Bibliothèque historique et militaire/Histoire générale/Livre XX

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Histoire générale
Traduction par Vincent Thuillier.
Texte établi par Jean-Baptiste Sauvan, François Charles LiskenneAsselin (Volume 2p. 859-865).
FRAGMENS
DU

LIVRE VINGTIÈME.


I.


Antiochus tient conseil avec Les Étoliens.


Ils choisirent trente personnes parmi les Apoclètes pour tenir conseil avec le roi..... Le roi ayant convoqué les Apoclètes, tint conseil avec eux sur les affaires présentes. (Suidas in Ἀπόκλητοι.) Schweigh.


II.


Réponse des Béotiens aux ambassadeurs d’Antiochus.


Antiochus avait envoyé des ambassadeurs aux Béotiens. Ceux-ci lui répondirent : « Quand le roi viendra vers nous en personne, alors nous verrons ce que nous aurons à répondre. » (Ambassades.) Dom Thuillier.


III.


Ambassades des Épirotes et des Éléens auprès d’Antiochus.


Pendant qu’Antiochus séjournait à Chalcis, vers le commencement de l’hiver il lui vint des ambassadeurs de la part des Épirotes et des Éléens, Charops pour les premiers, et Callistrate pour les autres. Charops le supplia de ne pas engager les Épirotes à avoir les premiers la guerre avec les Romains, et de faire attention que leur état était le premier qu’ils rencontreraient en venant d’Italie dans la Grèce ; que si, commandant dans l’Épire, il était en état de les défendre, tous les ports et toutes les villes lui seraient ouverts ; que s’il se voyait dans l’impuissance de les secourir, il voulût bien leur pardonner le refus qu’ils faisaient de le recevoir, et n’imputer ce refus qu’à la crainte qu’ils avaient d’être accablés par les Romains. Pour Callistrate, il pria le roi d’envoyer aux Éleens du secours contre les Achéens, qui avaient pris la résolution de leur déclarer la guerre, et de la part desquels ils craignaient une irruption. Le roi répondit à Charops, qu’il députerait chez les Épirotes pour délibérer avec eux sur ce qu’il convenait de faire, et il envoya aux Éléens mille hommes de pied, à la tête desquels il mit Euphane, Crétois. (Ambassades.) Dom Thuillier.


IV.


Les Béotiens.


Les affaires de ce peuple dépérissaient depuis long-temps, et l’ancienne gloire de leur gouvernement s’était presque évanouie. Au temps de la bataille de Leuctres leur réputation et leur puissance avaient fait de grands progrès ; mais dans la suite, sous la préture d’Amœocrite, l’une et l’autre s’affaiblirent, et enfin prenant tout autre route que celle qu’ils avaient auparavant suivie, ils perdirent toute la gloire qu’ils s’étaient acquise. Voici comment la chose arriva. Les Achéens, par une alliance faite avec eux, les avaient engagés à prendre les armes contre les Étoliens. Ceux-ci fondent avec une armée sur la Béotie. Les Béotiens s’assemblent en corps d’armée, et, sans attendre les Achéens qui devaient venir à leur secours, en viennent aux mains avec leurs ennemis. Défaits, ils se laissèrent tellement abattre, que depuis ce temps-là ils n’osèrent plus rien entreprendre pour recouvrer leur première splendeur, ni se joindre par décret public aux autres Grecs dans quelque expédition qu’on leur proposât. Ils ne pensèrent plus qu’à boire et à manger, et ils firent l’un et l’autre avec tant d’excès, qu’ils devinrent sans courage et sans force. Il est bon de marquer ici par quels degrés ce changement se fit.

Après leur défaite, ayant abandonné les Achéens, ils se joignirent à l’état des Étoliens, dont ils se séparèrent peu de temps après, lorsqu’ils les virent marcher contre Démétrius père de Philippe. Ce prince ne fut pas plutôt entré dans la Béotie, que, sans se donner le moindre mouvement pour le repousser, ils se livrèrent aux Macédoniens. Comme il restait encore parmi eux quelque faible étincelle de l’ancienne vertu, quelques-uns portèrent ce joug avec impatience. On s’éleva vivement contre Ascondas et Néon, l’un aïeul, et l’autre père de Brachylles, lesquels étaient les plus ardens pour le parti des Macédoniens. Cependant la faction d’Ascondas l’emporta : on va voir comment.

