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Claude Paysan/030

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La Cie d’imprimerie et de gravures Bishop (p. 142-143).


XXX


La tempête avait passé de l’ouest à l’est ; dans sa colère, concentrée sur une mince lisière de terrain, elle avait tout ravagé. Le lendemain on voyait les granges renversées, les clôtures détruites, les arbres arrachés, couchés en travers du sol ; et, échoués dans les rigoles et les fossés taris, des entassements d’épis morcelés en hachures fines comme par un crible.

Dans son petit champ, Claude faisait une triste revue des dégâts qu’il avait subis. Malgré sa vaillance d’âme, il en ressentait un réel chagrin à cause de tout son travail perdu et de la robe neuve qu’il s’était proposé avec joie d’acheter à sa mère et qu’il ne pourrait plus maintenant.

… Elle y était allée elle aussi, la vieille Julienne, en compagnie de Fernande qui s’informait avec intérêt. Elles avaient parcouru toutes deux les pièces de terre, en avaient longé les cintres.

L’une se lamentait, gémissait doucement, jetait de brèves exclamations qui faisaient trembloter sa voix ; l’autre murmurait des paroles de consolation et de sympathique pitié.

— Claude, sans doute ne leur avait point parlé, alors, mais seulement de les voir réunies dans une peine commune, il se sentait en lui-même consolé… Il n’en voulait presque plus maintenant à l’affreuse tempête qui était venue dévaster ses moissons puisqu’elle lui valait ce nouveau rapprochement entre Fernande et sa mère.

Oui, vraiment, cette compensation le dédommageait, au fond…