra bataille avec son armée à Arphaxad en la 17e année de son règne, et il eut l’avantage sur lui dans ce combat, renversa toute l’armée d’Arphaxad, toute sa cavalerie et tous ses chariots. Il se rendit maître de toutes ses villes, parvint jusqu’à Ecbatane, prit ses tours, pilla ses places, et changea sa gloire en opprobre. Il prit Arphaxad dans les montagnes de Ragau, le perça de ses flèches et l’extermina en ce jour là. Ensuite il revint (à Ninive, dit l’Alexandrinus) avec tous ceux qui l’avaient accompagné dans cetie guerre et qui formaient une multitude prodigieuse de guerriers, et ils se livrèrent là au repos et aux festins, lui et son armée, pendant cent vingt jours. »
  10. II, 1. LXX : la dix-huitième année.
  11. 4. Les LXX ajoutent qu’Holoferne était le second après le roi.
  12. 5. Le discours de Nabuchodonosor à Holoferne est beaucoup plus développé dans les LXX.
  13. 11. D’après les LXX, Nabuchodonosor suivait l’armée, d’autre part Holoferne recrutait dans sa marche une foule d’auxiliaires.
  14. 12. Les LXX mentionnent une marche de trois jours avant l’arrivée aux montagnes.
  15. 13. Mélitène (Vulg. Melothi) en Cappadoce ; cette ville donna son nom à la province de Mélitène. Les LXX et la Peschito ajoutent ici que Holoferne ravagea ensuite Phud (pour Phusd), la Pisidie, et Lud, la Lydie. — Tarse (Vulg. Tharsis, en grec Rassis : faute de copiste) ville principale de la Cilicie.
  16. 14. Le Chaboras ou Aborras des Grecs, le Khabour actuel est un affluent gauche de l’Euphrate. Le texte grec l’appelle ici Abrona ou, dans le ms. sinaïtique, Chebron, d’où vient peut-être le Mambre de la Vulg. ; comp. Gen. xiii, 18.
  17. 17. Les LXX ajoutent qu’Holoferne « fit disparaître le gros et menu bétail, dévasta les villes, ravagea les campagnes, passa tous leurs jeunes gens au fil de l’épée. »
  18. III, 1. Soba, écrit Sobal dans le livre de Judith et dans le titre du Psaume lxx (LXX et Vulg.), se trouvait, d’après I Par. xviii, 3 sv., dans la direction d’Emath au nord de Damas ; die donnait son nom à la Syrie occidentale (cis-euphratique), tandis que la Syrie orientale s’appelait Aram-Naharaïm, Mésopotamie. — Libye, contrée d’Afrique, à l’O. de l’Égypte ; il faut très probablement lire Lydie : voir la note de II. 13. — Omettant tous les pays cités ici par la Vulg., le grec (II, 18) nous dit que la terreur se répandit à Sidon, Tyr, Sour (l’ancienne Tyr continentale, détruite sous Cambyse), Ocina (Acco, Acre), Jemnaa (ville maritime connue par les documents assyriens), Azot et Ascalon. Toutes ces villes, voisines de la Judée, avaient jusqu’alors échappé aux ravages de l’armée d’Holoferne.
  19. 2-6. Dans les LXX, le texte du discours est moins développé. De même le récit des vers. 7-13.
  20. 14. Les Iduméens : lisez, d’après les indications du texte grec, les Judéens, les Juifs. — Gabaa, en grec Gaibai, très probablement Gelboë.
  21. 15. D’après le texte grec, Holoferne descendit sur la côte méditerranéenne (vers. 7), pilla les villes fortes, puis, passant par la plaine d’Esdrelon, près de Dothaïn (voy. Gen. xxxvii, 17 ; II Rois, vi, 13), il vint camper pendant un mois entre Gelboë (I Sam. xxviii, 4) et Scythopolis, l’antique Bethsan (Jos. xvii, 11).
  22. IV, 2. Les LXX ajoutent : « Car ils étaient revenus depuis peu de leur captivité ; et tout le peuple de la Judée était nouvellement rassemblé ; les vases, l’autel et le temple venaient d’être purifiés de leur profanation. » Allusion possible à la déportation de Manassé sous Assurbanipal.
  23. 3. LXX : « Dans toute la Samarie et les villages, à Bethoron, Belmen et Jéricho, à Choba et Esora et à la vallée de Salem. »
  24. 4. Les LXX ajoutent qu’on venait de faire la moisson.
