Commencements/01/06

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Texte établi par Édition de l’A C-F,  (p. 62-71).

VI


Durant l’année 1623, la Compagnie de Montmorency tente d’imposer son poste de traite à elle : Québec. Les traiteurs viennent de France ; ils traversent tout d’abord l’Atlantique, voyage qui réserve des fatigues et des périls inouïs. À Tadoussac, ils transbordent leurs marchandises dans des barques ; ils sautent à bord avec elles, atteignent d’abord Québec, leur entrepôt principal, puis ils remontent le fleuve jusqu’aux Trois-Rivières, Cap de Victoire ou le Sault Saint-Louis.

D’autre part, les Indiens les plus éloignés qui participent à la traite partent de la Huronie. Pour se rendre au rendez-vous, ils doivent pagayer durant quarante jours au moins en descendant, et peut-être plus en refoulant le courant et retournant sur leurs pas. Ils ont à franchir, embarcations et marchandises sur le dos, un nombre respectable de portages ; enfin, pendant une bonne partie de ce parcours, ils sont exposés aux attaques dangereuses des Iroquois.

Chacun veut abréger sa propre route, diminuer ses propres fatigues. Et ainsi s’élève le conflit qui durera une couple d’années.

Vers la mi-juin, abordent à Québec les commis de la Compagnie. Puis le 4 juillet arrive Loquin qui est « en ce voyage lieutenant du dit sieur de Caën en son vaisseau ». Il s’avance plus loin dans le fleuve, et il rencontre Pont-Gravé « qui avait été avec une chaloupe à la rivière des Iroquois, pour persuader les sauvages de descendre à Québec ». Pont-Gravé assure à Loquin qu’il a réussi, et alors tous les deux rebroussent « chemin et s’en revinrent audit Québec sur cette espérance » ; ils croient qu’en vérité « ce serait une bonne chose s’ils (les Indiens) pouvaient descendre à ladite habitation, que cela relèverait de grandes peines et risque que l’on court ».

Tout d’abord, l’espérance est vaine. Après avoir attendu quelques jours, Des Chesnes et Loquin quittent donc Québec dans deux barques pour remonter le fleuve ; mais soudain, ils rencontrent seize canots ; ils rebroussent chemin avec ces Indiens et reviennent à l’Habitation d’où ils sont peu éloignés. Après cette traite partielle, ils repartent de nouveau.

Le 13 juillet, De Caën se présente à son tour. Lui aussi envoie DesChesnes pour ramener les Sauvages à Québec. Reçoit-il avis de l’opposition et de la résistance de ces derniers ? On ne sait, mais il quitte à son tour Québec le 16, et Champlain l’accompagne. « Nous fîmes voile, dit ce dernier, avec quatre barques, chargées de marchandises pour la traite ». C’est le triomphe des Indiens pour l’année 1623 au moins. Ils imposent leur lieu de traite : Cap de Victoire.

Sagard, le futur historien, narre les détails pittoresques de cette expédition dont il fait partie avec les Pères Nicolas Viel et Joseph Le Caron. Dans chaque pinasse se tient un missionnaire « pour contenir les matelots en leur devoir et prendre soin des prières qui se font soir et matin en tous les bords où les catholiques dominent ». C’est le temps des guerres de religion en France, et catholiques et protestants se querellent chaque fois qu’il faut choisir la proue ou la poupe pour réciter les prières. Puis, « tous les soirs on posait l’ancre, dit encore Sagard, et aux heures du jour que les vents nous étaient contraires on faisait halte, et pendant ce temps-là on s’allait promener sur la grève, et dans les bois clairs et ouverts ».

