Correspondance 1812-1876, 6/1873/CMII
CMII
À MAURICE-PAUL ALBERT, À PARIS
Je ne voulais pas te répondre avant d’avoir fait ce que je t’avais promis de faire. On me répond aujourd’hui que tu es inscrit sur la liste des entrées de l’Odéon. C’est-à-dire que, quand tu as une soirée ou une heure à passer au spectacle, tu peux entrer et sortir comme il te plaît. Il te suffit de te nommer au contrôle, c’est-à-dire au bureau où l’on présente les billets. Si, par suite d’erreur ou d’oubli, un des trois Minos qui siègent sur ce trône, montrait de l’hésitation la première fois que tu te présenteras, il faudrait insister et rappeler que tu viens de ma part et que tu es inscrit.
Ces entrées ne te donnent pas droit à une place désignée, mais elles te donnent droit à toutes les places qui sont libres. L’Odéon est grand et on en trouve presque toujours. Les jours de première représentation, les entrées de faveur sont généralement suspendues. Mais, pour ma pièce, sois sûr que je n’oublierai ni toi ni ta famille.
Nous avons bien regretté de ne pas t’avoir aux vacances. Nohant a été très brillant et très heureux en hôtes de premier choix. Espérons que tu pourras nous donner d’autres vacances. Nous réclamerons notre dû. Tout le monde ici va bien et t’embrasse tendrement. Edme m’a promis dix fois de t’écrire. Il est donc bien paresseux ? Rappelle-nous au bon souvenir de tes parents. Travaille toujours bien. Je t’embrasse de tout mon cœur comme je t’aime.