Chansons populaires de la Basse-Bretagne/René Lambal (deuxième version)
René Lambal, le garçonnet,
Va tous les jours, après son souper ;
Va tous les jours, après son souper,
Conduire ses chevaux (aux champs), tout seul.
Renée le Fur disait
A son frère aîné, un jour fut :
— René Lambal a été ici,
Je ne sais comment me débarrasser de lui.
— Ma sœurette, obéissez-moi,
Obéissez-moi et vous l’attraperez.
Allez filer dans la chambre blanche,
Tendez un piège dans votre giron,
René Lambal bonjourait,
Chez le vieux le Fur, quand il arrivait :
— Bonjour et joie à tous, en cette maison !
A-t-on fini de souper ici ?
— Oh ! oui, René, on a soupé,
Approchez-vous du côté du feu.
— Bonjour et joie à tous, en cette maison !
Ma douce jolie, où est-elle ?
— Elle est en train de filer, dans la chambre blanche ;
René Lambal, allez près d’elle.
Près d’elle quand il est arrivé,
Tourner le rouet il est allé ;
Il a passé son bras au cou de sa fille,
Et (fourré) son autre main dans son giron ;
Quand sa main dans le giron est allée,
Le petit piège s’est détendu.
— Seigneur Dieu ! mon pauvre cœur,
Elle a des dents, la chienne de ma maîtresse !
A mesure que René s’avance par la route,
Il s’arrête pour considérer la marque des dents ;
A mesure que René s’avance par le pré,
On peut suivre ses traces, au sang (qui tombe).
René Lambal disait
A sa mère, chez lui quand il arrivait :
— Faites-moi mon lit, faites-le commode,
Car mon petit cœur est mal à l’aise ;
Mon petit cœur est mal à l’aise ;
Elle a des dents, la chienne de ma maîtresse !