Ces barques, qui égrènent ainsi leurs psalmodies sur le fleuve, s’arrêtent aux Trois-Rivières ; les passagers visitent l’endroit et reçoivent un chaleureux accueil du missionnaire récollet qui y habite. Ils s’embarquent de nouveau, rêvant aux villages et aux villes que peut contenir cet immense et fertile pays, et ils arrivent le 23 juillet, une semaine après, au Cap de Victoire, « où déjà s’étaient cabanés le long du rivage, grand nombre de sauvages de diverses nations ». Des Chesnes annonce, en plus, que trois cents Hurons sont en route : Étienne Brûlé vient de les laisser au Sault de la Chaudière, sur l’Outaouais. Et le même jour abordent sur cet immense grève soixante canots d’Algonquins et de Hurons qui ramènent Du Vernet et d’autres Français qui ont hiverné en Huronie.

Bientôt tous les peuples de la coalition laurentienne sont rassemblés à quelques pas de Sorel, en face des nombreuses îles vertes du lac Saint-Pierre. Des conseils se réunissent, on pétune à l’envi. De graves problèmes se règlent. Ainsi, Algonquins et Hurons ne s’entendent plus très bien ; les premiers attendent les seconds au passage ; ils exigent de dispendieux péages et volent aussi quelquefois ; tous s’apaisent après un ajustement du différend.

Le 30 juillet, l’un des missionnaires célèbre la messe dans ce décor de fleuve bleu, d’îles vertes, de grèves sablonneuse se courbant vers l’embouchure du Richelieu. Plus tard, Champlain remet sur le tapis l’affaire du double meurtre de l’année 1616. Il voudrait que la justice suivît son cours et que les formes judiciaires s’implantassent dans la Nouvelle-France. Mais il cède enfin aux « raisons dudit sieur de Caën, qui me dit que Sa Majesté et mondit seigneur lui remettaient la faute ». Ce pardon, il ne l’accorde que malgré lui, car l’un des meurtriers a toujours conservé sa situation éminente parmi les sauvages.

Alors Champlain organise la cérémonie solennelle du pardon ; devant les nations sauvages assemblées, l’assassin doit avouer publiquement son crime, exposer la bienveillance des Français à l’égard des Indiens, répéter qu’il a mille fois mérité la mort et que des présents ne règlent pas le meurtre d’un Européen. La rémission de la peine une fois demandée et obtenue, « le sieur Guillaume de Caën, général de la Flotte, assisté du sieur de Champlain, et des capitaines de navires, prit une épée nue qu’il fit jeter au milieu du grand fleuve Saint-Laurent en la présence de nous tous, pour assurer aux meurtriers Canadiens que leur faute était entièrement pardonnée ».

Tout ce cérémonial important fut-il peine perdue ? Sagard répond affirmativement. Plus tard, de retour dans leur pays, les Hurons, dit-il, se moquèrent de la cérémonie du pardon, et accusèrent les Français de manquer de courage.

Par le nombre des sauvages présents, la traite de l’année 1623 rappelle celle de l’année 1618. Alors les traiteurs mettent les petits plats dans les grands pour engager les Indiens à revenir. Ils délibèrent « de faire quelques présents à toutes les nations, pour les obliger à nous aimer, et traiter bien les Français qui allaient en leur pays, pour les conserver contre leurs ennemis, et ainsi leur donner courage de revenir avec plus d’affection ».

Les Hurons acceptent de ramener encore onze Français : huit demeureront dans leurs villages, et trois reviendront l’année suivante pour la traite annuelle. Trois Récollets partent avec eux. Sagard relate lui-même les circonstances de cet embarquement. De Caën négocie le passage ; « lequel, dit-il, nous fit accepter chacun pour un canot moyennant quelque petit présent de haches, couteaux, et canons ou petits tuyaux de verre qu’on leur donna pour notre dépense. Toute la difficulté fut de nous voir sans armes qu’ils eussent désiré en nous plutôt que toute autre chose, pour guerroyer leurs ennemis, mais comme les épées et les mousquets n’étaient pas de notre gibier », les missionnaires expliquent par l’intermédiaire du truchement que leurs armes sont spirituelles, ce qui excite l’admiration parmi les sauvages.