  25. 5. Le grand prêtre Eliacim (le gr. partout et la Vulgate xv, 9, disent Joakim). Le nom d’Eliacim ne se trouve point dans la liste des grand-prêtres, I Par. vi, 12-15 ; sans doute il faut y admettre des lacunes intentionnelles ou accidentelles.
  26. 7. Les LXX ajoutent : « et (les ordres) des anciens de tout le peuple d’Israël qui demeuraient à Jérusalem. »
  27. 8, 10. La description de la pénitence et de la supplication publiques présente des variantes de détail dans les LXX.
  28. 11-13. Les paroles d’Eliacim ou Joakim ne sont pas dans les LXX.
  29. V, 1. Holoferne ou Oropherne. Ce nom a une origine aryenne comme les noms perses Artapherne, Tissapherne, Datapherne, etc.
  30. 4. De l’Occident, Vulgate, de l’Orient; mais tous les peuples qu’Holoferne venait de soumettre étaient pour les Assyriens des Occidentaux, comme portent les LXX, l’italique et le syriaque.
  31. 8. LXX. « Ils s’étaient écartés de la voie de leurs pères et ils adoraient le Dieu du ciel, le seul Dieu qu’ils reconnussent : c’est pourquoi leurs pères les chassèrent de devant la face de leurs dieux ; étant ainsi chassés, ils s’enfuirent en Mésopotamie où ils demeurèrent pendant longtemps. »
  32. 9. En Chanaan (Vulg. Charan), d’après le grec et le syriaque. En quittant Ur, la famille d’Abraham s’arrêta bien à Haran, mais le but du voyage était la terre de Chanaan, où Dieu l’appelait ; comp. Act. vii, 2 sv. et Gen. xi, 31, xv, 7.
  33. 12-21. Le texte des LXX est moins développé.
  34. VI, 1. Les LXX ajoutent, après dit à Achior : « devant tout le peuple des Philistins et devant les fils de Moab. »
  35. 2, 3. Ces vers. sont plus développés dans les LXX.
  36. 7. Béthulie (Maison de la montée, située sur une hauteur, hébr. Beth-’elyôn, Béthélion, forme quelquefois employée), identifiée par les uns avec le bourg fortifié actuel de Sanour, au sud de la plaine d’Esdrelon, à sept kilomètres au sud de Tell-Dothan (Dothaïn), et par d’autres avec Kirbeth-Scheïkh-Schibel, éminence à six kilomètres au nord de Dothaïn.
  37. 8. LXX : « Les serviteurs le prirent et l’emmenèrent hors du camp dans la campagne, et au milieu de la plaine ils passèrent dans la montagne, et ils vinrent aux fontaines qui sont au-dessous de Béthulie. Les hommes de cette ville, les ayant vus du haut de la montagne, prirent, les armes et sortirent de la ville, se répandant sur le haut de la montagne. Tous les frondeurs s’opposèrent à leur montée et lançaient des pierres sur eux. »
  38. 10-13. Variantes secondaires dans les LXX.
  39. 11. Dans les LXX, Micha, Chabri, fils de Gothoniel, et Charmi, fils de Melchiel.
  40. 14, 15. Récension abrégée dans les LXX.
  41. 17, 18. Les Septante se contentent de dire que les Israélites consolèrent Achior, sans donner les paroles de consolation qu’on lit dans la Vulgate.
  42. 20. Omis dans les LXX.
  43. VII, 1, 2, LXX : « De monter contre Béthulie, d’occuper les pentes de la montagne et d’attaquer les fils d’Israël. Le même jour tous leurs chefs levèrent le camp et avec eux leurs gens de guerre au nombre de 170.000 hommes de pied et 12.000 cavaliers, sans compter les bagages et les hommes qui étaient à pied parmi eux, en très grande multitude. »
  44. 3. LXX : « Ils campèrent dans la vallée, près de Béthulie, près de la source, et ils se répandirent en largeur, vers Dothaïn, jusqu’à Belmaina, et en longueur, depuis Béthulie jusqu’à Cyamon, qui est vis-à-vis d’Esdrelon. »
  45. 4. LXX : « Quand les enfants d’Israël virent cette multitude, ils furent profondément troublés et se dirent les uns aux autres : » Ces hommes vont dévorer la face de la terre, car ni les hautes montagnes, ni les hautes vallées, ni les collines ne pourront porter leur poids. « Alors chaque homme prit des armes de guerre et, quand ils eurent allumé des hauts feux sur leurs tours, ils demeurèrent et firent la garde toute cette nuit. »
  46. 6-9. D’après les LXX, Holoferne, le second jour, fait avancer sa cavalerie contre les Israélites ; en même temps il fait occuper toutes leurs sources, puis revient à son camp. Le conseil des Iduméens (au lieu des Ammonites) et des Moabites porte uniquement sur la source qui jaillit au pied de la montagne et à laquelle tous les habitants de Béthulie puisent de l’eau. D’ailleurs, tes ennemis d’Israël promettent de faire bonne garde sur les sommets voisins pour empêcher le ravitaillement.