Antigonus, après la mort de Démétrius, ayant été fait tuteur de Philippe, venait par mer à l’extrémité de la Béotie pour je ne sais quelles affaires. À la hauteur de Larymna, une tempête affreuse le surprit et jeta ses vaisseaux sur la côte, où ils restèrent à sec. Le bruit se répand aussitôt qu’Antigonus devait faire une descente dans la Béotie. Sur cette nouvelle, Néon prend toute la cavalerie, dont il était capitaine général, et la conduit de tous côtés pour empêcher l’irruption. Il arrive où était Antigonus, fort inquiet et fort embarrassé. Il était facile d’incommoder là les Macédoniens ; mais Néon, contre leur propre attente, les épargna. Les Béotiens lui en surent bon gré ; mais les Thébains le trouvèrent très-mauvais. Quand, à la faveur du flot, les vaisseaux d’Antigonus purent continuer leur route, il commença par remercier Néon de ne l’avoir pas attaqué dans l’état où il était, et passa ensuite en Asie. Il conserva le souvenir de ce bienfait. Après avoir dans la suite vaincu Cléomène et s’être rendu maître de Lacédémone, il fit Brachylles gouverneur de cette ville. Ce ne fut pas la seule faveur que reçut cette famille : tantôt Antigonus, tantôt Philippe lui fournissaient de l’argent, et l’appuyaient de leur protection. Avec ce secours, bientôt elle se mit au-dessus de tous les Thébains qui lui étaient contraires, et les obligea tous, à l’exception d’un très-petit nombre, à se ranger du côté de la Macédoine. Telle est l’origine et du crédit que la famille de Néon avait chez les Macédoniens, et des libéralités qu’elle en recevait.

Pour revenir à la Béotie, tout y était dans un si grand désordre que, pendant près de vingt-cinq ans, les tribunaux demeurèrent fermés, les contrats suspendus, les procès indécis. Les magistrats occupés, tantôt à ordonner des garnisons, tantôt à marcher à quelque expédition, ne trouvaient pas le moment d’écouter les différends des particuliers. Les coffres publics étaient spoliés par quelques chefs qui prenaient de quoi distribuer aux citoyens pauvres, pour s’attirer leurs suffrages et en obtenir les premières dignités ; et le peuple penchait d’autant plus en leur faveur, qu’à l’abri de ces magistrats, il espérait éviter les peines dues à ses crimes, n’avoir rien à craindre de ses créanciers, et tirer quelque argent du trésor public. Celui qui contribuait le plus à cette corruption était un certain Opheltas. Tous les jours il formait quelque nouveau projet qui paraissait utile pour le présent, mais dont les suites devaient être funestes à l’état. Il s’introduisit encore une coutume pernicieuse : les pères qui mouraient sans enfans ne laissèrent pas leurs biens à leur famille, comme il s’observait autrefois ; ils les léguèrent à leurs compagnons de table pour être dépensés en commun. Ceux même qui avaient des enfans consacraient la plus grande partie de leur succession à l’établissement de ces sortes de confréries. Il était beaucoup de Béotiens qui avaient en un mois plus de repas à prendre que le mois n’avait de jours. Les Mégariens se lassèrent enfin d’un gouvernement si pitoyable, et se réunirent à celui des Achéens qu’ils avaient quitté ; car, dès le temps d’Antigonus Gonatas, ils ne formaient qu’un état avec les Achéens ; ils ne s’en étaient même séparés, pour s’unir aux Béotiens, que de leur consentement, et parce que Cléomène occupant l’isthme, ils ne pouvaient avoir nul commerce avec eux. Les Béotiens furent extrêmement blessés de cette désertion ; ils se crurent méprisés et coururent aux armes. Pleins de mépris pour les Mégariens, ils s’approchèrent de la capitale, sans penser que les Achéens viendraient au secours. Déjà ils faisaient leurs approches, lorsque, saisis d’une terreur panique, fondée sur le bruit qui courut que Philopœmen arrivait avec ses troupes, ils laissèrent leurs échelles, contre les murailles et se retirèrent en désordre dans leur pays. Quelque dérangé que fût le gouvernement des Béotiens, ils ne souffrirent cependant pas beaucoup des guerres de Philippe et d’Antiochus. Mais ils eurent beaucoup à souffrir dans la suite. La fortune sembla vouloir se dédommager, et, elle les traita cruellement, comme nous verrons plus bas. (Vertus et Vices.) Dom Thuillier.


