Constance Verrier/4

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Michel Lévy frères (p. 42-55).

IV


« Ah ! voilà ! reprit la Mozzelli, la contradiction est partout, et, quand on voit les aspirations de la conscience si mal secondées par la destinée, on arrive aux doutes les plus amers !

« Le vieillard approuva mon courage ; il eut l’air de l’admirer. Il déclara que j’étais un ange et qu’il voulait me servir de père. Je ne lui demandais que de me trouver une place de servante ; il m’offrit autre chose, mais avec tant d’art dans les expressions, que je n’y compris rien du tout, et le suivis, persuadée qu’il allait faire de moi une espèce de gouvernante respectable dans sa maison de campagne.

« Il appela une barque, m’y fit monter avec lui, et me conduisit à deux ou trois lieues de la ville, dans une délicieuse petite baie du côté de Recco : la mer d’un côté, les montagnes de l’autre, et, dans un coin bien abrité et bien vert, une villetta charmante, qui n’était gardée que par une vieille femme laide et un jardinier bossu.

« — Vous serez ici chez vous, me dit-il. J’habite Gênes, et je viens toutes les semaines passer ici la journée. J’aime la solitude et les fleurs. Vous aurez une bonne somme pour la dépense de la maison, que vous réglerez comme vous l’entendrez ; libre à vous de faire des économies. Je vous demande seulement de ne pas sortir sans moi et de ne recevoir personne. Je tiens aux mœurs avant tout.

« J’étais si fatiguée de la surprise foudroyante de la matinée, de mes larmes, de mes réflexions et de la promenade en mer, que je comprenais à peine ce qu’il me disait. Pourtant, lorsqu’il partit en me disant : À demain ! j’eus encore une espèce de terreur. Mais cela me parut chimérique. Que pouvais-je craindre dans cette maison où il me laissait libre et seule ? Ne serais-je pas à temps d’en sortir si je me sentais menacée de quelque outrage ?

« La vieille femme m’apporta à manger, et je lui demandai le nom de son maître.

« — Vous ne le connaissez donc pas ? répondit-elle ; il s’appelle Antonino.

« En même temps qu’elle me disait ce nom, le nom véritable du personnage me revint tout à coup, car je me souvenais fort bien de l’avoir aperçu quelquefois au théâtre ou à la promenade, et on l’avait nommé devant moi. C’était le comte***, un homme marié, un père de famille, fort estimé et fort riche.

« — Pourquoi me trompez-vous ? dis-je ingénument à la vieille ; je sais qui il est.

« — Je ne vous trompe pas, répondit-elle sans se déconcerter. Il s’appelle Antonino quand il vient ici. C’est un de ses petits noms, et, comme il aime à vivre seul de temps en temps, cette espèce d’incognito le dispense de recevoir des visites. C’est un homme un peu bizarre, assez mélancolique, mais très-doux et très-bon. Vous serez heureuse chez lui, soyez tranquille ! Le jardinier et moi avons ordre de vous obéir, et nous ne demandons pas mieux, ce qui vous prouve combien nous tenons à contenter notre maître.

« J’étais tout à fait rassurée. Je m’endormis jusqu’au matin.

« En m’éveillant dans cette chambre d’un luxe extraordinaire, la réflexion me revint : je fus surprise et inquiète. Probablement la vieille avait fait quelque bévue, et ce n’était pas là que je devais loger. Je me levai, je m’assurai que ce n’était pas la chambre du maître de la maison, j’examinai les appartements, le mobilier et le jardin. Tout était petit et magnifique : une vue délicieuse, des bosquets de cistes et de citronniers en fleurs, un isolement complet, quelque chose de splendide et de mystérieux à la fois.

« Je n’avais jamais rien vu d’aussi beau à ma disposition, et je n’avais pas eu l’idée d’un tel bien-être. Il me venait des pensées de bonheur et d’innocence. La solitude ne m’effrayait pas. Si, avec tout cela, me disais-je, je pouvais apprendre à chanter, car il me semble qu’ici j’aurai bien du temps de reste, rien ne me manquerait au monde, et je ne regretterais pas l’amour, qui n’est qu’un mensonge et une déception.