Enfin, le 2 août, cette foule pittoresque se disperse dans les innombrables canots. Les marchands arriment dans leurs barques les fourrures et les soldes de marchandises, les matelots hissent les voiles, lèvent les ancres, et le 4 au soir, les embarcations mouillent devant l’Habitation. Les chefs ordonnent de visiter les pinasses ; ils y trouvent beaucoup de pelleteries que les matelots ont troquées avec les sauvages ; ils les mettent sous saisie : la Compagnie décidera si elle doit ou non permettre cette pratique. Ainsi se termine cette traite remarquable. Les Indiens ont obtenu le triomphe de leur poste : Cap de Victoire. Mais ils ne le maintiendront pas sans lutte.

Car l’année suivante, 1624, se pose encore le problème du lieu de la traite. Suivant Champlain, les vaisseaux français se présentent tard à Tadoussac. Seul, un petit navire de soixante tonneaux donne de ses nouvelles le 2 juin, et le commis Halard expédie des vivres, « s’en réservant un peu pour entretenir les sauvages, qui traitaient ordinairement avec les Rochelois ». Le 28 juin, Champlain apprend avec certitude l’arrivée prochaine des Hurons, Algonquins, et Bisserains qui sont mécontents de l’absence des traiteurs. Du Vernet apporte, le 1er  juillet, des nouvelles sûres de la venue des Sauvages « à la rivière des Iroquois ». En Huronie, ajoute-t-il, un Français est mort, neuf autres stationnent au même endroit, et quatre reviendront. Quelques-uns ont subi de mauvais traitements de la part des sauvages ; les autres, non.

Le 10 juillet, les sauvages vinrent cabaner proche de l’habitation ». Et, enfin, le 11, De Caën aborde à Québec ; deux barques chargées de marchandises s’embossent dans la crique. Et le 12, une première traite commence à Québec même. D’autres Indiens surviennent, mais le 14 du même mois, cette foire est terminée. Des sauvages s’éloignent avec Jean Richer.

Deux jours plus tard, le 16 juillet, Sagard se présente à Québec après avoir séjourné un an dans la Huronie. Et maintenant c’est lui qui s’empare du récit. Après un voyage assez pénible, mais riant et frais par bien des côtés, il est arrivé au Cap de Victoire, « où déjà était arrivé depuis deux jours le Truchement Brûlé, avec deux ou trois canots hurons, duquel j’appris la défense que les Montagnais et Algonquins leur avaient faite de passer outre, voulant à toute force qu’ils attendissent là avec eux les barques de la traite ».

Ces Montagnais et Algonquins n’entendent pas qu’on s’amuse avec leur décision d’imposer Cap de Victoire comme poste de traite. Tout d’abord, les Hurons ont voulu protester ; mais « ayant pensé leur résister, ajoute le même historien, ils s’étaient mis en hasard d’être tous assommés, particulièrement lui Truchement Brûlé, qui en avait été pour son sac à pétun, et craignait encore un autre plus mauvais parti, si on n’y apportait quelque remède ». Dans cette histoire, Brûlé, l’employé des Compagnies, joue un rôle favorable aux intérêts des traiteurs.

Gabriel Sagard veut passer outre avec ses Hurons, car ce qui l’intéresse, c’est de se rendre à destination ; il lance donc des reproches « à ces mutins, qui me dirent pour excuse qui si personne ne descendait, les barques seraient contraintes de les venir trouver, sans avoir la peine de traîner leurs femmes et leurs enfants jusques à Québec, où il n’y avait pas de quoi dîner pour eux ».

Montagnais et Algonquins s’avisent d’une ruse pour tirer des cadeaux des Hurons : ils disent à ces derniers que, de connivence avec les Iroquois, ils vont avertir ces ennemis de leur présence et occasionner un massacre général. Les Hurons se cotisent pour donner à leurs alliés des présents destinés à empêcher cette dénonciation.