  47. 10. Les LXX ajoutent ici : « Un détachement des fils d’Ammon décampa, et avec eux cinq mille des fils d’Assur ; ils campèrent dans la vallée et s’emparèrent des eaux et des sources où puisaient les enfants d’Israël. Les fils d’Esaü montèrent et allèrent camper sur les montagnes vis-à-vis de Dothaïn, et ils envoyèrent quelques-uns d’entre eux au midi et à l’orient, vis-à-vis d’Ecrebel qui est près de Chus, situé près du terrent de Mochmor Le reste de l’armée des Assyriens demeura campé dans la plaine et ils couvraient toute la face de la terre, leurs tentes et leurs bagages formaient un camp immense, car ils étaient en quantité énorme. »
  48. 11. La garde des sources fut faite pendant vingt jours, mais le siège dura en tout trente-quatre jours, d’après le texte grec qui décrit bien plus longuement les extrémités du siège.
  49. 12-17. Les LXX ne présentent que des variantes secondaires.
  50. 19-21. Les LXX n’ont pas ces versets contenant les lamentations du peuple.
  51. 23. D’après un passage du texte grec (viii, 29), Ozias espérait que Dieu enverrait une pluie abondante pour remplir les citernes et les réservoirs : la ville, située sur un rocher, lui paraissait autrement imprenable.
  52. 24. Ce verset manque dans les LXX.
  53. 25. Les LXX ajoutent : « Et il renvoya le peuple, chacun à son poste, et ils s’en allèrent aux murs et aux tours de la ville. Il renvoya aussi les femmes et les enfants à leurs maisons, et il y avait une grande affliction dans la ville. »
  54. VIII, 1. Judith, forme féminine dérivée de Juda (honoré, comp. Gen. xxix, 35). Parmi les ancêtres de Judith, les LXX n’ont que 12 noms. — Fils d’Israël (Jacob), corrigé d’après les divers textes grecs et la Peschito : comp. ix, 2. La plupart des commentateurs voient une erreur de copiste dans le Ruben de la Vulgate.
  55. 2-8. Les LXX ne présentent que des variantes secondaires. 2. De sa tribu et de sa famille, ajoutent les LXX au nom de Manassès.
  56. 3. Les LXX ajoutent : « dans la plaine qui sépare Dothaïn de Belamon (Belma). »
  57. 4. Les LXX ont quatre au lieu de six mois.
  58. 9. D’après les LXX, Ozias est aussi convoqué, et la Vulg. elle-même le suppose présent au vers. 28.