« Je me disais cela à ma manière, car je n’avais aucune culture d’esprit, et tout chez moi était instinct vague. Je savais lire et écrire incorrectement. Je parlais mal l’italien, n’ayant parlé que le patois dans ma montagne. Toute mon éducation s’était faite depuis trois mois en écorchant le français avec mon amant, et en fréquentant le théâtre, que j’adorais. J’avais une mémoire musicale extraordinaire, et quand je rentrais, je chantais en riant toutes les parties de l’opéra, musique et paroles. Ma voix, qui était fraîche et souple, me transportait dans un monde de rêveries où je ne distinguais rien de net, mais où je me plaisais tant, que mon compagnon s’en impatientait et m’en arrachait par des reproches et des moqueries.

« Ici, pensai-je, je pourrai chanter à mon aise, les jours où le patron n’y sera pas ; et, sur l’heure, je me mis à essayer ma voix dans le salon, cherchant à m’accompagner, d’un doigt, sur les touches du piano, et me faisant souffrir moi-même quand je ne rencontrais pas la note qu’il me fallait, mais chantant quand même, à tue-tête, mal ou bien ! À présent que je sais ce que c’est que chanter, je ne me fais aucune idée de ce que mon cri d’oiseau pouvait être dans ce temps-là.

« Je m’arrêtai toute confuse en voyant entrer le patron. Vous avez une voix superbe et une individualité musicale, me dit-il ; mais vous ne savez rien. Voulez-vous apprendre ?

« — Qui m’enseignera ? Je n’ai pas le moyen…

« — Vous aurez un excellent professeur ; je m’en charge. Sachez, ma chère enfant, que je ne prétends pas faire de vous une servante, mais une fille adoptive. Vous m’intéressez, et j’aime à faire le bien.

« Et, comme j’hésitais à accepter : — Qu’est-ce que vous avez donc ? reprit-il ; de la méfiance ? C’est mal ! Je vous croyais plus naïve. Mais je vois ce que c’est ; dans la compagnie d’un séducteur sans âme et sans principes, vous avez appris le doute. Guérissez-vous de cette maladie qui flétrit la jeunesse et qui m’offenserait. Je suis un homme sérieux, moi, et mon amitié pour vous a le désintéressement qui convient à mon âge et à ma raison.

« Il avait l’air si vrai que je lui demandai pardon de ma méfiance et le remerciai avec effusion. Il causa longtemps avec moi, me faisant subir une sorte d’examen de conscience, voulant connaître toute ma vie, mon caractère, mes idées, mes goûts, mes principes même. Il s’étonna de me trouver si inculte et, en même temps, il parut frappé de mon bon naturel, et approuva beaucoup la lettre que j’écrivis à mon infidèle, sous ses yeux, et qu’il se chargea de faire partir, ainsi que tous les chiffons et bijoux que j’avais laissés à l’hôtel, et dont je ne voulus rien garder.

« Il me quitta de bonne heure, et je ne le revis pas de la semaine ; mais il m’envoya des étoffes à choisir, du linge et des ouvrières pour me faire un trousseau. Bien que j’eusse carte blanche, je ne voulus prendre que les choses les plus simples, et me bornai au strict nécessaire d’une tenue de petite bourgeoise à la campagne. J’avais pourtant le goût de la parure, et cette discrétion me coûta beaucoup.

« Ce qui m’en consola fut de voir arriver un professeur de langues italienne et française et un maître de musique ; tous deux âgés et graves, qui me traitèrent comme une demoiselle de bonne maison et mirent tous leurs soins à m’instruire. Je me jetai dans le travail avec une ardeur fébrile, et je fis, en six mois, des progrès que d’autres ne font pas en six ans. J’y portais de l’orgueil, un orgueil de la conscience et du cœur, voulant alléger les sacrifices de mon bienfaiteur et lui en montrer ma reconnaissance.