Le prétexte dont les Béotiens couvraient leur haine contre les Romains était la mort de Brachylles et l’expédition que Flaminius avait entreprise contre Coronée pour venger les Romains, qui avaient été massacrés sur les routes ; mais la véritable raison de ce changement provenait, comme nous l’avons dit, de ce qu’ils s’étaient laissé corrompre : et en effet, lorsque le roi Antiochus se fut approché de Thèbes, les magistrats béotiens allèrent au-devant de lui hors de leur ville, eurent un entretien familier avec lui et le firent entrer dans leur ville. (Ibid.)


V.


Antiochus se marie dans Chalcis.


Antiochus, surnommé le Grand, ainsi que le raconte Polybe dans son livre xx, étant parti pour Chalcis en Eubée, y contracta un mariage, à l’âge de cinquante ans, au moment où il avait deux pesantes affaires sur les bras : la délivrance de la Grèce, comme il le déclarait lui-même, et la guerre avec les Romains. Épris d’amour pour une jeune fille de Chalcis, au milieu même de la guerre, il ne songea plus qu’aux apprêts de son mariage, et passait tout son temps dans les plaisirs et dans l’ivresse des festins. Cette jeune vierge était fille de Cléoptolème, un des plus illustres citoyens de Chalcis, et elle était de la beauté la plus remarquable. Il passa tout l’hiver à Chalcis, uniquement occupé de la célébration de son mariage, et laissa de côté tout soin des grandes affaires. Il donna à cette jeune fille le nom d’Eubé. Lorsqu’il eut été vaincu dans la guerre, il se réfugia à Éphèse avec sa nouvelle épouse. (Apud Athenæum, lib. x.) Schweigh.


VI.


Après la prise d’Héraclée par les Romains, les Étoliens envoient plusieurs fois à Rome des ambassadeurs, et sont obligés de se rendre à la foi des Romains. Trompés par le mot de foi, et instruits ensuite de la force de ce mot, ils en sont effrayés et rompent le traité. — Retour de Nicandre envoyé par les Étoliens à Antiochus, et sa conférence avec Philippe.


Phénéas, préteur des Étoliens, voyant, après la prise d’Héraclée, le danger qui menaçait l’Étolie, et se représentant les maux qui devaient fondre sur les autres villes, se hâta de députer à Manius pour demander une trève et la paix. Ses ambassadeurs furent Archédame, Pantaléon et Chalèse, qui abordèrent le consul, bien disposés à lui faire un long discours. Mais Manius ne leur en donna pas le loisir ; il les interrompit sous prétexte qu’il était trop occupé de la distribution des dépouilles d’Héraclée. Il leur accorda une trève de dix jours, et leur dit qu’il ferait partir avec eux Lucius, à qui ils n’auraient qu’à déclarer leurs intentions. Lucius arrive avec eux à Hypate ; les conférences se tiennent : les Étoliens, pour justifier leur mécontentement, rappellent les services qu’ils avaient rendus aux Romains. Mais Lucius les interrompant, leur dit que cette sorte d’apologie n’était plus de saison ; qu’ils avaient rompu avec les Romains ; qu’ils s’étaient attiré eux-mêmes la haine qu’on avait pour eux ; que leurs services passés leur étaient maintenant inutiles ; qu’il ne leur restait qu’un moyen de se remettre bien avec les Romains, qui était de recourir aux prières et de supplier le consul d’oublier et de pardonner les excès où ils étaient tombés. Les Étoliens, après avoir long-temps délibéré sur cette affaire, résolurent enfin de laisser le tout à la discrétion de Manius, et de s’abandonner à la foi des Romains, sans savoir à quoi il s’engageaient, et ne prétendant par là que se rendre Lucius plus favorable. En quoi ils s’abusaient grossièrement ; car chez les Romains s’abandonner à la foi, c’est se soumettre absolument au vainqueur.

