Correspondance de Voltaire/1733/Lettre 333

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Correspondance de Voltaire/1733
Correspondance : année 1733GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 342).
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333. – Á M. DE CIDEVILLE.
De Paris, ce 10 mai.

Je voudrais bien, mon cher ami, pouvoir vous présenter moi-même M. Richey[1], qui vous rendra cette lettre. C’est un étranger qui croit voyager pour s’instruire, et qui m’a instruit beaucoup. Il me paraît de tous les pays. Il y a donc dans le monde une nation d′honnêtes gens et de gens d’esprit, qui sont tous compatriotes. M. Richey est assurément un des premiers de cette nation-là, et fait, par conséquent, pour connaître les Cideville. Je vous demande en grâce de lui procurer dans votre ville tous les agréments qui dépendront de vous. Celui de vous voir sera celui dont il sera le plus touché. Je crois qu’il y trouvera aussi M. de Formont, qui est sur son départ. Je ne vois pas qu’après cela il y ait bien des choses à voir à Rouen. Je suis plus malade que jamais, mon cher ami,

Durum ! sed levius fit palientia
Quidquid corrigere est nefas.

( Hor., liv. I, od. xxiv, v. 19.)

Je vais écrire à l’abbé Linant. Vous aurez Jore dans un jour ou deux.

Adieu ; vous m’écrivez toujours des vers charmants, et je ne vous réponds qu’en prose : preuve que je suis bien malade.

  1. M. Clogenson pense que Jean Richey, né à Stade en 1706, mort en 1738, est auteur de la réclamation qui donna naissance à l’opuscule intitulé Aux Auteurs de la Bibliothèque raisonnée ; voyez tome XVI, page 313 ; et XXII, 71.