« Il venait toutes les semaines passer la journée avec moi. Il arrivait de très-bonne heure, s’informait de mes études, examinait mes cahiers, écoutait mon chant, me donnait des avis très-éclairés et me choisissait mes lectures, m’apportant lui-même des livres à ma portée et me faisant lui rendre compte de ceux qu’il m’avait confiés la semaine précédente.

« Après cet examen paternel, il me faisait marcher pour ma santé et pour la sienne, disait-il. Je lui avais promis de ne jamais sortir de l’enclos qu’avec lui, et je lui tenais parole. C’est pour cela qu’il me faisait faire une promenade de deux ou trois heures, à pied, dans une immense prairie ondulée qui lui appartenait et qui entourait le parc. Sa causerie était charmante, élevée, instructive, aimable et persuasive, au point que je peux bien dire n’avoir jamais retrouvé un ami aussi distingué et aussi parfait. Ses manières et son langage étaient d’une chasteté exquise. Jamais un mot, jamais une idée qui pussent justifier les appréhensions vagues que j’avais conçues le premier jour. J’avais en lui désormais une confiance absolue, aveugle. Je m’appuyais sur son bras comme si j’eusse été sa propre fille, et je baisais ses mains blanches avec religion. Il souriait doucement, sa belle figure fine et aristocratique avait une expression de sérénité incroyable. Quand il arrivait et quand il me quittait, il me donnait un baiser au front, et jamais je ne voyais reparaître sur son visage l’étrange sourire qui m’avait effrayée, par instants, à notre première rencontre.

« Après la promenade, il prenait avec moi son repas du soir, s’enfermait ensuite dans son cabinet pour travailler à une espèce d’ouvrage scientifique qu’il refusait de me faire lire, disant que j’étais trop jeune, et il partait avant mon réveil du lendemain.

« J’étais parfaitement heureuse, et, chose horrible à dire, jamais je ne me suis retrouvée dans les conditions d’une félicité si pure et si complète. Les premières révélations de mon éducation, bientôt suivies de notions plus étendues, m’ouvraient l’intelligence et le cœur à des joies dont je n’avais pas soupçonné l’existence. Tout m’apparaissait comme dans la riante lumière du matin, tout se déroulait devant moi avec la majestueuse rapidité d’un lever de rideau sur une scène splendide. Chaque jour, chaque instant était une initiation. La littérature et la musique m’ouvraient des perspectives radieuses où je m’élançais comme un enfant conduit par un bon génie dans un jardin magique.

« En même temps que mon esprit ouvrait ses ailes, mon cœur, ma raison, ma conscience, oserai-je dire, hélas ! ma religion, s’épanouissaient en moi comme les fleurs du ciel sur un sol béni. Je me sentais faite pour aimer le beau et le bien, et, en apprenant à les connaître, j’étais effrayée d’avoir passé à côté des abîmes du désordre et du vice.

« Quelquefois, j’en étais affectée au point de pleurer amèrement la souillure d’une première faute, et de dire à mon bienfaiteur que je ne me la pardonnais plus depuis que j’en comprenais la gravité.

« Mais il me rassurait avec une bonté charmante. — N’y pensez pas, je vous le défends, me disait-il ; oubliez cela comme un mauvais rêve. Dieu pardonne à ceux qui ne savent pas ce qu’ils font. C’est à présent que vous pourriez devenir coupable ; mais il y a six mois vous n’existiez réellement pas. Pardonnez-vous donc aussi à vous-même les malheurs passés. Pour moi, je ne vous en parle jamais, je n’y pense pas, et il me semble que vous êtes aussi pure qu’un petit enfant.

