À valider

Commentaire sur Des Délits et des Peines/Édition Garnier/20

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche


XX.
d’une espèce de mutilation.

On trouve dans le Digeste une loi d’Adrien[1] qui prononce peine de mort contre les médecins qui font des eunuques, soit en leur arrachant les testicules, soit en les froissant. On confisquait aussi par cette loi les biens de ceux qui se faisaient ainsi mutiler. On aurait pu punir Origène, qui se soumit à cette opération, ayant interprété rigoureusement ce passage de saint Matthieu : « Il en est qui se sont châtrés eux-mêmes pour le royaume des cieux. »

Les choses changèrent sous les empereurs suivants, qui adoptèrent le luxe asiatique, et surtout dans le bas-empire de Constantinople, où l’on vit des eunuques devenir patriarches et commander des armées.

Aujourd’hui, à Rome, l’usage est qu’on châtre les enfants pour les rendre dignes d’être musiciens du pape, de sorte que castrato et musico del papa sont devenus synonymes. Il n’y a pas longtemps qu’on voyait à Naples en gros caractères, au-dessus de la porte de certains barbiers : Qui si castrano maravigliosamente i putti.



  1. Leg. 4, § 2, lib. XLVIII, tit. viii. Ad legem Corneliam de sicariis. (Note de Voltaire.)