Mais Algonquins et Montagnais n’osent violenter Sagard. Celui-ci en profite pour lancer son canot à l’eau « dès le lendemain de grand matin que tout le monde dormait encore, et n’éveillai que le Truchement pour me suivre ». Par suite de la crainte, ces voyageurs parcourent vingt-quatre lieues ce jour-là. En route, ils rencontrent deux barques chargées de marchandises de traite. Et le 16, des coups de canon saluent l’arrivée de Gabriel Sagard à Québec.

Les Hurons ont chargé ce bon Frère d’une mission. L’accomplit-il alors ? C’est probable, car Champlain et De Caën le retiennent à l’Habitation et lui offrent une collation. Alors, il doit « supplier les Capitaines français de bâtir une maison au-dessous du Sault Saint-Louis, pour leur abréger le chemin de la traite et les mettre à couvert de ce côté-là de leurs ennemis, qui sont toujours aux aguets pour les surprendre au passage, et en effet ce leur eut été une grandissime peine de faire tous les ans tant de chemin et courir tant de risques pour si peu de marchandises qu’ils remportent de Québec, laquelle leur peut être ôtée avec la vie par les Iroquois, c’est pourquoi je dis derechef qu’il serait nécessaire de bâtir une habitation au Sault Saint-Louis, pour la commodité des uns et des autres, des Sauvages et des Français ».

Les Hurons qui ont ramené Sagard troquent leurs pelleteries à Québec, mais les autres ?

Il faut maintenant quitter la narration de Sagard et revenir à celle de Champlain. Trois jours après la venue du premier, soit le 19, Champlain enregistre le départ de Guillaume de Caën pour se rendre aux Trois-Rivières et trouver les Indiens. Le 25 se répand jusqu’à l’Habitation la nouvelle que trente canots hurons sont arrivés à la rivière des Iroquois, et que même six Iroquois sont venus « pour confirmer l’amitié avec tous les sauvages » à la suite des négociations qui se poursuivent depuis le printemps de l’année 1622. Enfin De Caën retourne à Québec le 1er  août.

Deux grands événements distincts se sont donc produits du 19 juillet au 1er  août : la seconde partie de la traite annuelle, et la conclusion de la paix. Trop occupé par la reconstruction de l’Habitation alors en marche et par son départ pour la France, Champlain ne fournit aucun autre détail ; Sagard reste muet après avoir relaté les incidents de son passage au Cap de Victoire. Alors la traite et la signature de la paix ont-elles lieu au même endroit : Cap de Victoire ou Trois-Rivières ? Ou bien la première prend-elle place au Cap de Victoire et la seconde aux Trois-Rivières ? Après Sagard et Champlain, le Père Chrestien Le Clerq fournit sa version, écrite bien longtemps après celle des auteurs précédents, mais cependant bien nette.

Suivant ce Récollet, « soixante canots chargés de Castors, et autres pelleteries, et deux cents Sauvages », sont prêts à quitter la Huronie au printemps de l’année 1624 ; ils attendent le Père Joseph Le Caron « qu’ils voulaient absolument avoir avec eux, comme celui dans lequel ils mettaient toute leur confiance auprès des Français ». Cette année-là, « le rendez-vous général pour la traite était aux trois-rivières, où Monsieur de Champlain avait aussi invité les Iroquois pour y envoyer leurs députés ». Sur les instances du Gouverneur encore, le Père Le Caron avait envoyé deux Français aux Nipissings ou Sorciers, pour les convoquer à la même cérémonie. Ces derniers descendent « en même temps que les Hurons… au nombre de 13 canots ». De leur côté, les Iroquois sont présents au rendez-vous « au nombre de 25 canots chargés de pelleterie ».

Et le Père Le Clerq poursuit ainsi : « On n’avait jamais vu jusqu’alors, un concours de tant de nations différentes ; cependant il n’y eut point de troubles, par les ordres que donna Monsieur de Champlain ; il y avait des interprètes pour chacune ; on fit toutes les cérémonies ordinaires, de la chaudière de paix, des présents, des festins, et des danses, de la part de ces nations, auxquels les Français répondirent de même. Enfin, la paix tant désirée fut conclue entre les Iroquois, les Français, les Hurons, et nos autres alliés ».

