Correspondance 1812-1876, 6/1871/DCCCXXIII

La bibliothèque libre.


Texte établi par Calmann-Lévy,  (Correspondance Tome 6 : 1870-1876p. 160-161).


DCCCXXIII

À M. BERTON PÈRE, À PARIS


Nohant, août 1871.


Mais certainement, mes enfants, c’est pour être joué en province et partout où vous voudrez, que je vous ai donné le petit proverbe[1]. Il y avait dans l’envoi un mot où je te le disais. Tu l’auras laissé au fond de l’enveloppe. Vous faites mille fois bien d’aller en province, en attendant la réussite de vos démarches à Paris. Vos succès, votre bonne entente, que le bourgeois, envieux des artistes, croit toujours impossible, vous donneront de l’autorité. Voilà qu’on parle de la retraite de Jules Simon. Je veillerai à bien disposer son successeur, si je le connais tant soit peu.

Je vous embrasse ; donnez-moi des nouvelles de votre expédition. Je suis de cœur avec vous. Si vous n’êtes pas trop loin quand vous jouerez le proverbe, j’irai vous trouver, passer un jour avec vous ; mais il faudra que vous me garantissiez l’incognito. La curiosité des provinciaux est insupportable.

G. SAND.

  1. Un bienfait n’est jamais perdu.