Le décret ratifié, ils envoyèrent Phénéas avec Lucius pour faire connaître au consul ce qui avait été résolu. Présenté à Manius, après avoir dit quelque chose pour la défense des Étoliens, il conclut en disant qu’il avait été réglé chez eux qu’ils s’abandonneraient à la foi des Romains. « Cela est-il ainsi ? » reprit le consul. Quand ils l’en eurent assuré : « Hé bien, continua le consul, il faudra donc qu’il ne passe en Asie aucun Étolien, soit comme particulier, soit comme homme public ; en second lieu, que vous me livriez Dicéarque, et Ménestrate Épirote (qu’on disait être entré dans Naupacte avec des troupes), et avec Amynandre et ceux des Athamaniens qui l’ont suivi dans sa révolte contre les Romains. » Phénéas ne lui permit pas d’aller plus loin. « Ce que vous me demandez, lui dit-il, n’est ni juste ni selon l’usage des Grecs. » Ici Manius haussant le ton, moins par colère, que pour faire sentir aux députés à quoi les Étoliens étaient réduits et leur inspirer une extrême teneur : « Il vous sied bien vraiment, petits Grecs, répondit-il, de m’alléguer vos usages, et de m’avertir de ce qu’il me convient de faire, après vous être abandonnés à ma foi. Savez-vous qu’il dépend de moi de vous charger de chaînes ? » Et sur-le-champ il en fit apporter, ainsi qu’un collier de fer qu’il ordonna qu’on leur mît au cou. Phénéas et les autres députés furent si effrayés, que leurs genoux ployaient, et qu’ils étaient tout hors d’eux-mêmes. Lucius et quelques autres tribuns qui étaient présens prièrent Manius d’avoir des égards pour le caractère d ambassadeur dont ces Grecs étaient revêtus, et de ne pas les traiter en rigueur. Le consul se radoucit et laissa parler Phénéas, qui dit que les magistrats des Étoliens feraient tout ce qui leur était ordonné ; mais que les ordres devaient être portés au peuple, si l’on voulait qu’ils fussent exécutés, et qu’il demandait pour cela une nouvelle trève de dix jours. Cela lui fut accordé, et on se sépara.

Les ambassadeurs, de retour à Hypate, rapportèrent aux magistrats tout ce qui leur était arrivé et tout ce qui leur avait été dit. Ce fut alors que les Étoliens sentirent à quoi ils étaient exposés, faute d’avoir connu ce qu’ils faisaient en s’abandonnant à la foi des Romains. Aussitôt on écrivit aux villes, on convoqua la nation pour délibérer sur les ordres qu’on leur donnait. Mais le bruit des mauvais traitement qu’avaient reçus les ambassadeurs avait prévenu les lettres, et toute la multitude en avait été indignée au point que personne ne voulut se trouver à l’assemblée, et qu’il fut par conséquent impossible de délibérer. Une autre chose encore ralentit les négociations. Dans ce temps-là, Nicandre arriva d’Asie à Phalère, dans le golfe de Malée, d’où il était parti, et dès qu’il eut fait connaître au peuple la bonne volonté qu’Antiochus avait pour lui et les promesses dont il était chargé de la part de ce prince, c’en fut assez ; on ne pensa plus à la paix, et on laissa tranquillement passer les dix jours de trève sans rien conclure pour finir la guerre.

