Cham - Albums du Charivari/Les folies du jour
bottines ; mais, comme je suis membre de la nouvelle
société pour l’abolition du luxe chez les femmes, je t’ai
acheté une paire de sabots.
LE LAC DU BOIS DE BOULOGNE.
— Monsieur ! vous n’avez pas le droit d’aller dans ce trou ! il fait partie de la glissade réservée. |
Reçu au cercle réservé de patinage avec toute boules blanches. |
Se faisant suivre par un domestique qui s’approche chaque fois que vous allez vous asseoir.
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— M’sieu, vous n’avez pas le droit de patiner ici, c’est un ruisseau réservé ! le cercle des patineurs du faubourg Saint-Marceau. |
À L’EXPOSITION DES CHIENS.
— Sapristi ! ils ont fait une erreur dans le livret ! ils appellent mon chien Tartempion, et moi, Tartempion, son propriétaire, je figure sous le nom de Médor. |
— Vous n’avez pas votre carte d’exposant, vous ne pouvez pas entrer. — Mais vous voyez bien que mon chien me reconnaît. — C’est pas à lui à vous reconnaître, c’est à moi. — Si j’avais su cela plus tôt, au lieu de lui donner toujours du sucre, je vous l’aurais donné à vous. |
— Ah ! dam ! monsieur, c’est ici la salle des refusés, vous devez bien penser qu’ils ne sont pas contents. |
— Mon pauvre Azor ! les chiennes ne le regardent plus à c’te heure. T’as pas la médaille, toi, pauvre ami ! |
— Faut pas avoir peur de vous noyer, c’est toujours du bien que vous faites au brave homme qui vous repêchera ; c’est quinze francs que vous lui donnez. Plus que vous restez au fond, plus qu’il est payé : faut pas craindre ! |
— Va y avoir une bataille, c’est sûr ! Voilà le Monitor et le Merrimac qui vont se rencontrer ! |
Rêvant que son élève fait de rapides progrès. | — Animal ! tu as vu que je buvais ! tu pouvais donc pas me tendre la perche ! — En entrant tu m’as dit que l’eau était bonne… j’ai cru que tu buvais pour t-en régaler ! |
AU CONCOURS GÉNÉRAL.
— Mon petit ami, comprenez-vous le sens de la version ? — Monsieur, une chose m’embarrasse : je ne puis m’expliquer si c’est du Bourgogne ou du Bordeaux. |
— Charles, vous n’allez donc pas au concours général ? — Non, p’pa, le vin me fait mal. |
Un moët grand mousseux se faufilant parmi les bouteilles du concours général.
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— Et ta version au concours ?… Je parie que tu n’as rien terminé ? — Si, maman ; j’ai fini ma bouteille de vin. |
— Monsieur, mes sincères compliments sur votre discours latin ! je n’y ai pas remarqué la moindre faute de français ! |
S’habillant en collégien pour faire endiabler les parents à domicile.
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— Mon ami, il serait temps de quitter les prix depuis quinze jours que tu les portes sous le bras. — Non, maman. Le proviseur a dit dans son discours que les succès du collège vous suivent toute la vie. |
— Polisson, il n’y a qu’une heure que tes vacances ont commencé et tu as déjà coupé les cheveux de ta petite sœur ? — Le temps qu’on mettait à la peigner la dérobait à ma tendresse. |
— Qu’est-ce qu’il a donc pu dire dans son discours latin ? — Comme je n’y ai rien compris, je suppose qu’il a traité de la question du Schleswig-Holstein. |
Ce pauvre Abd-el-Kader rentrant à son hôtel après avoir subi l’épreuve du discours latin.
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Abd-el-Kader ne voulant plus sortir de chez lui depuis qu’on lui a fait avaler le discours latin du grand concours.
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Faute d’Abd-el-Kader, M. Piédeloup, chef d’institution, paye à déjeuner à un turco pour qu’il préside sa distribution de prix.