Bien que Champlain ne mentionne que la rivière des Iroquois, dans son court récit, la version du Père Le Clerq semble tout à fait exacte quant aux cérémonies, à leur préparation, et même quant au lieu. Il reste possible cependant que la fin de la traite ait eu lieu au Cap de Victoire, et la conclusion de la paix aux Trois-Rivières.

L’année suivante, 1625, des incidents d’un genre nouveau marquent la traite annuelle. Champlain, demeuré en France, ne fournit aucune indication ; Gabriel Sagard donne quelques détails précis. Les Pères Joseph de la Roche d’Aillon et Jean de Brébeuf, dit-il, quittent le monastère de Notre-Dame des Anges, dans le mois de juillet, pour se rendre en Huronie ; les Jésuites viennent d’arriver et ils veulent organiser immédiatement leurs missions. Les religieux s’éloignent donc « pour les trois rivières, et de là au Cap de Victoire où se tenait la traite avec les sauvages de diverses contrées là assemblés ». Ils négocient leur passage, offrant « rassades, couteaux, chaudières et autres ustensiles ». Mais soudain, ils apprennent la mort du Père Nicolas Viel survenue dans des circonstances qui indiquent l’assassinat. Des groupes de Hurons paraissent mal disposés, leurs capitaines ne veulent pas répondre de la vie des missionnaires, et alors ceux-ci retournent à Québec.

En 1626, Champlain arrive bien tard après un séjour de deux années en France. Son navire n’entre dans le Saguenay que le 29 juin. Trente-cinq wigwams sont alignés sur la grève. Le 30 juin, une barque s’éloigne sans tarder, chargée de vivres pour l’Habitation, où sévit la famine, et de marchandises de traite.

Trop absorbé par ses nombreuses occupations, Champlain n’enregistre que bien peu de détails. La traite a lieu au Cap de Victoire. Plusieurs missionnaires s’y rendent afin de trouver passage pour la Huronie ; ce sont les Pères Joseph de la Roche d’Aillon, récollet, et les Pères de Nouë et Brébeuf. Ce dernier s’adresse en vain à plusieurs Indiens avant de trouver passage dans un canot ; tous refusaient : « Ils prenaient pour excuse qu’il était un peu lourd pour leur canot, ce qui était un honnête refus fondé sur la raison ».

Dans le Golfe, La Ralde établit un comptoir à Miscou ; il y laisse plusieurs hommes et des marchandises de traite ; le scorbut sévit durant l’hiver. La récolte de fourrures est bonne. De cette île, Raymond de la Ralde surveille depuis plusieurs années les contrebandiers. Ses navires de même que ceux de la Compagnie pratiquent la pêche à l’entrée de la baie des Chaleurs.

L’année suivante, en 1627, Champlain est aux prises avec un problème beaucoup plus vaste que la traite : la coalition laurentienne veut briser la paix qui règne depuis 1624 entre elle et la Confédération iroquoise. De grandes délibérations ont d’abord lieu aux Trois-Rivières. Puis la scène se transporte au Cap de Victoire où Champlain se rend lui-même, de même qu’Émery de Caën, le Frère Gervais Mohier, les traitants et les Indiens. Tous les esprits sont absorbés par les grands conseils où s’agitent les questions de paix et de guerre, l’envoi d’une ambassade, la libération de deux prisonniers iroquois, le baptême de Tregatin, un Algonquin des Trois-Rivières, et divers autres incidents. Ces événements ont attiré un nombre extraordinaire de sauvages ; et cette traite se signale, en conséquence, par son abondance, comme le révèle la phrase suivante de Champlain : « Ledit Émery ayant fait la traite qui fut l’une des bonnes (qui se fut faite il y avait longtemps) s’en retourna à Québec le dernier de Septembre et de là à Tadoussac porter ses pelleteries ».