  59. 10. Le discours de Judith dans les LXX, tout en présentant le même sens général que celui de la Vulgate, a des différences de détail assez nombreuses. Ainsi il commence de cette façon: « Ecoutez-moi, vous qui êtes les chefs des habitants de Béthulie; car il n’est pas bien de parler comme vous l’avez fait aujourd’hui devant le peuple, en faisant le serment que vous avez prononcé entre Dieu et tous, en promettant de rendre (dans cinq jours) la ville à nos ennemis, si dans cet intervalle le Seigneur ne vient à notre secours. »
  60. 20. Après ce vers, on lit dans les LXX : « Si nous sommes pris, toute la Judée sera dévastée, notre sanctuaire sera dépouillé, et [Dieu] en vengera la profanation dans notre sang. Et le meurtre de nos frères, et la servitude du pays, et la désolation de notre héritage, il les fera retomber sur nos têtes parmi les païens chez lesquels nous serons en esclavage, et nous serons objet de sarcasme et de mépris pour ceux qui nous posséderont. Car notre servitude ne tournera pas à notre faveur, mais le Seigneur la fera tourner à notre déshonneur. Maintenant donc, donnons un exemple à nos frères, car leur vie dépend de nous, le sanctuaire, te temple et l’autel reposent sur nous. »
  61. 29. Les LXX font parler plus longuement Ozias : « Car ce n’est pas d’aujourd’hui que ta sagesse se manifeste, mais, dès tes premières années, le peuple a connu ton intelligence, et les bonnes dispositions de ton cœur. Mais le peuple souffrait beaucoup de la soif : et ils nous ont tone de faire ce que nous avons dit, et de nous engager par un serment que nous ne transgresserons point. Maintenant donc, prie pour nous, car tu es une femme pieuse, et le Seigneur enverra la pluie pour remplir nos citernes et nous ne périrons pas de soif. »
  62. IX, 1. Après ces mots : la tête couverte de cendres, les LXX ajoutent cette parenthèse : « C’était l’heure du soir où l’on offrait l’encens dans la maison de Dieu à Jérusalem. » — Dans le discours qui suit, il y a d’assez nombreuses différences de détail entre le latin et le grec. Ainsi l’allusion à la sortie d’Égypte développée aux versets 6-10 de la Vulgate est omise dans les LXX.
  63. 2. Cf. Gen. xxxiv. Les LXX ajoutent : « Tu avais dit : Cela ne sera pas, et ils l’ont fait. C’est pourquoi tu as livré leurs chefs au massacre, et au sang leur lit confus de leur infamie, tu as frappé les serviteurs avec leurs maîtres et les seigneurs sur leurs trônes. »
  64. 4. Et elles se sont accomplies parce que vous l’avez voulu, on comme vous l’avez voulu. M. à m. cela même s’est accompli que vous avez voulu.
  65. X, 3. Revêtit ses vêtements de fête, qu’elle portait, ajoutent les LXX, durant la vie de Manassès, son mari. »
  66. 4. Ce verset manque dans les LXX.
  67. 9. Les LXX ajoutent : « Elle se prosterna devant Dieu et leur dit : Donnez ordre que l'on m’ouvre la porte de la ville ; et je sortirai pour acccmplir le dessein dont nous nous sommes entretenus. Ils donnèrent ordre aux jeunes gens de lui ouvrir la porte comme elle avait demandé. »
  68. 10. Les LXX ont de plus : « Les hommes de la ville la suivirent du regard jusqu’à ce qu’elle eût descendu la montagne et qu’elle eût traversé la vallée. Apres quoi ils ne la virent plus. »
  69. 15. Les LXX ajoutent : « Va donc à sa tente, quelques-uns de nous t’accompagneront jusqu’à ce qu’ils t’aient remise entre ses mains. »
  70. 16 sv. Après les paroles des Assyriens, les LXX ajoutent : « Ils choisirent d’entre eux cent hommes, et ils escortèrent Judith et sa suivante. Et ils les conduisirent à la tente d’Holoferne. Il se forma alors un grand concours dans le camp ; car son arrivée avait été annoncée a haute voix dans les tentes ; et on vint de tous côtés autour d’elle, tandis qu’elle était arrêtée hors de la tente d’Holoferne, jusqu’à ce qu’on la lui eut annoncée. Ils admiraient sa beauté, et par elle ils jugeaient des enfants d’Israël, et se disaient l’un a l’autre : Qui est-ce qui méprisera ce peuple qui a chez soi de telles femmes ? Car il n’est pas avantageux de laisser subsister un seul homme d’entre eux, puisque, si on les laissait échapper, ils seraient capables de séduire toute la terre. »
  71. XI, 3. Les LXX ajoutent : « Car tu viens te sauver. Rassure-toi ; la vie te sera conservée cette nuit et dans toute la suite, car il n’y aura personne qui te nuise Mais on te traiter a aussi bien que les autres serviteurs du roi Nabuchodonosor mon maître. »
