Bibliographie de l’anarchie.djvu/Avertissement

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AVERTISSEMENT AU LECTEUR




Cette bibliothèque ne se présente pas comme définitive : elle ne pourrait l’être, étant donnée la façon dont elle fut composée. Depuis longtemps déjà je m’occupais, entre autres travaux, de réunir les documents nécessaires à l’élaboration d’une bibliographie aussi complète que possible — que j’espère pouvoir publier un jour — lorsque des camarades me proposèrent d’imprimer un recueil court et succinct. Ce recueil, le voici.

J’ai négligé d’y insérer un très grand nombre de détails d’un intérêt secondaire et, d’autre part, l’ayant composé en deux mois, le temps m’a manqué pour faire disparaître les lacunes qui, en certaines parties, ne sont que trop évidentes. Il en résulte une inégalité, un manque de proportions entre les différents détails, que je suis le premier à reconnaître.

Cette inégalité paraît inévitable par suite des difficultés qui s’imposent à l’inventaire de la plus grande partie des publications anarchistes. Ces écrits, rédigés en plus de vingt langues, épars en plus de trente pays, s’espaçant pendant toute la durée de ce siècle, disparaissent pour la plupart, littéralement absorbés, mis hors d’usage par la grande circulation nécessaire à la propagande, quand ils ont échappé aux poursuites continuelles et aux saisies policières ; il ne faut pas compter qu’ils trouvent un asile dans les bibliothèques publiques qui, presque toutes, ne s’occupent qu’avec indifférence et, quant aux plus actifs propagandistes, il leur arrive le plus souvent d’être moins en situation que personne de former des collections, étant les plus exposés à la misère, à la prison et à l’exil, que la société bourgeoise leur dispense libéralement.

Cependant une partie assez importante de ces publications, même parmi les anciennes, a été conservée et je dois remercier les camarades et amis qui me les ont communiquées en même temps que ceux qui n’ont épargné ni le temps ni le travail pour faire paraître ce volume.

Suivant le programme que je m’étais tout d’abord tracé, je continuerai de réunir les matériaux pour une bibliographie plus importante, qui comprendra aussi les publications éphémères, omises dans cet essai, c’est-à-dire les manifestes, placards, feuilles volantes, etc., ainsi que les articles les plus importants des différents journaux.

Car c’est dans les journaux surtout que peuvent être suivis les progrès constants de l’élaboration de l’idée anarchiste. Si le bibliographe ne veut pas être uniquement un bibliophile, s’il veut en même temps voir en historien, son travail est assez ingrat et ne lui ménage que de maigres satisfactions : esclave de la parole imprimée, il doit — pour faire une bibliographie et non pas une histoire — se résoudre parfois à paraître négliger de sympathiques et actifs militants qui, par hasard, n’auront laissé que peu de traces littéraires, alors qu’il mentionner des écrits médiocres qui, par hasard encore, auront eu la chance d’être imprimés.

Pour remédier à cet inconvénient, je me suis efforcé de disposer les matières de cette bibliographie autant que possible par ordre chronologique et selon la successive évolution des idées.

Je compte sur les camarades de tous les pays pour m’aider à faire de ce premier essai une œuvre plus digne de notre idée ; je leur demande de me signaler les corrections et les additions nécessaires et de me faire parvenir toutes les publications anciennes ou nouvelles qu’ils voudront bien me confier. Elles ne seront pas perdues : j’ai pris des mesures pour en assurer la conservation ; qu’ils ne dédaignent pas de me communiquer même les documents les plus éphémères car ce sont ceux qui s’égarent le plus vite et sont les plus difficiles à retrouver.


M. NETTLAU.

36, Fortune Gate Terrace
Willesden, London, N. W.
Angleterre.

31 décembre 1896.




Le lecteur est prié de tenir compte des corrections indiquées
aux
errata, placés à la fin du volume.