Il arriva à ce Nicandre, en revenant, une aventure singulière que je ne puis passer sous silence. Il y avait douze jours qu’il avait fait voile d’Éphèse lorsqu’il entra dans le port de Phalara. Sur la route, ayant découvert que les Romains étaient à Héraclée, et que les Macédoniens, quoique hors de Lamia, campaient cependant assez près de cette ville, il fut assez heureux pour porter, sans être aperçu, tout ce qu’il avait d’argent dans Lamia. La nuit venue, il voulut passer entre les deux champs pour gagner Hypate, mais il tomba dans le quartier d’une élite de Macédoniens qui le saisirent et le menèrent à Philippe, qui était alors à table. Il semblait ne pouvoir éviter un de ces maux, ou d’essuyer toute la colère du roi de Macédoine, ou d’être livré aux Romains. On annonce Nicandre à Philippe, qui commande qu’on ait soin de lui et qu’on ne le laisse manquer de rien. Au sortir du repas, il rejoint Nicandre, et, après s’être plaint que les Étoliens eussent été assez insensés pour donner entrée dans la Grèce aux Romains et ensuite à Antiochus, il l’exhorta à avertir les magistrats, au moins dans les circonstances présentes, d’oublier le passé, de rechercher son amitié, et de faire en sorte qu’eux et les Macédoniens ne travaillassent pas à se détruire réciproquement les uns les autres. À l’égard de Nicandre, il lui recommanda de n’oublier jamais la bonté qu’il avait pour lui ; il le renvoya avec bonne garde, et ordonna à ceux qui le conduisaient de ne le pas quitter qu’il ne fût entré dans Hypate. Cela fut ponctuellement exécuté. Nicandre revint sain et sauf dans sa patrie, non sans être extrêmement surpris du bonheur extraordinaire qu’il avait eu dans cette occasion. Depuis ce temps-là, il garda toujours une forte inclination pour la maison de Macédoine. Sa reconnaissance lui coûta cher du temps de Persée ; car, comme il ne s’opposait qu’à contre-cœur aux entreprises de ce prince, il fut soupçonné et accusé d’avoir avec lui des intelligences. Il fut appelé à Rome pour y rendre compte de sa conduite, et il y mourut. (Ambassades.) Dom Thuillier.


Corax est une montagne entre Callipoli et Naupacte.

Aperantia est une ville de Thessalie. (Steph. Biz.) Schweigh.


VII.


Ambassade des Lacédémoniens auprès du sénat romain.


Les ambassadeurs envoyés à Rome par les Lacédémoniens arrivèrent alors, sans y avoir rien obtenu de ce qu’ils espéraient. Il s’agissait des ôtages et de leurs bourgs. Sur le dernier point, le sénat répondit qu’il donnerait ses ordres aux députés qui devaient aller dans la Laconie, et à l’égard des ôtages, qu’il voulait examiner encore cette affaire. Il fut encore question des bannis ; sur quoi la réponse du sénat fut qu’il était fort surpris que les Achéens ne les rétablissent point dans leur patrie, puisque Sparte avait été remise en liberté. (Ambassades.) Dom Thuillier.


VIII.


Le sénat romain reconnaît les services que Philippe avait rendus à la république pendant la guerre contre Antiochus.


Les ambassadeurs de Philippe étant entrés dans le sénat, firent valoir tant qu’ils purent le zèle et la vivacité avec laquelle leur maître avait défendu contre Antiochus les intérêts de la république, et ils n’eurent pas fini, que le sénat, par reconnaissance, permit à Démétrius, qui était à Rome en ôtage, de retourner chez le roi son père ; il promit encore que Philippe serait déchargé du tribut qu’on avait exigé de lui, si dans la guerre présente il demeurait constamment fidèle aux Romains. On donna aussi la liberté de se retirer aux ôtages des Lacédémoniens ; on ne retint qu’Arménas, fils de Nabis : mais quelque temps après il fut attaqué d’une maladie qui l’emporta. (Ibid.) Dom Thuillier.