Correspondance de Voltaire/1736/Lettre 601

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Correspondance : année 1736GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 73).
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601. — À M. DE FORMOMT[1].
Paris, 11 mai.

Mon cher ami, je vous ai envoyé une Alzire, avec l’épître dédicatoire à Mme  la marquise du Châtelet. Cette épître avait essuyé quelques contradictions auprès des bégueules titrées et non titrées ; mais il me semble qu’elle doit réussir auprès des honnêtes gens. Le suffrage d’un homme qui pense est, par rapport aux cervelles non pensantes, comme l’infini est à zéro.

Mon cher ami, vous n’êtes point zéro à cet autre infini. Mme  du Châtelet, et mandez-lui si vous êtes content de l’épître.

Je vous ai aussi envoyé, par M. de Cideville, certaine ode sur la Superstition. Si j’avais du temps, j’en ferais une contre les procureurs et les avocats. J’ai trois procès, mon cher ami, j’enrage, et je vous aime. Écrivez-moi toujours, vous et M. de Cideville, à Paris, chez l’abbé Moussinot, cloître Saint-Merry. Je n’ai pas un moment à moi. Vale.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.