Contes populaires d’Afrique (Basset)/20

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E. Guilmoto, Éditeur (Les Littératures populaires, tome XLVIIp. 58-59).

V. — BEDAOUYEH[1]
a) Beni’Amer.

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LE LÉZARD ET LE CHEIKH[2]


Une femelle de lézard pondit un œuf sous un lit, le laissa et s’en alla.

Un cheikh prit l’œuf et le cacha. Quand le lézard revint et chercha après lui, il ne le trouva pas.

Il courut çà et là sans rien trouver. Alors il monta sur la planche où était le lait, y jeta une racine qu’il tira de sa bouche et descendit.

Le cheikh remit l’œuf à sa place. Quand le lézard le retrouva, il y grimpa de nouveau, plongea sa tête dans le lait, retira la racine, descendit et retourna vers son œuf.

Le cheikh dit à l’esclave :

— Jette le lait.

Elle obéit. Deux chiens s’approchèrent, en burent et moururent. Deux vautours vinrent, burent et moururent.




  1. Le bédaouyeh est parlé dans l’est du désert de Nubie, entre le Nil et la mer Rouge.
  2. Reinisch, {{lang|de|Die Bedauye Sprache, fasc. I. Vienne, 1893, Tempsky, in-8, p. 28-29.