Correspondance de Voltaire/1736/Lettre 552

La bibliothèque libre.
Correspondance : année 1736GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 18-19).
◄  Lettre 551
Lettre 553  ►

552. – Á M. L’ABBÉ ASSELIN.
À Cirey, le 29 janvier.

Je fais trop de cas de votre estime pour ne vous avoir pas importuné un peu au sujet des mauvais procédés de l’abbé Desfontaines ; mais j’avais envie, monsieur, de vous faire voir que je ne me plaignais point sans sujet. Je vous supplie de me renvoyer la lettre de Mme la marquise du Châtelet. J’apprends que l’abbé Desfontaines est malheureux, et, dès ce moment, je lui pardonne. Si vous savez où il est, mandez-le-moi. Je pourrai lui rendre service, et lui faire voir, par cette vengeance, qu’il ne devait pas m’outrager. Je sais que c’est un précepteur du collège des jésuites qui a fait imprimer le Jules César. C’est un homme de mauvaises mœurs, qui est, dit-on, à Bicêtre. Est-il possible que la littérature soit souvent si loin de la morale ! Vous joignez, monsieur, l’esprit à la vertu : aussi rien n’égale l’estime avec laquelle je serai toute ma vie, etc.