« Ces généreuses consolations me guérissaient par enchantement. Il me semblait qu’elles faisaient rentrer la virginité dans mon cœur. Je m’abandonnais aux joies senties d’une innocence dont je savais maintenant le prix. Aucun désir de changer d’existence, aucun besoin d’amour, aucun souvenir de ma vie agitée et ardente, aucun regret de l’affection brisée. J’avais perdu un amant et j’avais conquis la vertu ! Certes, j’avais gagné au change : et la vertu si facile, si aimable dans des conditions de sécurité si touchantes et si profondes ! J’aimais le comte littéralement comme un ange gardien, comme un être sacré, comme un père ! « Eh bien ! voyez si je n’aurais pas le droit d’être un esprit révolté, un démon, un ange de ténèbres, à l’heure qu’il est ! Tout ce bonheur, toute cette chasteté étaient un effroyable mensonge, une imposture à faire rougir le ciel ! »

— Bah ! vous exagérez ! dit la duchesse. Tout cela était vrai, et le comte était sincère. Seulement, peu à peu, par la suite, involontairement sans doute, et par la force des choses…

— Oui, oui, reprit la Mozzelli, vous croyez qu’un jour vint, où l’amour surprit les sens du vieillard et où il me fit payer ses bienfaits par d’outrageantes propositions ?


— Ou bien, reprit la duchesse, il était habile et vous donnait confiance, voulant vous persuader et non vous surprendre. C’est perfide, mais il y a des perfidies ingénieuses et délicates.

— Vous n’y êtes pas, reprit la cantatrice. C’est pire que tout ce que vous pouvez imaginer. À cause de Constance qui est là, m’écoutant avec ses grands yeux étonnés, je raconterai vite et peu. Vous devinerez.

« Une seule chose troublait mon bonheur. C’était une sensible altération de ma santé. Des migraines d’abord assez bénignes, et peu à peu, de plus en plus douloureuses, me jetaient chaque semaine dans un accablement étrange. J’éprouvais ensuite une fatigue morale et physique que toute ma volonté n’eût pu secouer si je n’eusse pris beaucoup de café noir pour retrouver ma lucidité, car je voulais profiter de mes leçons et apprendre à tout prix, dussé-je en mourir.

« Ces alternatives de langueur et d’excitations fébriles me dévoraient. Jusque-là, je n’avais su ce que c’était que la souffrance ou seulement le malaise. J’attribuais ce dérangement subit à l’émotion imprévue de mes premiers chagrins, et ensuite à l’immense effort que mon cerveau avait été forcé de faire pour passer du néant à la notion d’une connaissance quelconque. Mon vieux ami partageait cette conviction et m’exhortait à modérer mon zèle. Je demandais un médecin ; mais il me détournait de croire aux médecins, se disant plus instruit, plus logique et plus expérimenté que tous ceux du pays. Il s’occupait de chimie et me préparait lui-même des calmants qui m’avaient procuré tout d’abord un sommeil réparateur.

« Mais au bout de quelque temps, ce sommeil léger et agréable s’alourdit et devint si pénible que je refusai de recourir à la potion que la vieille Rita m’apportait tous les soirs. Elle mit alors tant d’insistance à me la faire prendre que je m’en étonnai, et comme j’avais quelque soupçon qu’elle me volait l’argent que me confiait son maître, je crus comprendre qu’elle cherchait à m’endormir pour pénétrer dans ma chambre impunément.

« J’avais l’habitude de m’enfermer au verrou et il me sembla que cette vigilance la contrariait. Soit que je me fusse embrouillée dans mes comptes, — je n’ai jamais pu apprendre à compter, — soit qu’elle eût soustrait réellement quelques pièces d’or pendant que j’étais au jardin, j’avais trouvé un déficit et j’en avais parlé au comte, qui n’avait pas voulu y faire attention. Il se disait sûr de cette vieille, et je n’avais pas cru devoir insister.

« Pourtant je m’inquiétai d’elle en songeant qu’elle pouvait vouloir doubler la dose de narcotique pour satisfaire sa larronnerie aux dépens de ma santé, et je résolus de la mettre à l’épreuve. Comme elle tournait le dos un instant, je fis adroitement disparaître le breuvage et lui laissai croire que je l’avais avalé.