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— Pas de prix ! paresseux ! il faudrait que ton père soit toujours derrière toi pour te faire avancer dans tes classes. |
— Faudrait lui acheter des effets pour les vacances ! — Bah ! nous le conduirons aux bains de mer, nous n’aurons besoin de lui acheter qu’un caleçon. |
— Les enfants de madame sont en vacances. — À quoi voyez-vous cela ? — Aux cheveux de madame qui blanchissent. |
— Ma chère amie, puisque tu veux que les collégiens passent leurs vacances à la maison, je vais aller me réfugier pendant ce temps-là dans leur collège. |
— Mon ami, voici la note de ma couturière. — Madame, j’ai lu la brochure… — Ah ! tant mieux ! vous payerez alors. Vous avez lu sans doute le paragraphe qui traite des endosseurs ? |
— Un cachemire en osier tout neuf ! tu vas te faire donner sur les doigts par la nouvelle société pour l’abolition du luxe chez les femmes. |
— Adélaïde ! je te défends de sortir comme ça ! — Mon ami, la fameuse brochure m’a convertie. Je veux désormais faire des économies sur les étoffes de mes robes. |
— Saperlotte ! C’est trop fort ! Juste au moment où l’on prêche l’économie aux femmes ! Voici la mienne qui me donne deux jumeaux. Je vais aller me plaindre à M. Dupin. |
— Ma chère amie, c’est une horreur ! On veut réduire les femmes au nécessaire ; ils sont dans le cas de nous faire dégraisser. |
— Vous allez me faire tout de suite quinze robes. Il faut que je me dépêche de monter ma garde-robe avant que mon mari ait lu la brochure de M. Dupin. |
— J’ai cru que tu ne mettais jamais de papillotes. — Faut bien que la brochure de M. Dupin me serve à quelque chose ! |
— Ma chère amie, la brochure de M. Dupin ! je ne veux plus de toutes ces fanfreluches, tu te coifferas désormais comme moi ! |
M. et Mme Prudhomme ayant envoyé une invitation à dîner à Abd-el-Kader qui n’a pas répondu et qui doit par conséquent venir.
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Gladiateur et son jockey se mettant à manger à leur aise jusqu’aux prochaines courses d’Epsom, époque à laquelle ils reprendront l’entraînement.
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— Je vise à la timbale d’argent ! pourvu qu’il ne pleuve pas mardi ! — Qu’est-ce que cela te fait ? — Tiens ! une timbale avec de l’eau dedans, ça me dégoûte ! |
— Pourquoi ne concourrais-tu pas pour la montre en or ? — Est-ce que je saurais grimper ! — C’te bêtise ! tu te feras pousser par ton député. |
Abd-el-Kader voyant clairement maintenant que l’Algérie est française.
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— Donnez-lui le prix d’orthographe — Mais elle ne fait que des fautes ! — Je les lui ai pardonnées. |
— Mon ami, il faut être juste ; comment veux-tu que ce chien te respecte, il a eu une médaille et tu n’es seulement pas décoré ! |
— Si tu ne veux pas travailler à ton collège, faut que tu choisisses un état ! — Je veux bien. Lesquels qui sont en grève ? |
PARISIENS À LA CHASSE.
— Mais qu’est-ce que vous avez donc à tourner autour de ce lièvre ? — Parbleu ! Je ne voudrais pas tirer sur le côté que j’aime, j’ai des préférences ! |
— Je vais me donner un coup de peigne ; cette bête m’en respectera d’autant, car elle me paraît avoir un faible pour la coiffure. |
LE VIGNOBLE DE M. JOSEPH PRUDHOMME.
— Monsieur Prudhomme, comment faut-il procéder avec vos raisins ? — J’entends que l’on traite les noirs aussi bien que les blancs ! Nous ne sommes pas ici dans l’Amérique du Sud. |
LE JEU DU CRICKETT.
— Fallait me prévenir que le point se marquait tout seul, je lui aurais payé une ardoise ! |
LE JEU DU CRICKETT.
— Vous allez nous expliquer comment cela se joue, le crickett ! Faut-il commencer ! — Tout à l’heure. Le chirurgien qui doit remettre les bras et les jambes n’est pas encore arrivé. |
Au jeu de crickett avoir l’œil constamment sur la balle, de votre adversaire, sans vous occuper des voisins.
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— Très-bien ! tant que la balle de bois de votre adversaire n’atteint pas les trois bâtons que vous êtes chargé de protéger, vous devez être satisfait. |
Profiter de ce que vous êtes monté sur des fuseaux pour donner le change et mettre du doute dans le jeu de votre adversaire qui vise les trois bâtons.
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À UNE REPRÉSENTATION DE Roland à Ronceveaux
— Saperlotte ! j’ai le droit d’écouter ce morceau aussi bien que vous ! — Cadédis ! je vous dis que non. Je suis Basque, et ceci est le chant des Pyrénées ! |
— Comment, Adélaïde, te voilà à ton piano avec un casque et une cuirasse ? — Mon ami, j’étudie la partition de Roland ! elle doit être chantée ainsi. |
Mis complètement sur les dents, les artistes de l’Opéra finissant par chanter l’Africaine assis.
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M. Perrin se décidant à organiser son vaisseau comme celui du pont Royal, afin de rafraîchir un peu le sang de ses pensionnaires échauffés par trois représentations par semaine.
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MM. Siraudin et Clairville collaborant sous une douche à leur pièce du Déluge, afin d’être bien imprégnés du sujet.
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— Croyez-moi, madame Pipelet, nous allons voir le Déluge. Prenez votre parapluie et mettez vos socles ! |
— Quel spectacle désirez-vous. M. Abd-el-Kader ? — Rack-el-bal-di-Maz r-Rac ! — Je ne comprends pas ; mais je suppose que vous voulez dire le Pré-aux-Clercs. |
Cauchemar affreux de M. Dumas fils qui rêve qu’on lui fait jouer le principal rôle dans la pièce des Deux sœurs.
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