  72. 7. Les LXX ont de plus : « Car les hommes de Bethulie l’ont pris et il leur a rapporté tout ce qu’il a dit devant toi. C’est pourquoi, maître et seigneur, ne rejette pas sa parole ; mais place-la dans ton cœur, car elle est vraie ; car notre nation ne sautait être punie, ni le glaive prévaloir contre eux, si elle ne pèche contre son Dieu. Et maintenant afin que mon seigneur ne soit pas défait ni frustré de son dessein, la mort est déjà tombée sur eux, et leur péché les a dominés, avec lequel ils provoquent Dieu à la colère, toutes les fois qu’ils font ce qu’ils ne doivent pas faire. »
  73. 11. De tuer leur bétail. LXX : « et de se nourrir de tout ce que Dieu, dans ses lois, leur a défendu de manger. »
  74. 12. De toucher de leurs mains. LXX : « Car ils ont envoyé quelques-uns d’entre eux à Jérusalem, — parce que ceux qui y habitent ont fait de même — afin d’obtenir la permission du Sénat. »
  75. 15. Je le conduirai alors à travers la Judée jusqu’à Jérusalem. Complété d’après les LXX. Vulg. : « Je te conduirai au travers de Jérusalem. »
  76. XII, i. LXX : « Et il ordonna qu’elle fût servie des mets de sa table et qu’elle bût de son vin. »
  77. 4. Les LXX ajoutent : « Et elle dormit jusqu’au milieu de la nuit. Elle se leva vers la veille du matin et envoya dire à Holoferne : « Que mon seigneur commande maintenant que ta servante puisse sortir pour la prière. »
  78. 7. Se lavait, comme les Israélites avaient coutume de le faire avant la prière.
  79. 9. Elle y demeurait pure : la Vulg. met la virgule après introiens ; peut-être vaudrait-il mieux la mettre après munda, et traduire : puis, rentrant pure (ou purifiée), elle demeurait dans sa tente, etc.
  80. 10. Vagao, gr. Bagoas, nom donné par les Perses à tous les eunuques.
  81. 12. LXX : « Que cette belle jeune fille ne craigne point, etc… « et ils ajoutent : « et pour devenir en ce jour comme une des filles d’Assur qui sont auprès de Nabuchodonosor dans son palais. »
  82. 15. LXX : « Alors, se levant, elle se para de ses habits et de tous ses ornements de femme, et sa servante la précéda et elle étendit par terre pour elle devant Holoferne les fourrures qu’elle avait reçues de Bagoas pour son usage journalier et sur lesquelles elle se couchait pour prendre son repas. Ayant donc mis le pied sur ce tapis, Judith s’y coucha et le cœur d’Holoferne », etc.
  83. XIII, 1. Après ces mots : Bagoas ferma la tente du dehors, les LXX ajoutent : « Il fit sortir de devant son maître tous ceux qui étaient auprès de lui ; et ils s’en allèrent se coucher, car ils étaient tous fatigués, paru que le festin avait passé les bornes ordinaires. »
  84. 4. Etait étendu ; en gr., était tombé la face sur son lit, non le divan sur lequel il se couchait à table, mais le lit de repos avec baldaquin à filet mentionné x, 19.
  85. 5. Judith avait dit à sa servante de se tenir dehors et de faire le guet. Les LXX ajoutent : « et d’attendre sa sortie, comme elle le faisait chaque jour ; car elle l’avertit qu’elle sortirai pour sa prière, et elle parla dans les mêmes termes à Bagoas. »
  86. 11. Sac de cuir qui avait servi à apporter les provisions.
  87. 14. Après « Ayant entendu ses paroles » les LXX portent : « Les habitants se hâtèrent de descendre à la porte de leur ville, et ils convoquèrent les anciens de la ville. »
  88. 25. Les mots en italique sont suppléés d’après les LXX.
  89. 27-31. Ces versets ne sont pas ici dans les LXX, mais ils sont placés au chapitre xiv, entre les vers. 5 et 6, et donnés seulement en résumé.
  90. XIV, 2. Que chacun prenne ses armes. LXX : « et que chaque homme vaillant sorte de la ville ; placez un chef sur eux, comme si vous deviez descendre dans la plaine vers l’avant-poste des Assyriens ; mais ne descendez pas. »
  91. 5. Après ce second discours de Judith, les LXX ajoutent : « Mais avant que tous fassiez cela, faites-moi venir Achior l’Ammonite afin que, voyant cette tête, il reconnaisse celui qui a méprisé la maison d’Israël et qui l’a envoyé vers nous comme pour Venvoyer à ta mort. On fit venir Achior de la maison d’Ozias. » — La suite est le résumé de ce que la Vulgate a placé au chapitre précédent, v, 27-31.