« Elle comptait sans doute sur un prompt effet, car elle resta dans la chambre à me regarder d’une étrange manière. Je feignis de tomber accablée sur mon lit sans songer à m’enfermer. Je la sentis alors approcher de moi, me passer la lumière devant les yeux, me secouer les mains, remuer les rideaux, et je l’entendis marcher par la chambre, faire rouler les meubles et mener tout le bruit possible pour s’assurer de ma léthargie. Après quoi elle sortit en ricanant et en fermant ma porte derrière elle.

« Je me relevai aussitôt pour tirer les verrous et regarder l’argent que j’avais en caisse et dont, cette fois, je savais bien le compte. Elle ne m’avait rien pris. Elle n’avait touché ni à mes hardes, ni à mes bijoux. Mais alors pourquoi donc avait-elle pris tant de soin d’éprouver la pesanteur de mon sommeil ?

« Il me tardait de revoir le comte pour lui faire part de mes vagues frayeurs. Cette vieille avait quelque projet sinistre. Elle paraissait très-liée avec le jardinier, et le comte m’ayant défendu de lui écrire autrement que par l’intermédiaire de ce messager, je n’osais l’appeler à mon secours.

« Décidée à veiller sur ce mystère, je ne me livrai au repos que quand le jour fut venu, et, le lendemain soir, je feignis encore de prendre la potion sans me faire prier, et de m’endormir subitement.

« Cette fois, la vieille sortit sans renouveler ses épreuves de la veille, et, au bout de quelques instants, le plus profond silence régnait dans la maison.

« Je pris un livre afin de me tenir éveillée. Sur le minuit, après m’être enfermée sans faire crier les verrous, j’allais succomber à la fatigue quand j’entendis scier la persienne de ma fenêtre qui donnait au rez-de-chaussée. La peur me rendit muette, mais j’eus la présence d’esprit de me lever et de me jeter dans un petit cabinet de toilette qui recevait le jour de la chambre à coucher par une rosace percée.

« Pendant ce temps, on brisait la vitre de ma fenêtre. C’était quelqu’un qui comptait bien évidemment sur mon sommeil invincible, quelqu’un qui entra dans ma chambre et s’approcha de mon lit dont il écarta brusquement les rideaux : et ce quelqu’un-là, c’était le comte.

« Rassurée aussitôt, je passai à la hâte une robe de chambre et me montrai. Je pensais qu’il avait surpris les mauvais desseins dont j’étais l’objet et qu’il venait à mon secours mais lorsqu’il me vit debout et bien éveillée, son trouble le perdit. La vérité m’apparut, et je lui arrachai l’aveu de son infâme tentative. Il avait travaillé peu à peu, sous prétexte de me soigner, à me plonger dans un accablement où je n’aurais plus conscience de rien, et, en se voyant déjoué, il perdait la tête et m’avouait son horrible amour.

« Une explication violente eut lieu entre nous. — Ce n’est pas, lui dis-je, d’avoir joué avec ma santé, peut-être avec ma raison et ma vie, que je vous fais le plus grand crime. Vous avez cru que vos bienfaits vous donnaient des droits sur moi comme sur une chose. Vous avez pensé qu’une souillure de plus n’était rien pour une créature égarée. Eh bien ! tout cela est odieux et atroce ! Mais la chose dont je m’indigne le plus, c’est que vous m’ayez fait croire à la vertu, à la bonté, au désintéressement ; car me voilà forcée maintenant de ne croire qu’au mensonge et au vice. C’est que vous m’ayez donné une existence que je croyais angélique, et qui, à présent, soulève mon cœur de dégoût et de colère ; c’est que vous m’ayez enseigné la confiance et l’amitié, pour ne me laisser dans l’âme que du mépris et de l’aversion pour vous. »