  92. 9, 10 manquent dans les LXX.
  93. 12. Ces rats, les Israélites qui se tenaient jusque là enfermés dans Béthulie. Comp. I. Sam. xiv, 11. Les LXX ont à la place : « Car ces esclaves ont osé descendre vers nous pour nous livrer le combat, afin que nous les exterminions entièrement. »
  94. XV, 1-4 sont très abrégés dans les LXX : toutefois au vers. 2 les LXX ajoutent : « Ceux qui étaient campés dans les montagnes autour de Béthulie prirent aussi la fuite. »
  95. 5. Les LXX : « Ozias envoya à Bethemasthaim, à Chobai et à Chola, et dans tout le territoire d’Israël des messagers pour annoncer ce qui était arrivé, et afin qu’ils vinssent tous fondre sut les ennemis pour les exterminer. Les enfants d’Israël, avant appris cet événement, vinrent tous auc une égale ardeur se jeter sur les ennemis et les battirent jusqu’à Choba Ceux qui étaient venus de Jerusalem et de tout le pays des montagnes, firent de même : car on leur avait aussi annoncé ce qui était arrivé dans le camp de leurs ennemis. Ceux qui fiaient en Galaad et dans la Galilée leur portèrent aussi de grands coups, jusqu’à ce qu’ils eussent atteint Damas et son territoire. »
  96. 10. LXX : « Entrés chez elle, ils la bénirent », etc.
  97. 11, 12. LXX : « Tu as fait tout cela de ta main, tu as fait beaucoup de bien à Israël. Que Dieu en ait bon plaisir ! Sois bénie à jamais du Seigneur tout-puissant. Et tout le peuple dit : Ainsi soit-il ! »
  98. 15. À la place du verset 15 de la Vulg., ou lit dans les LXX : « Toutes les femmes d’Israël accoururent pour la voir et elles la bénirent ; elles lui formèrent d’entre elles un chœur. Elle prit des thyrses dans sa main, et les donna aux femmes qui l’accompagnaient. Judith et les femmes qui étaient avec elle se couronnèrent d’olivier : elle s’avança à la tête de tout le peuple, conduisant en chœur toutes les femmes ; et tous les hommes d’Israël la suivaient, munis de leurs armes, portant des couronnes et faisant retentir des hymnes. »
  99. XVI, 2. Célébrez : LXX et Vulg. Commencez. Le traducteur primitif paraît avoir lu, au lieu de hallelû, une forme de chalâl, commencer.
  100. 3. Citation littérale du cantique de Moïse (Exod. xv, 3).
  101. 5. LXX : « Leur multitude encombrait les vallées, et leurs chevaux couvraient les collines. « Le même mot hébreu signifie torrent et vallée.
  102. 8. Le terme Titan (LXX, Vulg.) doit correspondre à l’hébr. gibborim, héros.
  103. 18. Après ce verset, les LXX ajoutent : « Mais vous vous rendez propice envers ceux qui vous craignent. Car c’est peu que de vous offrir des victimes, même d’agréable odeur ; et toute la graisse des holocaustes qui vous sont offerts n’est pas d’un grand prix. »
  104. 23. Elle offrit toutes les armes d’Holoferne : cet usage existait chez les Juifs (I Sam. xxi. 9). — En anathème. hébr. cherem, comme une chose absolument consacrée à Dieu et soustraite à l’usage des hommes. — D’oubli : ce mot qui n’est pas dans les LXX, est diversement expliqué. Selon plusieurs, ces armes déposées dans le Temple, devaient préserver de l’oubli l’événement qu’elles rappelaient ; selon d’autres, au contraire, elles devaient faire oublier les malheurs passes d’Israël.
  105. 27. Ce verset manque en grec et dans les anciennes versions.
  106. 28. Demeuré… dans la maison de son mari. LXX : « elle parvint à l’âge avancé de cent cinq ans, dans la maison de son mari. » La vers. syriaque donne aussi ce nombre comme celui des années de la vie entière de Judith. On l’enterra. dit le grec, dans la caverne de Manassès, son époux.
  107. 29. Les LXX ajoutent : « Avant de mourir, elle distribua ses biens aux plus proches parents de Manassès et à ses plus proches parents. »
  108. 31. Ce verset ne se lit que dans la Vulgate. On ne trouve nulle part mémoire de cette solennité dans l’histoire juive.